2000 av. J.-C.-XIIe siècle : Les Baltes, ancêtres des Lituaniens d’aujourd’hui, sont arrivés dans la région, depuis le Sud-Est, vers 2000 av. J.-C. Au XIIe siècle, ils se sont divisés en plusieurs tribus s’adonnant au culte de la nature. En Lituanie, les principaux groupes sont les Samogitiens, à l’ouest, et les Aukstaito-zemgales, à l’est. Un autre peuple balte, les Jotvingo-sudoviens, qui vit au sud-ouest de la Lituanie et dans une région voisine de Pologne, sera plus tard assimilé par les peuples de ces deux États.
XIIIe-XVe siècles : Au milieu du XIIIe siècle, Mindaugas, chef des Aukstaito-zemgales, unifie les tribus lituaniennes pour une courte période en les convertissant au catholicisme. Les princes païens répliquent, mais ils sont rapidement vaincus par un autre chrétien, Vytenis, qui devient grand-duc en 1290. Son frère Gediminas, grand-duc de 1316 à 1341, profite du déclin du jeune État russe pour étendre les frontières de la Lituanie vers l’est et le sud. La conversion au catholicisme de son petit-fils, Jogaila, et son mariage en 1386 avec la princesse de Pologne scellent une union entre les deux États qui durera quelque quatre siècles. Les Aukstaito-zemgales sont baptisés en 1387, mais les Samogitiens ne se convertissent qu’en 1413, faisant de la Lituanie le dernier pays d’Europe à devenir chrétien. À la fin du XVIe siècle, la Lituanie ne joue plus qu’un rôle mineur dans son alliance avec la Pologne, en particulier après le traité de Lublin, qui, en créant l’État polono-lituanien en 1569, pousse la noblesse lituanienne a adopter la culture et la langue polonaise et réduit les paysans lituaniens à l’état de serfs.
XVIe-XVIIe siècles : L’alliance Pologne-Lituanie commence très tôt à avoir des vues sur la Livonie (Lettonie) et l’Estonie mais, malheureusement pour elle, la Suède et la Russie d’Ivan le Terrible partagent les mêmes appétits. La Russie attaque la première, en 1558, sonnant le départ d’une guerre de 25 ans contre la Livonie. Après de nombreuses années de lutte, les Polono-Lituaniens (catholiques) et les Suédois (protestants) finissent, en 1592, par chasser les Russes de Livonie et, ayant le champ libre, commencent à se disputer les territoires baltiques. Les Suédois réussissent à annexer l’Estonie et la plus grande partie du territoire letton actuel tandis que les Polono-Lituaniens continuent de se battre contre les Russes, qui finissent par s’approprier une part importante de leur territoire. Au XVIIe siècle, le réveil de la Prusse affaiblit encore l’État polono-lituanien, qui finit par être divisé entre la Russie, l’Autriche et la Prusse. La plus grande partie de la Lituanie revient à la Russie.
XIXe siècle : Au XIXe siècle, la Lituanie est impliquée dans deux révoltes polonaises contre l’autorité russe, mais les paysans ne sont pas libérés avant 1861. Le catholicisme est réprimé et, à partir de 1864, les seuls livres en lituanien autorisés à être publiés doivent utiliser l’alphabet russe. Les livres en polonais sont totalement interdits.
1918-1920 : Durant la Première Guerre mondiale, la Lituanie est occupée par l’Allemagne, mais la reddition de cette dernière le 11 novembre 1918, permet à la Lituanie de se doter d’un gouvernement républicain indépendant. Malheureusement, la résurrection de l’État polonais complique sérieusement les choses : les troupes polonaises s’emparent de Vilnius en 1919 et, hormis durant trois mois en 1920, gardent la ville jusqu’à 1939. En 1920, la Russie soviétique signe un traité de paix avec la Lituanie reconnaissant son indépendance.
1926-1929 : En 1926, un coup d’État permet l’accession au pouvoir d’Antanas Smetona, qui dirige le pays selon le modèle fasciste italien jusqu’en 1929.
