Risk management
Appréciation du risque et protection
Activité soutenue par la consommation
En 2016, la croissance devrait augmenter. L’élément porteur principal restera la consommation des ménages (62% du PIB). Elle bénéficierait encore de l’augmentation des revenus réels disponibles induite par la baisse de la main d’œuvre disponible liée à l’émigration, ainsi que de la hausse du salaire minimum visant à augmenter le niveau de vie, qui affiche encore un retard significatif par rapport à la moyenne européenne (revenu par tête en parité de pouvoir d’achat égal à 64% de la moyenne européenne). Après trois années de recul ou de stagnation, l’investissement devrait enregistrer une reprise timide. Alors que l’agriculture et les routes continueront de profiter des financements européens utilisés efficacement et rapidement, l’investissement des entreprises, dont le désendettement se poursuit, progresserait modérément face à des perspectives extérieures orientales incertaines et à la reprise modérée à l’ouest. Les exportations, notamment de produits alimentaires (20% des exportations), de bois et de ses dérivés (16%), de téléphones et d’écrans profiteront d’une conjoncture favorable sur leurs principaux marchés que sont la Lituanie (19% des débouchés), l’Estonie (12%), la Scandinavie (12%), la Pologne ou l’Allemagne. Toutefois, l’amélioration serait modeste. Les exportations vers la Russie (encore 7% des exportations en 2014, hors transit), mais aussi vers les autres pays de la CEI (8%), risquent encore de baisser suite aux contre-sanctions et à la récession russes, ainsi qu’à la dépréciation du rouble. Malgré leur réorientation vers d’autres destinations, les ventes de produits laitiers, de poisson et de boissons ont particulièrement souffert. Par ailleurs, du fait de l’activité erratique de l’unique aciérie Liepajas Metalurgs, fonction de l’évolution des prix de l’acier, les exportations de produits sidérurgiques demeureront irrégulières. Le transport international routier et ferroviaire ainsi que l’entreposage dépendront de leur utilisation par le commerce russe. Concernant le tourisme, la chute du nombre de touristes russes devrait être compensée par l’essor de celui des visiteurs d’autres pays.
Une situation budgétaire satisfaisante
Les comptes publics resteraient faiblement déficitaires. La majoration des dépenses liées à la sécurité intérieure et extérieure, ainsi qu’à la protection sociale devrait être compensée par celle des recettes liée au renforcement de la croissance, à l’augmentation de la progressivité de l’impôt sur le revenu et à la lutte contre l’évasion fiscale liée à l’économie informelle (24% du PIB). Le poids de la dette publique reprendra sa baisse après un pic passager en 2016 lié au refinancement anticipé d’un remboursement prévu début 2017. Bien qu’en grande partie contractée auprès de non-résidents, libellée en euros, elle n’entraîne pas de risque de change.
Déficit courant réduit et importance des dépôts bancaires des non-résidents
Le faible déficit courant recouvre une balance des biens largement déficitaire (9,4% du PIB). La faible valeur ajoutée des exportations les expose à la concurrence, tandis que la diversification réduite de la production nationale favorise les importations. De plus, l’insuffisance des installations portuaires et des infrastructures terrestres en direction du reste de l’Union européenne ralentit la diversification géographique des échanges. La dépendance énergétique extérieure est élevée, notamment auprès de la Russie, même si le pays devrait profiter du nouveau terminal gazier lituanien et des deux câbles électriques reliant la Lituanie avec la Suède et la Pologne. Cependant, le solde excédentaire des services, lié au tourisme et au transit de marchandise (de et vers la Russie), les fonds structurels européens et les transferts des travailleurs expatriés de plus en plus nombreux permettent de compenser en grande partie ce déficit. Le solde est financé par les investissements étrangers qui n’ont pas souffert de la détérioration des relations avec la Russie. La dette extérieure brute, bien qu’en constante diminution, reste importante (133% du PIB contre 160% en 2010, mais seulement 29% en net). Un quart est dû par l’Etat, un autre quart par les entreprises non financières. L’autre moitié est supportée par les banques. Si la dette des banques locales auprès de leurs maisons-mères suédoises baisse parallèlement à l’encours local de crédit, les dépôts de non-résidents, en grande partie russes, sont en progression, malgré la détérioration des relations entre les deux pays, et constituent la moitié des dépôts. Ils sont concentrés dans des banques spécialisées qui les investissent en grande partie dans des titres publics européens et américains.
Instabilité ministérielle et importante minorité russophone
Les élections d’octobre 2014 ont reconduit la traditionnelle coalition de centre-droit constituée des partis de l’Unité, de l’Union des verts et des paysans et de l’Alliance nationale. Elle dispose de 61 sièges sur 100 à l’Assemblée. Pourtant, les dissonances entre ses membres et l’instabilité ministérielle (cf. démission de la première ministre Laumdota Straujuma entraînant celle du gouvernement début décembre 2015) sont courantes. Le premier parti du pays est dans l’opposition. Il s’agit du Parti de l’harmonie, au centre-gauche, qui détient 24 sièges et est dirigé par le maire de Riga. Il fédère les russophones qui constituent 27% de la population et se concentrent dans la capitale et dans la région pauvre de Latgale à l’est du pays. Il ne parvient pas à réunir une coalition à cause du vote ethnique renforcé par le refroidissement des relations avec la Russie.
Source : COFACE