Pas mal pour un pays six fois plus petit que la France, tant en termes de superficie que de population. Ce riche patrimoine, la République Tchèque le doit à son emplacement géographique, à la croisée des chemins entre les puissantes influences slaves et germaniques, ce qui lui a valu au fil des siècles une histoire agitée, et souvent tragique. Aujourd’hui, au cours d’un voyage dans le pays, il faut savoir porter son regard au-delà de sa capitale, Prague, dont la beauté romantique attire en masse (et à juste titre) les touristes du monde entier, pour découvrir les trésors qu’ont à offrir ses innombrables charmantes petites villes de Bohême et de Moravie, telles que Český Krumlov, Kutná Hora ou Slavonice, le temps d’un week end notamment.
Superficie : 79.000 km2 Pays d’Europe centrale, la République tchèque est bordée au nord et à l’est par la Pologne, au sud-est par la Slovaquie, au sud et à l’ouest par l’Autriche, à l’ouest par l’Allemagne. D’une superficie d’environ 79.000 km, le pays est divisé en deux grandes régions, la Bohême et la Moravie-Silésie, communément désignée sous l’appellation de Moravie. Capitale : Prague Villes principales : Karlovy Vary ; Brno ; Plzen ; Ostrava ; Liberec Point culminant : la Sniejka (Sněžka en tchèque) qui culmine à 1 602 m. Pays voisin : Pologne ; Slovaquie ; Allemagne ; Autriche.
La République tchèque est une République parlementaire. Le Parlement est bicaméral, composé de la Chambre des Représentants et du Sénat.
Chef de l’Etat : président Milos Zeman Premier ministre : Bohuslav Sobotka
Le gouvernement du premier ministre social-démocrate Bohuslav Sobotka est entré en fonctions le 29 janvier 2014. Il a succédé au gouvernement intérimaire de Jiří Rusnok, composé de ministres sans étiquette, qui dirigeait le pays depuis l’éclatement d’un scandale de corruption, qui a fait tomber le 16 juin 2013 le gouvernement conservateur de Petr Nečas. Le gouvernement constitué par M. Rusnok n’ayant pas obtenu l’investiture du Parlement (7 août 2013), les principaux partis politiques avaient opté pour la dissolution de la chambre basse (20 août 2013), ouvrant la voie à des élections législatives anticipées qui ont eu lieu les 25 et 26 octobre 2013.
Le gouvernement de coalition issu de ces élections, mené par le parti social-démocrate (ČSSD), bénéficie d’une solide assise (111 des 200 sièges de la chambre basse) et a mis fin à cette période de turbulences politiques. Le gouvernement est composé de huit ministres du parti social-démocrate (ČSSD), de six membres du mouvement protestataire ANO et de trois chrétiens démocrates (KDU-CSL).
Le premier ministre et président du ČSSD, M. Sobotka, a pour vice-premier ministre et ministre de l’Economie et des Finances le président du mouvement ANO, Andrej Babiš, entrepreneur milliardaire et patron de presse. La coopération avec un mouvement anti-système, résolument libéral, représente un défi pour le ČSSD. Le mouvement a séduit les électeurs en promettant de gérer l’Etat « comme une entreprise », de réduire le gaspillage et de lutter contre la corruption et le clientélisme, qui affectent la vie politique et l’économie tchèques.
Bohuslav Sobotka, président du parti social-démocrate, 45 ans, est un homme politique expérimenté (ministre des finances de 2002 à 2006 dans trois gouvernements successifs, avec rang de vice-premier ministre à deux reprises), solidement installé à la direction du ČSSD, et négociateur inlassable du pacte de coalition. Il s’est imposé comme le seul choix possible pour le président Zeman.
Lubomir Zaoralek, vice-président du ČSSD, 60 ans, président de la Chambre basse entre 2002 et 2006 et pro-européen convaincu, s’est vu confier le portefeuille des Affaires étrangères.
