L’Inde est, dans son ensemble, un pays relativement sûr, dans lequel on peut voyager sans grande difficulté (6,5 millions de touristes par an), à condition de respecter un certain nombre de règles et de porter une attention particulière à la réalité du risque terroriste (voir infra).
De manière générale, il est conseillé :
• de garder sur soi son passeport ;
• de signaler à l’hôtel ou à ses amis les déplacements prévus ;
• de n’accepter aucun colis d’inconnus ;
• de disposer d’une liste de numéros d’urgence.
RISQUES ENCOURUS
– Risque terroriste
La menace terroriste est persistante en Inde. Des attentats meurtriers ont notamment eu lieu à Pune en février 2010, Delhi en septembre 2011 et février 2012, Mumbai en 2008 et juillet 2011, Hyderabad en février 2013, Bangalore en avril 2013, Bodhgaya en juillet 2013 et Patna en octobre 2013.
A ce titre, il est recommandé aux Français présents sur le territoire indien de se tenir régulièrement informés et d’exercer la plus grande vigilance dans les lieux touristiques, à forte affluence (marchés, sites religieux, grands rassemblements à l’occasion de fêtes religieuses) ou connus pour être particulièrement fréquentés par les ressortissants étrangers, en particulier dans les grandes métropoles.
– Risques spécifiques pour les femmes
De plus en plus de cas de harcèlements ou d’agressions sexuelles (attouchements, comportements déplacés, exhibitionnisme, voire viols) sont signalés. Il est essentiel dès l’arrivée en Inde, particulièrement pour les femmes, et a fortiori celles voyageant seules, de prendre certaines précautions :
• tenue vestimentaire : porter de préférence des vêtements longs et garder les épaules couvertes ;
• comportement : se comporter avec retenue envers les ressortissants indiens que l’on peut être amené à côtoyer en voyage ou dans la vie quotidienne (guide, chauffeur, employé d’hôtel ou de maison…) ;
• déplacements : il est fortement conseillé aux femmes d’éviter de marcher seules dans les zones peu fréquentées notamment la nuit tombée (rues peu animées, y compris dans les grandes villes comme Delhi ; ruelles de villages ; plages, etc.). De même, éviter de se retrouver seule, dès la tombée de la nuit, avec chauffeur de taxi, employé d’hôtel, guide, rencontre occasionnelle…
Plus généralement, conserver une prudence élémentaire afin de ne pas se mettre en danger.
– Risque dans les transports
L’Inde est le pays qui présente la plus grande mortalité routière au monde.
La plus grande prudence dans la conduite automobile s’impose en raison du mauvais état des routes, de leur encombrement, du caractère chaotique de la circulation, de la méconnaissance du code de la route par de nombreux usagers ainsi que du risque d’attroupement et de réactions hostiles. Le port de la ceinture de sécurité en voiture ou du casque pour la conduite de deux roues est impératif.
Le réseau ferroviaire indien est l’un des plus importants au monde mais il présente de fortes lacunes en matière de sécurité. De nombreux accidents sont constatés faisant près de 15000 victimes chaque année. Il faut être attentif à ses effets personnels (notamment en couchette) car les vols sont très fréquents sur les lignes Bénarès-Delhi, Agra-Delhi, Calcutta-Bénarès et Calcutta-Puri.
Il convient en outre d’être extrêmement vigilant quant aux boissons ou aliments susceptibles d’être offerts au cours de trajets en train par des inconnus. Dans un certain nombre de cas, ces boissons et aliments contiennent de puissants somnifères. Au réveil, les passagers se retrouvent dépouillés de leurs effets personnels.
– Risques naturels
• Risques sismiques
Le pays est situé dans une région d’activité sismique. Les séismes ont généralement lieu dans le nord du pays, au niveau de l’Himalaya, dans les régions où les plaques indienne et eurasienne se rencontrent.
• Moussons
Les pluies de mousson peuvent provoquer des inondations très importantes, particulièrement en zone rurale, et des glissements de terrain dans les régions montagneuses. Il convient donc d’être prudent à la saison des pluies et de se renseigner sur l’état des liaisons routières ou ferroviaires avant d’entreprendre des déplacements.
• Cyclones
L’Inde est régulièrement touchée par des cyclones dévastateurs qui affectent en particulier les régions côtières : Kerala, Tamil Nadu, Orissa, Gujarat, Andhra Pradesh et Bengale occidental. La saison cyclonique s’étend d’avril à décembre, avec un pic de mai à novembre. Il convient donc de vérifier régulièrement les bulletins météorologiques et de ne pas s’aventurer près des côtes en cas d’alerte cyclonique.
