Le secteur de l’énergie en Finlande est caractérisé par :
- une consommation d’énergie primaire par tête très élevée, supérieure de 47 % à la moyenne des pays développés (OCDE) en 2012, et répartie en 46,8 % de combustibles fossiles, 18 % de nucléaire, 30,7 % d’énergies renouvelables (dont biomasse 25,9 %) et 4,5 % d’importations d’électricité ;
- une production diversifiée et largement dé-carbonée, mais couvrant seulement 52 % de la consommation : 59 % d’énergies renouvelables, dont biomasse 50 % et énergie hydroélectrique 8,4 % ; énergie nucléaire 35 %, charbon et tourbe 5,8 % ;
- des émissions de gaz à effet de serre liées à l’énergie supérieures de 32 % à la moyenne de l’Union européenne, malgré la part importante des énergies renouvelables et du nucléaire, du fait du niveau élevé de la consommation et de l’utilisation de charbon et de tourbe.
Les énergies renouvelables sont devenues pour la première fois la première source d’électricité finlandaise (40,1 %). Elles devancent à présent le nucléaire, qui conserve un poids important dans le système électrique du pays (32,8 %), et les combustibles fossiles (26,8 %).
L’énergie hydraulique occupe la première place du bouquet des renouvelables, fournissant 24 % des besoins de la Finlande. Elle est talon- née par la biomasse, qui produit 15,4 % du total. L’éolien est peu développé dans le pays (0,7 % du total) et le solaire, non représentatif.
La Finlande a fait le choix politique de réduire sa dépendance aux énergies fossiles dans le domaine de l’électricité en optant pour le nucléaire et les énergies renouvelables. La production d’électricité provenant de centrales au gaz et au charbon est en nette diminution pour la seconde année consécutive (-26,8 % en 2012). Ce recul n’est pas totalement compensé par la croissance des renouvelables, ce qui implique un plus grand recours aux importations d’électricité.
La production nucléaire se fixe cette année à 23 TWh, en légère régression par rapport à l’an dernier. L’atome est amené à jouer un rôle grandissant dans la production finlandaise.
Disposant jusqu’alors de quatre réacteurs répartis entre les centrales de Loviisa et d’Ol-kiuoto, la Finlande a autorisé l’entrée en service d’un cinquième réacteur cette année et deux autres sont en construction depuis avril 2010. L’hydraulique, première fi lière renouvelable du pays, réalise une belle performance en raison des nombreuses précipitations enregistrées cette année. Elle comptabilise 16,8 TWh, ce qui est bien au-dessus de la moyenne des dix dernières années (13,4 TWh) et en augmentation de 35 % par rapport à 2011.
Le secteur de la biomasse a un potentiel gigantesque en Finlande étant donné que le territoire est à 85 % recouvert de forêts. L’industrie forestière, bien développée, produit ainsi des quantités importantes de déchets qui peuvent être valorisés par les unités de biomasse. Basé sur une technologie mature, le secteur de la biomasse est bien positionné pour continuer à se développer. De plus, contrairement à d’autres sources renouvelables, la biomasse permet d’assurer une production d’électricité stable dans le temps. Actuellement, c’est de loin la fi lière solide la plus active puisqu’elle comptabilise 10,4 TWh tandis que la production cumulée des deux autres filières ne représente que 0,4 TWh.
L’éolien occupe encore une place marginale dans le mix électrique finlandais (0,7 %). Cependant, afin de respecter l’objectif national de porter la production éolienne à 6 TWh à l’horizon 2020 (0,49 TWh en 2012), le gouvernement a mis en place un Feed-in Tariff en mars 2011 qui a donné lieu à une course pour l’exploitation des meilleurs sites. Les zones côtières de Finlande bénéficient en effet de bonnes conditions de vent et les régions montagneuses dans le nord du pays s’avèrent intéressantes aux yeux des investisseurs. Ainsi, 185 projets ont été publiés en janvier 2012 pour une capacité totale de 4 800 MW onshore et 3 000 MW offshore. L’industrie éolienne finlandaise, qui bénéficie d’une grande expérience internationale, devrait en bénéficier largement.
Les énergies renouvelables représentent une part de plus en plus importante de la production totale du pays. La Finlande s’est fixé des objectifs ambitieux pour 2020, ce qui devrait permettre de limiter au maximum le recours aux énergies fossiles, notamment grâce à l’essor de la filière éolienne et à une meilleure exploitation du potentiel forestier.