Malgré une abstention élevée (taux de participation de 18,20 %, soit une baisse de 10 points par rapport à 2004 et 2009), les élections européennes du 25 mai 2014 ont confirmé dans leurs grandes lignes les équilibres politiques issus des élections législatives d’octobre 2013 (4 sièges pour ANO, 4 sièges pour le ČSSD, 3 sièges pour le KDU-ČSL), tout en donnant un avantage au TOP-09 pro-européen (4 sièges) au sein de l’opposition. On compte également 2 euro-députés communistes, 1 souverainiste, et 2 ODS (droite eurosceptique).
Les élections municipales et sénatoriales d’octobre 2014 ont confirmé plusieurs éléments :
Les forces gouvernementales disposent d’une majorité stable dans le pays (ČSSD, ANO, KDU-ČSL)
Le parti communiste se maintient mais à son niveau plancher (entre 10 et 12%)
L’opposition de droite et de centre-droit ne se redresse pas.
Au pouvoir depuis deux ans et demi, le gouvernement Sobotka est l’un des plus stables qu’ait connu la République tchèque. Des dissensions sont néanmoins apparues entre les deux principaux partenaires de coalition (les partis ČSSD et ANO), notamment sur la thématique migratoire. Les élections sénatoriales et régionales d’octobre 2016 ont à cet égard la montée du mouvement ANO, qui se positionne comme le premier parti de République tchèque, et le recul des partis social-démocrate (ČSSD) et communiste (KSČM).
La République tchèque doit la rigueur de son climat à sa situation relativement éloignée de la mer, au cœur de l’Europe. Le climat est semi-continental, caractérisé par des hivers longs souvent rigoureux et des précipitations en été. Cependant, la présence des montagnes entraîne des différences sensibles d’une région à l’autre et les amplitudes thermiques annuelles tendent à augmenter d’ouest en est.
Les Tchèques représentent 90% de la population également constituée de Moraves (3,7%) et de Slovaques (1,9%) ainsi que de nombreuses minorités : Polonais (0,5%), Allemands (0,4%), Roms, Hongrois, Ukrainiens, Russes, Bulgares et Vietnamiens. 16% des Tchèques sont âgés de moins de 15 ans.
Langue officielle : tchèque Langue des affaires : tchèque, anglais et allemand. Les tchèques maîtrisent en général suffisamment bien l’anglais pour éviter le recours à un interprète.
Ve-VIe siècles : Arrivée des Slaves. Début de l’histoire des Tchèques, dont les tribus adoptent le christianisme et fondent l’éphémère Grand Empire de Moravie, qui durera de 830 à 906 et inclut la Slovaquie, la Bohême, la Silésie, certaines parties de l’Allemagne de l’Est, le sud-est de la Pologne et le nord de la Hongrie. Vers la fin du IXe siècle, sécession des Tchèques qui fondent l’État indépendant de Bohème. 870 : Le Prince Borivoj construit le château de Prague, siège de la dynastie des Premysl qui échoueront à réaliser l’unité des tribus tchèques jusqu’en 993. 950 : Le roi allemand Otto 1er conquiert la Bohème, qu’il intègre à son Saint Empire Romain. 1212 : Le pape autorise le prince Premsyl Ottokar 1er à régner. Son fils Otakar II essaiera de réclamer le titre de saint empereur romain et de roi des Tchèques, mais la couronne impériale reviendra à Rodolphe de Habsbourg. Le règne autoritaire des Habsbourg conduit la Bohême à son âge d’or. Prague devient l’une des principales villes d’Europe, où resplendit l’art gothique. Fin XIVe-début XVe siècle : Mouvement de réforme religieuse animé par les hussites et conduit par le Tchèque Jan Zizka, lui-même inspiré des enseignements de Jan Hus. L’extension du mouvement menace sérieusement le catholicisme. 1420 : Les troupes hussites défendent Prague avec succès contre une première série de croisades lancées sous l’autorité du pape. Les hussites prennent ensuite l’offensive et leurs incursions les mènent jusqu’en Allemagne, en Pologne et en Autriche. 