• Baignade
L’attention des voyageurs est attirée sur les dangers potentiels encourus par les baigneurs à Goa, ainsi que sur les côtes du Karnataka, en raison de la puissance des courants orientés vers le large autour de la période de mousson. La plage de Miramar à Panjim, à l’embouchure du fleuve, est signalée comme particulièrement dangereuse. Par conséquent, il est conseillé de ne pas se baigner dans ces zones.
Délinquance
• Vols de passeport, vol à la tire
Les vols à la tire étant fréquents dans les lieux animés (gares, marchés, etc…), conservez des photocopies de vos documents d’identité. 60 à 70% des vols signalés à l’ambassade concernent des voyageurs empruntant les liaisons ferroviaires, notamment entre Agra, Varanasi (Bénarès) et Calcutta. Il convient donc de se montrer particulièrement vigilant et de garder sur soi documents personnels et argent (pochette intérieure), les sacs devant être de préférence systématiquement cadenassés aux porte-bagages aménagés dans les compartiments.
• Escroqueries, parfois accompagnées de séquestration
Se méfier des vendeurs mal intentionnés, principalement au Rajasthan, à Goa et Dharamsala, qui proposent, en échange d’une hypothétique rémunération, de livrer en France des objets de valeur (bijoux et pierres précieuses) et qui procèdent ensuite à des débits frauduleux sur les cartes de crédit après avoir majoré la valeur desdits objets. Des séquestrations ont également été signalées dans ces trois localités, au cours desquelles la victime a été contrainte d’acheter de nombreuses pierres ou bijoux et de les expédier à son adresse en France. Le trafic de pierre n’est en fait qu’un prétexte servant de base à l’escroquerie, parfois assortie d’enlèvement.
• Introduction de substances étrangères dans les aliments ou boissons
De manière générale, ne pas accepter de boissons ou de nourritures offertes par un inconnu (il peut arriver qu’elles contiennent une substance provoquant la perte de conscience ou un délire hallucinatoire). Des cas ont été signalés de touristes ayant été drogués puis volés ou agressés.
Cas particulier de Goa : de nombreuses touristes étrangères en voyage à Goa se voient offrir une boisson, surtout dans les bars de nuits, lors de nouvelles rencontres avec les clients de ces établissements. Ces boissons peuvent contenir une substance provoquant la perte de conscience, les mettant ainsi en danger. Il importe d’être très vigilant et de bien surveiller son verre pour y éviter l’introduction de substances étrangères.
• Utilisation de taxis aux abords des terminaux de transport et des lieux touristiques
Il est recommandé d’éviter les rabatteurs d’agences de voyages qui opèrent notamment à l’arrivée de l’aéroport international Indira Gandhi et à la gare ferroviaire de New Delhi. Agissant parfois avec la connivence des chauffeurs de taxis ou de rickshaw, ils font croire que les hôtels auprès desquels les touristes ont effectué des réservations sont fermés ou inaccessibles. Les chauffeurs de taxi peuvent également emmener le touriste dans des lieux isolés, s’arrêter et faire monter d’autres passagers complices de l’arnaque pour impressionner le voyageur et le contraindre à payer sa course plus cher. Il est ainsi fortement conseillé de prendre les taxis prépayés du gouvernement à la sortie de l’aéroport.
• Pratiques frauduleuses liées à la réservation de voyages organisés ou de billets de train
Les rabatteurs d’agences de voyages peuvent orienter les touristes vers de pseudo agences de tourisme ou de voyages peu scrupuleuses, se présentant comme une agence officielle du gouvernement. Ces agences essaient alors de vendre aux touristes un nouveau programme de voyage en Inde à des prix surfacturés. Il convient de refuser fermement cette transaction et, au besoin, d’appeler la police ou l’ambassade (cf. onglets « Contacts utiles » et « Représentations françaises » ci-contre).
En outre, il peut arriver que ces agences proposent des voyages au Cachemire, en invoquant une accalmie dans cette région. En réalité, la situation demeure très tendue (cf. supra) et, chaque année, de nombreux touristes ayant accepté ces offres ont fait l’objet d’intimidations et de racket.
Il est fortement recommandé de réserver ses billets de train directement à la gare, et non pas auprès d’agents touristiques qui peuvent augmenter les prix ou vous faire croire que les trains sont complets, pour vous contraindre à prendre un taxi privé.
