Fondée sur l’exploitation d’abondantes ressources minières (platine, charbon, or, diamant, chrome, nickel, cuivre, fer…) et agricoles, l’économie a connu une phase de libéralisation (1991-1996) avant d’être confrontée à une crise économique profonde depuis 1999. La déstabilisation a résulté de politiques budgétaires non soutenables, de l’intervention militaire en RDC en 1998, puis d’une réforme agraire catastrophique. L’économie nationale s’est contractée d’environ 40 % entre 1998 et 2008, et la production agricole a diminué de moitié.
Fin 2008, l’inflation avait, selon le FMI, dépassé le milliard de % (impression d’un billet de 100 trillions de dollars). Cette situation a conduit les autorités à mettre temporairement la monnaie nationale (dollar zimbabwéen) à l’écart et à « dollariser » l’économie. Depuis l’automne 2008, les échanges s’effectuent principalement en dollars US et en rand sud-africain. Ce système, alors que les devises entrent peu, semble avoir atteint ses limites – le manque de liquidités étouffant l’activité.
L’économie zimbabwéenne conserve toutefois de nombreux atouts. Les deux principaux sont les infrastructures (routes, réseaux, bâtiments) et une population instruite. A cet égard, le retour de la diaspora (environ 3 millions d’émigrés, pour moitié en Afrique du Sud) constitue un important défi.
L’importante dette et les arriérés accumulés depuis le début des années 2000 contraignent le pays à une certaine rigueur budgétaire. La menace d’un durcissement de la législation sur « l’indigénisation » des entreprises étrangères (détention de 51% du capital par des citoyens zimbabwéens de souche) brandie régulièrement par la ZANU dissuade les investisseurs étrangers, y compris chinois. Cependant, le nouveau gouvernement s’est engagé à plusieurs reprises dans une voie d’ouverture au plan économique (protection des investissements, assouplissement de la politique d’indigénisation pour les compagnies apportant expertise et/ou capital).
Une aide technique du FMI (Staff Monitored Programme) est en cours afin de préparer une solution progressive au problème de la dette et a ouvert la voie au lancement en juin dernier, du premier programme (sans financements) d’assistance du FMI au Zimbabwe depuis 10 ans. Le FMI, tout en constatant les profondes difficultés économiques auxquelles fait face le Zimbabwe, a récemment déclaré que les autorités avaient atteint les objectifs attendus dans le cadre du dernier programme mis en œuvre.
Flux & IDE en milliards $
- 2002: 0,29
- 2003: 0,34
- 2004: 0,38
- 2005: 0,35
- 2006: 0,61
- 2007: 1,32
- 2008: 0,93
- 2009: 0,69
- 2010: 1,72
- 2011: 1,10
- 2012: 1,73
- 2013: 1,81
Repère Économique
PIB : 14 Mds USD (Banque mondiale 2015)
PIB/habitant : 850 USD (Banque mondiale 2015)
Taux de croissance : 1.1% en 2015, 1.4% prévu pour 2016
Taux de chômage : estimé à 80 % (hors secteur informel.)
Taux d’inflation : 3% en 2012, 4% en 2013, -2% en 2014
Principaux clients : Chine, UE, Afrique du Sud
Principaux fournisseurs : Afrique du Sud, Zambie, Chine
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB :
- agriculture : 14%,
- industries (dont mines) : 30%,
- services : 57%
PIB en milliards $
- 2002: 4,19
- 2003: 4,90
- 2004: 6,22
- 2005: 8,33
- 2006: 12,75
- 2007: 14,05
- 2008: 17,91
- 2009: 15,32
- 2010: 20,26
- 2011: 23,73
- 2012: 24,93
- 2013: 26,82
Taux de chômage %
- 2002: 14,5%
- 2003: 15,3%
- 2004: 15,5%
- 2005: 15,9%
- 2006: 15,7%
- 2007: 15,7%
- 2008: 15,7%
- 2009: 15,6%
- 2010: 13,2%
- 2011: 13,2%
- 2012: 13,1%
- 2013: 13,3%
PIB Taux de croissance %
- 2002: 4,5%
- 2003: 6,9%
- 2004: 7,0%
- 2005: 7,2%
- 2006: 7,9%
- 2007: 8,4%
- 2008: 7,8%
- 2009: 9,2%
- 2010: 10,3%
- 2011: 6,3%
- 2012: 6,7%
- 2013: 6,7%
Si elles abondent, les conditions d’exploitations ne sont pas requises.
Exportations : tabac, minéraux, coton, maïs.
Principaux partenaires à l’exportation : Royaume-Uni, Allemagne, Afrique du Sud, États-Unis, Japon.
