Pierre Vassiliu – La vie ça va
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OMI – Cheerleader (Felix Jaehn Remix) [Official Video]
Carnaval : Héritage des carnavals caribéens que l’on retrouve à la Trinité-et-Tobago, à la Nouvelle-Orléans ou à Rio de Janeiro, le carnaval jamaïcain a perdu beaucoup de sa popularité depuis la diffusion (à partir de la fin des années 1960) de la soca trinidadienne dans les défilés de rues. Il demeure néanmoins présent et différents disques locaux attestent de sa présence. Il est aussi présenté comme une attraction touristique.
Musique sacrée et rituelle : Les chants de travail des esclaves et les chants animistes afro-jamaïcains ont donné naissance à différentes expressions musicales présentes dans des rituels comme le kumina, le junkanoo (ou « john canoe »). Marqués par la Bible, citons les musiques rituelles pukkumina, les negro spirituals, puis apparus au XXe siècle, le gospel des temples pentecôtistes majoritaires dans l’île, des temples baptistes, adventistes, apostoliques, méthodistes (etc.) et le mouvement rastafari qui utilise le reggae comme moyen d’expression rituel. Le rythme nyahbinghi, traditionnellement Burru est un rythme venu de l’est du Congo mais on le retrouve aussi au Ghana. Très répétitif (ne comportant que trois types de percussions différents), il est joué durant les réunions rastafari, dans un but méditatif. Avant d’être utilisées dans les cérémonies rastafari, ces percussions étaient utilisées par les Marrons de Moore Town et d’autres groupes de l’est de l’île. Bien qu’elles disparaissent progressivement, ces musiques rituelles existent toujours dans l’île, notamment les musiques chrétiennes et rastas qui ont une place fondamentale dans la tradition musicale locale.
Le shuffle, aussi appelé blues, jump blues et rhythm and blues en Jamaïque, est un style musical américain de blues né dans les années 1940. Il est caractérisé par l’emploi d’accords à contretemps, qui incitent à danser.
Le mento est la musique jamaïcaine jusqu’aux années 1950, dérivée du calypso de l’île de la Trinité avec un rythme swing en plus. Il a précédé le ska et le reggae, apparus avec l’industrialisation. D’origine rurale, le mento emploie traditionnellement instruments comme le banjo, la guitare, la contrebasse, les maracas, des percussions, mais également la rhumba box (dérivée de la marimbula) ou thumb piano, le violon, le piano ou le saxophone bambou. Les thèmes fréquemment abordés par le mento sont les critiques de la vie sociale et politique, des textes mélancoliques liés au déracinement culturel et humain, des adaptations de « Worksongs », et des textes à connotations licencieuses. Les voix féminines ont souvent un rôle important dans le mento.
Le ska – genre musical désigné par l’onomatopée qui le caractérise – fut porteur des espoirs et des doutes de la communauté jamaïcaine au sortir de la période coloniale, période de la prise du pouvoir par le Jamaica Labour Party. Le ska est dérivé directement du shuffle américain. On y retrouve les mêmes arrangements de piano, de vents, de guitare, mais le rythme joué par la batterie a été modifié par Lloyd Knibb vers la fin 1961, donnant naissance au ska, qui était enregistré par des musiciens professionnels accompagnant différents interprètes. Avec l’apport distinctif de la batterie ska, les parties de contrebasse et de basse électrique ont alors commencé à se différencier elles aussi du shuffle.
Le Rocksteady est le résultat de la transformation du ska vers un tempo plus lent, plus syncopé, fortement marqué par le chant gospel et la soul américaine diffusée par les radios des États-Unis. La contrebasse y était souvent remplacée par la basse électrique et le temps fort était marqué sur le troisième temps, ce qui était déjà la signature de ce qu’on appellerait en 1968 le reggae.
Le reggae est apparu à la suite du rocksteady, en 1968. À l’origine plus rapide que le rocksteady, comme avant lui le shuffle, le ska et le rocksteady il se caractérise par un accord joué à contretemps par la guitare et/ou le clavier (le skank). Il apporta une mise en avant de la basse et de la batterie et une emphase sur le troisième temps. Une forte influence de la minorité rastafari apporta une couleur rituelle au reggae, déjà perçue dans certains titres de ska et de rocksteady, avec notamment des références à l’Afrique, présentée comme une terre promise par les rastas, et la présence de tambours nyahbinghi. Les paroles du reggae faisaient alors souvent allusion à Jah, ou à la vie des « sufferers » dans le ghetto. Très influent dans l’île, le style reggae a trouvé un public en Europe, d’abord en Angleterre, puis avec les premiers succès d’artistes comme Jimmy Cliff (révélé par le film The Harder They Come en 1972) et Bob Marley, le reggae a connu un succès international qui ne s’est pas démenti depuis. Le reggae est devenu dans les années 1970 un symbole de la prise de parole des pays défavorisés du sud.
La dub poetry est un style de reggae où une musique est composée à partir de la scansion de la voix de l’interprète, qui récite des poèmes de sa composition écrits à ces fins.
Le dub signifie l’invention du remix ou remixage, apparu en 1968. On doit ce bouleversement, qui serait très influent à partir des années 1980, à King Tubby, célèbre ingénieur du son qui fabriquait lui-même sa console et ses effets de son. Ce nouveau genre était un dérivé du reggae, dont les meilleurs titres étaient remixés pour publication en face B des singles 45 tours 18cm.
En Jamaïque, un sound system est une discothèque ambulante. Le sound system est un aspect important de l’histoire culturelle jamaïcaine, un pays pauvre où, faute de moyens domestiques (tourne-disques, radios), la musique est principalement consommée à fort volume sur des pistes de danse en plein air, les lawns (« gazons »). La personne qui sélectionne les disques diffusés par la sono s’appelle le selecter. Au micro, le disc jockey, DJ ou deejay est un héritier des commandeurs de quadrille, qui dirigeaient la danse depuis le dix-neuvième siècle.
Le ragga, abréviation de raggamuffin : est un genre musical issu du mouvement dancehall et apparu en Jamaïque à la fin des années 1980, caractérisé par une diction répétitive rappelant les toasters. C’est un style de vie marginal, une façon d’être et de se comporter : un débrouillard qui galère mais qui restera honnête jusqu’au bout et fera tout pour s’en sortir sans jamais trahir personne. Ce terme désigne donc à la fois une catégorie d’individu et un genre musical. Les « raggamuffin » jamaïcains autoproduisent leurs disques où ils commentent l’actualité, et les vendent de ville en ville. La foule se rassemble autour du sound system, la sono où le DJ s’exprime sur la musique du disque proposé à la vente, dans une diction qui peut parfois être ultra-rapide. Le ragga comprend deux sous-catégories complémentaires : le slackness, aux textes paillards, voir sexistes, et le ragga-lover, plus romantique et pacifique.
Le dancehall est originairement jamaïcain, découlant directement du reggae et qui tire son nom du Dancehall (la salle de danse ou salle de bal, en français) qui désigne le lieu où l’on danse à l’intérieur comme à l’extérieur. Il est né en Jamaïque au tout début des années 1980 et s’est rapidement propagé dans les Antilles avant d’atteindre le reste des pays francophones. Le style dancehall n’est pas précisément définissable. D’origine, il s’agit de toute musique jouée dans un espace clos. Ce terme désigne plutôt une connotation de groupe, d’ambiance, de rassemblement.