1526 : Le royaume tchèque est de nouveau placé sous la coupe des catholiques d’Habsbourg. 23 mai 1618 : Les États de Bohême, protestant contre la perte de leurs privilèges et le non-respect des promesses de tolérance religieuse, jettent deux conseillers des Habsbourg par une des fenêtres du château de Prague ! Cet épisode célèbre de la « défenestration » marque le début de la guerre de Trente ans au cours de laquelle les Tchèques perdent tous leurs droits et sont soumis à la conversion forcée au catholicisme et à une germanisation intensive qui durera trois siècles. XIXe siècle : Poussées de fièvre nationalistes en Bohème et en Moravie. 1918 : Après la signature d’accords entre Tchèques et Slovaques, la Tchécoslovaquie, soutenue par les alliés, déclare son indépendance. Prague devient la capitale et le leader populaire Masaryk, écrivain et philosophe, premier président de ce nouvel État. 1938 : Les Allemands occupent la région des Sudètes avec le consentement de la France et de la Grande-Bretagne (accords de Munich). Le 15 mars 1939, l’Allemagne occupe toute la Bohême-Moravie et fait de la région un « protectorat ». La Slovaquie, État fantoche à la solde des nazis, proclame son indépendance. 8 mai 1945 : Libération de Prague. 1948 : Coup d’État communiste, appuyé par l’Union soviétique. Une nouvelle Constitution est promulguée, assurant la domination du PC. Avril 1968 : Le Parti, mené par Alexandre Dubcek, entreprend une série de réformes démocratiques pour instaurer le « socialisme à visage humain ». 21 août 1968 : Écrasement du » Printemps de Prague » par les forces du Pacte de Varsovie. Dubcek est remplacé par Gustav Husak, tandis que 300 000 membres seront expulsés du Parti. 1977 : Václav Havel, dramaturge, prend la tête de la Charte 77, mouvement de 243 intellectuels en faveur du respect des droits de l’homme. Novembre 1989 : La «révolution de velours», qui suit l’effondrement du mur de Berlin, amène au pouvoir un « gouvernement d’entente nationale ». Havel est élu président de la République. 1er janvier 1993 : La Tchécoslovaquie se scinde en deux États indépendants : la République tchèque et la Slovaquie. 1998 : La Commission européenne propose la candidature de la République tchèque à l’Union européenne (avec quatre autres pays : l’Estonie, la Hongrie, la Pologne et la Slovaquie). 1999 : La République tchèque rejoint l’OTAN. Elle compte parmi les premiers candidats susceptibles de rejoindre l’Union européenne d’ici 2003. 2000-2001 : En 2 ans, près de 400 lois ont été amendées ou votées dans le but d’harmoniser la législation tchèque avec l’Union européenne. Malgré le retour de la croissance, l’économie tchèque souffre encore d’un manque de productivité et de certains retards structurels. 2003 : À 66 ans, l’ancien dissident devenu président de l’ex-Tchécoslovaquie (1989) puis de la République tchèque quitte le pouvoir. 2004 : Entrée de la République tchèque dans l’Union européenne. 2005 : Suite à un scandale financier, le Premier ministre Stanislas Gross est remplacé en avril par Jiri Paroubek. 2006 : Mirek Topolánek remplace Jiri Paroubek au poste de Premier ministre, suite aux élections législatives. 2007 : Entrée dans l’espace Schengen, fin des contrôles aux frontières du pays. Le passage à l’euro, prévu pour 2009, est repoussé à 2010-2012. 2009 : La République tchèque assure la présidence de l’Union européenne à partir du 1er juillet et succède ainsi à la France. 2010 : Le 28 juin, Petr Necas (du Parti démocratique civique) devient le nouveau Premier ministre tchèque après les élections législatives de mai.