La Nouvelle-Calédonie s’inscrit dans la dynamique de l’ensemble régional Asie-Pacifique auquel elle appartient, et son bilan énergétique est particulièrement élevé : forte croissance des besoins énergétiques due à l’activité économique, notamment l’industrie du nickel, et à la demande des ménages (croissance de la population).
De quoi dépend le prix de l’électricité en Nouvelle-Calédonie ?
Pays insulaire, la Nouvelle-Calédonie ne peut importer son énergie électrique. En revanche, elle importe les énergies fossiles nécessaires à la production.
Il faut savoir que 80% de l’électricité calédonienne est produite à partir d’énergies fossiles (fioul, charbon…). Ces combustibles étant importés (pas de disponibilité sur le territoire), leur prix dépend des marchés internationaux, donc ne sont pas du ressort de la Nouvelle-Calédonie.
L’île subit donc les contraintes par les cours mondiaux, c’est pourquoi il faut se responsabiliser et éviter de gaspiller l’énergie. De plus, l’augmentation des consommations engendre des coûts supplémentaires pour la création d’infrastructures (stockage mais aussi nouveaux outils de production d’électricité, …)
Le pays est doté d’un système électrique entièrement autonome, composé de 4 maillons indissociables :
- les moyens de production
- le réseau de transport
- les réseaux de distribution
- la consommation (particuliers, entreprises, collectivités )
L’énergie électrique est très difficile à stocker.
Production, transport et distribution fonctionnent à flux tendu : à tout moment, la quantité d’énergie produite doit être égale à la quantité d’énergie consommée.
La demande en électricité varie :
- selon le type de consommateur (domestique, professionnel, éclairage public…),
- selon l’horaire (nuit, jour),
- selon le jour de la semaine (lundi, week-end…)
- selon les saisons (fraîche ou chaude)
En permanence, la production doit s’adapter à la consommation. Pour répondre à la demande, le pays fait appel aux différents moyens de production disponibles.
Ainsi, une réserve de puissance peut être mobilisée selon les besoins.
L’énergie : 5ème poste de dépenses des ménages calédoniens
(issu de l’enquête des ménages réalisée par l’ISEE en 2008, comprenant gaz, électricité, carburant)
La Nouvelle-Calédonie est confrontée aux mêmes problématiques que la plupart des États du Pacifique, pour lesquels les questions de sécurité énergétique et d’adaptation au changement climatique sont essentielles.
D’autre part, le tout-automobile est également un problème pour le territoire qui est également soumis aux fluctuations des cours du carburant.
La Nouvelle Calédonie est donc particulièrement dépendante en termes de sécurité énergétique :
- vulnérabilité physique liée à la sécurité des approvisionnements en énergies fossiles (fioul lourd, charbon, gazole et kérosène) ;
- vulnérabilité économique face aux augmentations des prix des produits énergétiques importés.
Si aujourd’hui, le recours aux énergies importées apparaît comme une solution de facilité, il faut penser différemment. D’autant que l’utilisation quasi exclusive des énergies importées, produits pétroliers et charbon pour la production d’électricité, engendre des niveaux élevés d’émissions de gaz à effet de serre.
Vers un Schéma de l’énergie et du climat en Nouvelle-Calédonie
La Nouvelle-Calédonie travaille depuis longtemps maintenant sur un schéma de l’énergie et du climat qui fait partie intégrante de l’accord économique, social et fiscal de Nouvelle-Calédonie. Ce schéma doit constituer le cadre de la politique énergétique applicable pour les 20 prochaines années en Nouvelle-Calédonie. Il présentera d’une part les grandes orientations en matière de politique énergétique et de réduction des émissions de gaz à effet de serre, et d’autre part, un programme d’actions opérationnelles concourant à la maitrise de l’énergie, pour des résultats visibles et conséquents dès le court et le moyen terme.
Cette volonté partagée par tous est réaffirmée par la présidente du Gouvernement, Madame Cynthia Ligeard lors de son discours du 29 août 2014 : « Voilà pourquoi nous poursuivrons nos travaux au sein des organisations régionales afin que la voix calédonienne puisse porter le plus loin et le plus fort possible dans les différentes instances de négociation internationale, avec comme prochaine grande étape le sommet climatique de Paris 2015. Voilà pourquoi aussi, nous continuerons à échanger les expériences avec les Territoires voisins pour nous appuyer sur des réussites concrètes et en faire des projets pilotes, ici et ailleurs. Voilà pourquoi encore, nous travaillerons à une meilleure prise en compte de notre océan et de nos ressources marines, par définition épuisables. Voilà pourquoi nous vous proposerons d’adopter le schéma énergie climat pour la promotion des énergies renouvelables et des économies d’énergie. »
2015 devrait donc voir l’adoption par le gouvernement puis le congrès du premier schéma de l’énergie et du climat de la Nouvelle-Calédonie.
Stratégie et programme d’actions en matière de maîtrise de l’énergie
L’élaboration d’une stratégie de maîtrise de l’énergie consiste à définir l’ensemble des moyens, instruments et pratiques nécessaires pour atteindre les objectifs d’une politique d’efficacité énergétique et de développement des énergies renouvelables, et de préciser l’organisation, la coordination et la mobilisation de ces moyens.
Trois domaines de connaissances et d’investigations sont nécessaires à l’élaboration et de la stratégie :
- La connaissance et l’analyse de la situation actuelle dans le domaine de l’énergie et de la maîtrise de l’énergie afin de bien connaître la situation et son évolution, d’apprécier les acquis et les atouts mais aussi les manques, les insuffisances ou les échecs.
- La connaissance de l’expérience internationale dans ce domaine. La maîtrise de l’énergie s’est développée dans le monde et surtout dans les pays industrialisés occidentaux à partir du premier « choc pétrolier » de 1974. Elle a connu des succès et des échecs. Elle connaît depuis la fin des années 90 un renouveau, à la fois sur le plan des politiques et des méthodes d’approche, notamment du fait des contraintes croissantes sur la sécurité énergétique et des risques de bouleversements climatiques. Il est essentiel de profiter de cette expérience pour enrichir la réflexion et voir dans quelle mesure les « meilleures pratiques » sont transposables au cas de la Nouvelle-Calédonie.
- La projection dans l’avenir par un exercice de prospective à un horizon suffisamment lointain (2030) pour pouvoir évaluer les potentiels d’une politique de maîtrise de l’énergie dans tous les secteurs d’activité et par conséquent l’ampleur des enjeux de cette politique en termes énergétiques, économiques et environnementaux. C’est cette vision prospective qui permet aux décideurs politiques, au vu de ces enjeux, de fixer des objectifs et de décider les moyens nécessaires pour les atteindre.
Pour se placer sur la voie du développement durable dans le domaine de l’énergie et du climat, les priorités de la politique énergétique sont donc
- la mise en œuvre de programme d’efficacité énergétique dans tous les secteurs d’activité
- et le développement de la production et de l’utilisation des énergies renouvelables
C’est autour de ces 2 priorités que s’est organisé le travail d’élaboration du schéma de l’énergie et du climat.