1939-1941 : Le 23 août 1939, conformément au pacte de non-agression germano-soviétique, la Lituanie est placée sous le contrôle de l’Allemagne nazie mais, refusant de prendre part à l’attaque contre la Pologne, elle ne tarde pas à passer sous contrôle soviétique. En octobre 1939, la Lituanie récupère Vilnius lorsque l’Armée rouge envahit l’ouest de la Pologne (l’Allemagne envahissant l’est au même moment). Placée sous occupation militaire par le régime soviétique, la Lituanie est incorporée à l’URSS dès août 1940. En 1941, l’Allemagne envahit le pays. Sous l’occupation nazie, la quasi-totalité de la population juive périt dans les camps ou les ghettos.
1944 : Reconquise par l’Armée rouge à la fin de l’année 1944, la Lituanie devra attendre jusqu’à la fin des années 1980 pour que la nation fasse les premiers pas pour regagner sa souveraineté.
1989-1990 : Un front populaire, Sajudis (le Mouvement), voit le jour suite à la politique de glasnost (clarté) et de perestroïka (réorganisation) menée par Michael Gorbatchev, et la Lituanie devient la figure de proue du mouvement de libération des républiques de l’URSS. Lors des élections de mars 1989 du Congrès des Députés du peuple, Sajudis remporte 30 des 42 sièges lituaniens. En décembre de la même année, le Parti communiste lituanien rompt avec celui de l’Union soviétique. Marquant le début de la rupture avec l’URSS, cet acte novateur est rapidement suivi d’une autre mesure qui fait de la Lituanie la première république soviétique à légaliser les partis non communistes. En février 1990, Sajudis remporte la majorité aux élections du soviet suprême lituanien, qui proclame l’indépendance du pays le 11 mars de la même année.
1991 : En réponse, Moscou mène pendant plusieurs semaines des manœuvres militaires d’intimidation, puis met en place le blocus économique de la Lituanie. Vytautas Landsbergis, leader de Sajudis, propose un moratoire de 100 jours concernant la déclaration d’indépendance en échange de négociations entre les deux gouvernements. Toutefois, les Soviétiques les plus durs ayant l’ascendant à Moscou, en janvier 1991, les troupes russes prennent d’assaut les bâtiments stratégiques de Vilnius. L’attaque des bâtiments de la télévision nationale fera 13 morts. Le coup d’État du 19 août 1991 contre Gorbatchev à Moscou renverse la situation. Le monde occidental finit par reconnaître l’indépendance de la Lituanie, tout comme l’URSS, le 6 septembre 1991. Le 17 septembre, elle fait son entrée aux Nations unies.
2004 : Le pays connaît depuis quelques années une accélération des réformes et bénéficie d’une bonne croissance économique. Cela se confirme avec l’entrée dans l’Union européenne le 1er mai 2004 et à l’OTAN en mars. Cependant, le pays a traversé en 2004 sa plus grave crise politique depuis son indépendance. Le président Paksas a été destitué par un vote du Parlement en avril, pour avoir violé la Constitution et divulgué des informations confidentielles à la Russie. Valdas Adamkus est alors revenu au pouvoir en juin.
2006 : En avril 2006, la coalition à la tête de laquelle se trouve le Premier ministre Algirdas Brazauskas perd la majorité avec le départ des sociaux-libéraux. Avec le retrait des travaillistes en mai, il est amené à démissionner, remplacé par le Ministre des Finances, Zigmantas Balcytis, du 1er au 15 juin, puis définitivement par le Ministre de la Défense, Gediminas Kirkilas.
2007 : La Lituanie entre dans l’Espace Schengen le 21 décembre 2007.
2009 : Dalia Grybauskaitè est élue Présidente de la République dès le premier tour des élections, en mai.
Juillet 2013 : C’est au tour de la Lituanie de détenir la présidence du Conseil Européen pour une durée de 6 mois.