Risk management
Appréciation du risque & protection
L’économie bien qu’elle soit relativement diversifiée commencerait à subir en 2016 le contre coup de la baisse du cours des hydrocarbures.
En 2015, les secteurs hors hydrocarbures ont contribué au dynamisme de l’activité en compensant la baisse des recettes pétrolières. La croissance devrait cependant diminuer en 2016. Les autorités limiteraient progressivement leur appui à l’économie de façon à atténuer le choc induit par la contraction du PIB pétrolier. Le plan de développement visant la diversification du tissu économique serait maintenu mais les dépenses d’investissement public marqueraient un repli. Le secteur pétrolier verrait sa production s’accroître au cours de l’année 2016 permettant ainsi de compenser la baisse des profits du secteur mais les investissements seraient reportés. Cependant, les autorités prévoiraient de poursuivre le projet de pipeline reliant Oman et l’Iran. La consommation des ménages bien que robuste pourrait soutenir l’activité dans une moindre mesure. D’une part la confiance des ménages s’affaiblirait et toute réforme du système de subventions pèserait sur le pouvoir d’achat de la population. D’autre part la substitution des importations par la production domestique n’aurait qu’un effet limité, le tissu productif local bien que diversifié ne pouvant répondre à la demande. L’inflation se maintiendrait autour de 2 % en 2016. Malgré une hausse des prix du secteur immobilier, les pressions à la baisse sur le rial devraient persister en 2016 au regard de l’ampleur du déficit courant et du maintien d’un dollar fort (cf. hausse du taux directeur américain).
Enfin, le crédit s’est montré résilient 2015, bien que la croissance des dépôts ait diminué en particulier ceux du secteur public qui représente 30 % du total des dépôts. Les créances douteuses restent faible et le niveau de capitalisation des banques élevé en accords avec les recommandations de Bâle III.
Creusement des déficits jumeaux
Le sultanat fait face depuis 2014 à l’apparition et au creusement de déficits jumeaux dont les niveaux ont atteint un seuil critique en 2015. La baisse des recettes pétrolières qui représentent 85 % des recettes budgétaires et la reconduite des dépenses publiques en 2015 ont engendré une augmentation significative du déficit public. En 2016, les autorités devraient reconduire une politique budgétaire expansionniste qui risquerait d’accroitre le déficit public. Les dépenses d’investissement seraient priorisées mais les dépenses courantes conserveraient leurs niveaux. Les autorités envisagent néanmoins de limiter la progression des salaires dans le secteur public dont la progression a été soutenue lors des années précédentes. Alors qu’une dérégulation des prix du gaz à destination des entreprises, entrée en vigueur en 2015, a déjà permis de réduire le poids des subventions, des coupes supplémentaires de subventions alimentaires et énergétiques en direction des ménages pourraient être implémentées. Le gouvernement projetterait une privatisation de certaines entreprises publiques dans le secteur pétrolier. Le faible niveau d’endettement passé permettrait au sultanat de faire face à l’importance des déficits enregistrés depuis 2014. La banque centrale omanaise a en 2015 effectué une sortie sur les marchés financiers de 600 millions de rials et prévoirait de réitérer l’opération en 2016.
En 2015, le solde du compte courant est entré en territoire négatif sous l’effet cumulé du faible prix des hydrocarbures et de l’augmentation de la demande domestique en pétrole qui ont contribué à la contraction des exportations pétrolières. L’atonie du marché pétrolier en 2016 qui induirait un prix du baril en deçà du prix permettant l’équilibre des comptes extérieurs laisse à penser que le déficit du solde courant se creuserait d’avantage en 2016. En revanche, les exportations non pétrolières progresseraient à la faveur d’une reprise des échanges avec le voisin iranien mais elles resteraient contraintes par l’appréciation du rial omanais ancré au dollar.
Le risque de baisse de l’inflation importée et la perte de compétitivité des exportations induite par la surévaluation du rial pourraient provoquer l’abandon de l’ancrage au dollar bien que les autorités affirment vouloir préserver la parité fixe.
Lente évolution institutionnelle suite aux revendications sociales de 2011
Les réformes économiques et politiques engagées par le sultan Qabous ben Said en réponse aux manifestations observées depuis début 2011 ont permis de satisfaire en partie les revendications sociales et politiques de la population. Les évolutions institutionnelles qui en ont découlé ont porté en particulier sur l’octroi de pouvoirs législatifs au Majlis al-Choura (Conseil consultatif), dont l’élection au suffrage universel s’est tenue le 25 octobre 2015 avec un taux de participation de 56 %.
Bien que le risque politique ne se matérialise pas à court terme, de réelles incertitudes pèsent quant à la pérennité du régime incarné par le sultan Qabous. Ce dernier demeure le seul souverain des pays du Golfe sans enfant ni prince héritier désigné. En outre, Oman fait face à l’importance du chômage, particulièrement chez les jeunes, alors que le pouvoir peine à concrétiser sa politique d’ « omanisation » des emplois. L’environnement des affaires reste néanmoins favorable aux entreprises étrangères.
Source : COFACE