Forme de l’État : République
Président : Bachar el-Assad
Premier ministre : Imad Khamis
L’actuel président Bachar el-Assad est fils de l’ancien président Hafez el-Assad, lequel a dominé le pays depuis son accession au pouvoir en 1970 jusqu’à sa mort en 2000. Les Alaouites, à laquelle appartient la famille Assad dominent les postes militaires les plus importants ainsi que l’appareil sécuritaire. Depuis quelques années, le parti Baas est en déclin au profit du Front national progressiste ; avec l’accession de Bachar el-Assad au « trône présidentiel », un monopartisme ouvert a été institué : plusieurs partis ont vu leur interdiction levée et peuvent s’exprimer, mais uniquement au sein du FNP. Ce changement est dû, entre autres, à l’abandon progressif de la doctrine socialiste baassiste même si le nationalisme pan-arabe demeure dans le discours et la propagande (notamment en faveur des Palestiniens). L’armée qui occupe la plus grosse part de l’économie syrienne est aussi très influente politiquement : Hafez el-Assad était un général, pilote de chasse, avant même son accession au pouvoir.
Situation politique
Historique de la guerre civile
La guerre civile en Syrie, après la répression du mouvement pacifique de contestation en 2011, a connu quatre grandes périodes. Jusqu’en avril 2013, le mouvement de révolution entraîne un recul du régime face à l’opposition. La contre-attaque de l’Iran et du Hezbollah, jusqu’à la fin 2014, s’accompagne de l’apparition des grandes centrales terroristes (Daech et al Qaeda). En 2015, l’opposition mène une contre-offensive de grande ampleur. Le régime est alors sur le point de s’effondrer, mais l’intervention russe de septembre 2015 inverse le rapport de force au profit du régime, ce qui se manifeste notamment par la chute d’Alep en décembre 2016.
Aujourd’hui coexistent, en Syrie, quatre grandes zones d’influence :
- A l’ouest, la « Syrie utile », sous le contrôle relatif du régime (2/3 de la population et la majorité des grandes villes) ;
- Au nord, un territoire contrôlé par les Kurdes du PYD, étendu à la faveur de la lutte contre Daech ;
- Au nord-ouest, une zone sous influence turque entre les cantons kurdes d’Afrin et de Kobané ;
- Dans le sud-est, un territoire maintenu par Daech, qui tend à s’amenuiser depuis 2014, grâce à l’action de la coalition internationale.
Action de la communauté internationale
- La Coalition internationale contre Daech :
Depuis le 24 septembre 2014, la coalition internationale menée par les Etats-Unis, et à laquelle participe la France, conduit des frappes aériennes en Irak et en Syrie. Ces frappes touchent principalement les positions de Daech et viennent en soutien aux forces arabo-kurdes. Elles visent également les positions de Jabhat al-Nosra, filière d’Al Qaeda en Syrie, dans la province d’Idlib. Au total, 65% du territoire occupé par Daech en Irak et près d’un tiers du territoire occupé par Daech en Syrie, au plus fort de son expansion, ont été repris depuis 2015.
- Les Nations unies et la Syrie :
Depuis le début du conflit en 2011, pas moins de vingt-trois projets de résolution concernant le dossier syrien ont été présentés au conseil de sécurité des Nations unies. Sur ces vingt-trois projets, huit résolutions n’ont pu être adoptées à la suite d’un veto russe, dont six avec un double veto russo-chinois. Quinze résolutions ont été adoptées, dont quatorze à l’unanimité des quinze membres du conseil de sécurité. Cinq de ces résolutions concernent l’autorisation de l’acheminement de l’aide humanitaire par les agences onusiennes et ses partenaires à travers des postes frontières ciblés. La France a porté près de la moitié de ces résolutions, seule ou avec ses partenaires.
D’autres organes des Nations Unies, en particulier l’assemblée générale des Nations unies et le conseil des droits de l’homme, ont adopté des résolutions dénonçant les violations des droits de l’homme dont s’est rendu coupable le régime de Damas. Ces résolutions condamnent la répression opérée par le régime syrien ainsi que les exactions commises par Daech. La résolution 68/182, adoptée par l’assemblée générale des Nations unies le 18 décembre 2013, condamne l’utilisation d’armes chimiques et souscrit au communiqué de Genève.