Par ailleurs, les voyageurs ayant acheté leur billet de train à la gare peuvent être approchés par une personne les informant que le train a été annulé. Il s’agit également d’une arnaque visant à vous faire réserver un taxi privé.
ZONES DE VIGILANCE
– Jammu-Cachemire et zones frontalières avec le Pakistan
Il est déconseillé aux ressortissants français de se rendre dans la vallée du Cachemire (en orange sur la carte) où des troubles donnant lieu à des violences surviennent régulièrement, y compris à Srinagar.
Par ailleurs, l’accès aux abords immédiats de la ligne de contrôle (LoC) et de la frontière avec le Pakistan est formellement déconseillé, y compris au niveau du poste frontière entre les villes de Wagah et d’Attari (Pendjab). Le risque terroriste y est particulièrement élevé et les échanges de tirs y sont fréquents.
– Ladakh et Himalaya
Le Ladakh est accessible par voie aérienne de New Delhi à Leh, ou par la route, en passant par Manali, sachant que cette voie n’est ouverte que quelques mois par an et très encombrée. Un déplacement par la route depuis Srinagar est déconseillé. Les moyens de communication limités dans la région de Ladakh ainsi que dans l’ensemble des régions de haute altitude dans l’Himalaya rendent toute assistance extrêmement difficile. La capitale, Leh, est située à 3500m d’altitude. Il est donc recommandé d’observer à l’arrivée un repos de 24 ou 48 heures.
Les randonnées/expéditions au Ladakh, tout comme dans l’ensemble des régions montagneuses de l’Himalaya, sont rendues difficiles en raison de l’altitude, qui requiert une période d’acclimatation, et des intempéries, qui peuvent y sévir de façon inopinée.
Souvent exigeantes, elles requièrent une bonne condition physique, des équipements adaptés et une certaine pratique, ainsi que le respect de mesures élémentaires de prudence.
Il est en outre vivement conseillé d’effectuer une visite médicale avant le départ et de se munir, à titre préventif, des médicaments et kits de premiers secours nécessaires, la plupart étant introuvables sur place. Aussi, pour l’organisation de telles expéditions, en particulier pour les trekkings, il est vivement conseillé de faire appel à des agences reconnues en France, disposant sur place d’un correspondant bien identifié et fiable. Les randonnées de haute altitude sans guide, individuelles ou collectives, sont à proscrire.
Prévoir la prise en charge des frais d’évacuation éventuelle par une compagnie d’assurance domiciliée en France : la vérification des clauses prévues dans le contrat doit faire l’objet d’une attention particulière. Cette assurance doit inclure toute prestation relative au secours en montagne, notamment une évacuation par hélicoptère, étant donné le coût élevé de telles opérations. La prise en charge par l’assurance doit impérativement commencer à la demande d’évacuation et non à l’arrivée à l’hôpital le plus proche (Leh) pour permettre un héliportage jusqu’à cet hôpital.
Un permis spécial, délivré sur place, est requis pour se rendre dans certaines zones frontalières. Il est nécessaire de prévoir du temps dans l’organisation de son voyage pour l’obtenir auprès des autorités locales (un jour ouvrable en principe).
– Etats du Nord-Est (Arunachal Pradesh, Assam, Manipur, Meghalaya, Mizoram, Nagaland, Sikkim, Tripura)
Le visa permettant d’entrer en Inde ne suffit pas pour accéder à certains des Etats du Nord-Est : il est nécessaire de se procurer une autorisation spéciale (cf. rubrique « Entrée / Séjour »).
En outre, ces Etats du Nord-Est de l’Inde connaissent, à des degrés divers, une situation intérieure parfois instable qui peut rendre les déplacements difficiles. Il est important de se renseigner précisément avant tout déplacement dans ces régions.
– Régions touchées par les mouvements « naxalites » : Bihar, Jharkhand, Chhattisgarh, l’Orissa, Andhra Pradesh, Karnataka, et l’est du Maharashtra, ainsi que le Bengale occidental.
Des mouvements d’inspiration maoïste (« Naxalites ») opèrent dans les régions reculées de ces Etats. Ces mouvements, qui s’en prennent principalement aux membres des forces de l’ordre et aux infrastructures publiques, font chaque année un nombre important de victimes. Il est recommandé de se renseigner précisément sur les risques encourus auprès de l’ambassade et du réseau consulaire avant de se rendre dans ces régions.
– Quartiers à éviter à New Delhi
Eviter les réservations de chambres dans les petits hôtels déclarés ou non de Paharganj et Nabi Karim, quartiers centraux de New Delhi, devenus dangereux (criminalité).