Risk management
Appréciation du risque et protection
L’économie sort péniblement de la récession
Après trois années de récession, l’économie a fortement peiné à se redresser en 2015. En dépit d’indicateurs de confiance plutôt bien orientés, la croissance a même connu un recul au troisième trimestre 2015 en raison, principalement, de la baisse de la production manufacturière (notamment dans le secteur électronique). La construction et les services ont très légèrement progressé. Sur le plan de la demande, les exportations et l’investissement se sont à nouveau contractés, seule la consommation, soutenue par la baisse de l’inflation et un report temporaire des remboursements de crédits octroyé par certaines banques, a continué d’afficher une croissance positive. Les comptes extérieurs se sont toutefois améliorés grâce, principalement, à la baisse de la facture pétrolière. Le taux de chômage a atteint 8,4 % sur le trimestre, en hausse d’un point sur un an. En revanche, les salaires nominaux ont augmenté.
La reprise de la croissance devrait être modérée en 2016, tirée surtout par l’investissement (investissement dans les technologies de l’industrie du papier et investissement de remplacement). Le développement de l’activité dans la construction et les services devrait également soutenir la croissance. Cependant, des incertitudes continueront à peser sur la vigueur de la demande extérieure. La récession en Russie et l’interdiction de l’importation de produits alimentaires occidentaux prononcée par Moscou affectent les exportations et le tourisme. Par ailleurs, le niveau relativement élevé du chômage, l’austérité budgétaire et le poids de la dette des ménages (120 % du revenu disponible) freinent l’essor de la demande intérieure.
La morosité de la croissance et la baisse des prix alimentaires et du pétrole ont fait basculer l’inflation en territoire négatif en 2015. Cette dernière devrait toutefois redevenir positive en 2016 en raison, notamment, de la hausse prévue des salaires.
Le pays tente de surmonter une grave crise industrielle et a vu ses finances publiques se détériorer
Le pays subit une véritable crise de mutation, devant réinventer son modèle industriel. Celui-ci reposait sur le secteur papetier et l’entreprise Nokia. Ces secteurs ont été fortement bousculés par l’émergence de l’écran tactile et du smartphone. En outre, l’économie finlandaise a perdu en compétitivité du fait du recul de la productivité et d’une forte hausse du coût unitaire réel du travail. Les ajustements ont cependant commencé. Les secteurs du papier et des télécommunications ont procédé à d’importantes compressions de personnels et réorganisent leur production. Nokia, par exemple, a cédé son activité de téléphones mobiles à Microsoft en 2013 et ses actionnaires ont validé le rachat du groupe français Alcatel Lucent en décembre 2015, l’entreprise finlandaise ambitionnant de devenir l’un des trois grands équipementiers mondiaux de télécommunications. Par ailleurs, une politique de restriction salariale a été mise en place et la productivité du travail a commencé à se redresser.
Parallèlement, les autorités ont mis en œuvre une politique de restriction de la dépense publique. Cependant, celle-ci a aggravé le ralentissement de l’activité et le déficit public est passé au-dessus de la barre des 3 % du PIB en 2014. Un ensemble de nouvelles coupes dans les dépenses est prévu en 2016 censé réduire le déséquilibre des comptes publics. Les autorités ont, par ailleurs, présenté en 2014 une réforme des retraites visant à réduire le coût budgétaire du vieillissement démographique. La dette de l’Etat, qui a franchi la barre des 60 % en 2015, devrait, quant à elle, continuer à augmenter.
Un important programme de réformes mais des tensions au sein de la coalition gouvernementale
Les électeurs finlandais ont confié le pouvoir au Parti du Centre lors des élections législatives d’avril 2015. Le gouvernement de coalition, qui regroupe également le Parti des Finns (extrême-droite) et le parti de centre-droit Coalition Nationale, a annoncé un important programme de réformes, qui comprend notamment une refonte du marché du travail et des prestations sociales, en vue de réduire le coût unitaire du travail, augmenter l’offre de main-d’œuvre et améliorer la compétitivité. A cela s’ajoute des mesures visant à améliorer la productivité dans le secteur privé ainsi que dans le secteur public. La coalition pourrait toutefois s’avérer fragile, comme en témoigne le compromis arraché par le premier ministre en novembre 2015, sous la menace d’une dissolution du gouvernement, sur une réforme consistant à transférer la responsabilité de la fourniture des services sociaux et de santé des municipalités aux régions.
Source : Coface