Risk management
Appréciation du risque et protection
Activité soutenue par les mesures de soutien et la reprise européenne
Le ralentissement attendu en 2016 amènera la croissance à un niveau modéré. La contribution majeure à la croissance sera le fait de la consommation des ménages. L’emploi continuera de progresser grâce, notamment, à l’augmentation des embauches dans le cadre du Programme d’emplois publics auquel doivent adhérer tous les sans-emploi pour percevoir indemnités et aides. L’agriculture et les services publics sont les plus demandeurs de cette main d’œuvre bon marché. Les ménages profiteront de la baisse de 16 à 15% du taux d’imposition unique des revenus et de la hausse des prestations sociales. En outre, le salaire moyen continuera d’augmenter plus rapidement que les prix, dont la progression sera modérée. L’investissement des PME (l’essentiel du tissu économique) bénéficiera, pour la dernière année, du Plan de financement pour la croissance consistant à mettre à disposition des prêts, à hauteur d’environ 2% du PIB, à un taux maximum de 2,5%. Simultanément, un nouveau mécanisme relais, le Programme de soutien à la croissance visera à inciter les banques à prêter aux PME en leur offrant divers avantages, notamment une réduction de la taxe sur leurs actifs de 0,53 à 0,31%. A l’inverse, l’investissement public pourrait baisser du fait que l’on se trouvera entre deux campagnes de financement européen. En raison de l’imbrication de l’industrie hongroise dans la chaîne de production et de la reprise de la demande européenne, les exportations conserveront leur dynamisme. Les ventes de véhicules et de pièces automobiles (5% du PIB) devraient se maintenir, sauf extension du scandale Volkswagen.
Réduction du déficit public, mais une dette toujours lourde
Malgré le coût de la conversion des prêts des ménages du franc suisse au forint (inférieur à 1% du PIB) et la baisse de l’impôt sur le revenu, les comptes publics devraient afficher en 2016 un déficit stable, inférieur à 3%. L’État compte sur une augmentation du produit de la TVA grâce au suivi à distance des caisses enregistreuses et prévoit de privatiser une grande partie des terres agricoles qu’il détient. Mais, l’accumulation des déficits budgétaires antérieurs a laissé place à un endettement significatif dont le poids (77% du PIB fin 2015) commencera à s’alléger. Plus du tiers est libellée en euros et 70% sont détenus par des non-résidents.
Confortable excédent commercial, mais prudence des investisseurs étrangers
L’excédent courant devrait être encore confortable en 2016, aidé par la reprise en Europe et par la modération du prix de l’énergie importée. Grâce aux véhicules et pièces automobiles, à l’électronique domestique, à l’électroménager, à l’agroalimentaire, aux médicaments, aux dispositifs médicaux, aux services aux entreprises et aux ménages (prestations médicales, tourisme), les échanges de biens et de services sont de plus en plus excédentaires depuis 2009. Ajoutés aux financements européens et aux transferts des expatriés, cet excédent permet de faire face au rapatriement de leurs revenus par les investisseurs étrangers et aux investissements des ménages hongrois à l’étranger. Les nouveaux investissements étrangers ne devraient plus reculer et afficher une modeste progression. Leurs secteurs de prédilection, comme l’automobile, l’électronique et la pharmacie sont en grande partie épargnés par l’interventionnisme étatique. A l’inverse, les télécommunications, l’énergie, la banque et les médias resteront sous la pression de l’Etat. Celui-ci a pris des mesures (fiscales, imposition de prix…) à l’encontre des grandes entreprises, généralement étrangères, qui réduisent leur rentabilité et les incitent à se désengager au profit d’acteurs hongrois publics, mais aussi privés. Par ailleurs, le poids de la dette extérieure diminue (107% fin 2015 contre 144% du PIB en 2010), essentiellement du fait du désendettement des banques et des entreprises. La part de l’Etat (44% du total) est stable. Ce mouvement est facilité par la résistance du forint qui se déprécie lentement et régulièrement dans le cadre d’un régime de change fixe à larges bandes de fluctuation, par rapport à l’euro.
Le premier Ministre V. Orban maintient son positionnement nationaliste et interventionniste
Viktor Orban et le Fidesz, parti nationaliste de centre droit, associés au Parti populaire démocrate-chrétien, ont été triomphalement reconduits au gouvernement en avril 2014. Face à la concurrence électorale du Jobbik, parti d’extrême droite qui lui a fait perdre sa majorité des deux-tiers (nécessaire pour modifier la constitution) lors d’une élection partielle, Viktor Orban a accentué son discours nationaliste, notamment face aux réfugiés. Cela entretient les tensions avec les partenaires européens déjà échaudés par l’attitude hongroise compréhensive vis-à-vis de la Russie dans l’affaire ukrainienne ou les réformes institutionnelles défavorables à l’équilibre des pouvoirs et aux libertés. En dépit de l’interventionnisme étatique et des affaires de corruption, l’environnement des affaires reste satisfaisant, peu éloigné de celui des pays voisins.
Source : Coface