Importations : industrie mécanique, équipements de transport, produits manufacturés de base, produits chimiques, combustibles.
Principaux partenaires à l’importation : Afrique du Sud, Royaume-Uni, États-Unis, Allemagne, Japon.
Industries et services : Exploitation minière, produits textiles, produits chimiques, industrie agroalimentaire, métaux, produits du bois, ciment, tourisme.
Agriculture
Principales cultures : maïs, thé, coton,tabac, orge, millet, manioc, graines de tournesol, bananes, graines de soja,café, canne à sucre, arachides.
Élevage : bovins,chèvres, moutons, porcs.
Production agricole suffisante pou répondre aux besoins domestiques en denrées alimentaires.
L’énergie au Zimbabwe est un problème grave pour le pays. Principalement, l’utilisation extensive de bois de chauffage qui conduit à la déforestation et à la capacité de production d’électricité est trop faible pour le niveau actuel de la consommation.
Le bois de chauffage est le combustible domestique le plus important au Zimbabwe. Il a été estimé à environ 50% de la consommation totale en 2001. Cela a conduit à la déforestation dans les régions du pays en entraînant des problèmes environnementaux tels que l’érosion et la diminution de la faune.
Le Zimbabwe dispose de 30 milliards de tonnes de charbon dans 21 gisements connus. Cela pourrait durer plus de 100 ans au rythme de production de 2001.
En Septembre 2013, la société chinoise China Africa Sunlight Energy, a déclaré qu’il commencerait à travailler en début 2014 sur une centrale électrique à charbon de 600 MW dans l’ouest du Zimbabwe, avec un investissement de 2 milliards $ de projets dans le pays.
Le Zimbabwe n’a pas de ressources pétrolières ou gazières et est complètement dépendante des importations pour cette source d’énergie. Un pipeline du port mozambicain de Beira à Mutare fournit la majorité de l’huile de pétrole et du diesel raffiné du Zimbabwe; le reste provient de l’Afrique du Sud. Un projet ambitieux de produire 20% du combustible liquide du pays comme l’éthanol à partir de canne a commencé à Chipinge, Manicaland.
L’électricité est produite à la station d’alimentation de Kariba (environ 750 MW), la station de Hwange Thermal Power (puissance installée de 920 MW) et trois stations de charbon mineures. Toutes les stations de charbon ont besoin d’améliorations majeures en raison de la négligence de l’entretien et ils ont des arrêts de production fréquents ou ne sont pas du tout en production. Cela conduit à des pannes fréquentes et durables à long terme. Lee Zimbabwe Electricity Supply Authority (ZESA) est la société gouvernementale chargée de la production et de la distribution d’énergies. Les importations d’énergie en provenance des pays voisins ne suffisent pas à résoudre le problème de sous-capacité et le manque d’électricité entrave la croissance économique. Des générateurs d’énergie à petite échelle sont utilisés partout dans le pays pour apaiser la situation.
La traction animale est une source très utile de l’énergie au Zimbabwe. On estime que les animaux contribuent à l’équivalent de 6,8 millions de litres de diesel dans le secteur agricole.
En dehors de la centrale de Kariba Dam, l’hydroélectricité au Zimbabwe a encore beaucoup de potentiel, en particulier le long du fleuve Zambèze. L’énergie solaire a un potentiel énorme à la fois dans une petite échelle, telles que le chauffage de l’eau ou à plus grande échelle, comme dans les centrales solaires. Cependant, la situation économique actuelle de la nation en matière d‘énergie solaire ne semble pas réaliste car inadéquat, et souffre du manque d’injections de capitaux et de transferts de technologie nouvelles en provenance des pays développés.
Les parcs éoliens et d’énergie biogaz pourraient être d’autres possibilités de développement des infrastructures d’énergie renouvelable pour le Zimbabwe, qui seraient conformes aux objectifs de développement durable post-2015.
L’état du réseau routier est correct sur les grands axes. Des nids de poule peuvent cependant apparaître surtout durant la saison des pluies, de novembre à avril. La conduite à gauche invite à redoubler de prudence.
En cas de long déplacement, il est prudent de s’informer au préalable de l’état d’approvisionnement des stations services qui est aléatoire. Il est conseillé de souscrire une assurance tous risques (« full comprehensive insurance »). En cas d’accident, il convient d’éviter les altercations, de rester courtois et patient. La police doit toujours être appelée, même si l’accident paraît bénin.
Transport aérien -En raison de la situation économique du pays, les équipements de l’aviation civile zimbabwéenne ont tendance à se dégrader. les vols de la compagnie nationale peuvent être retardés ou annulés sans que les passagers n’en soient avertis. Plusieurs compagnies aériennes desservent le Zimbabwe (British Airways, South african Airways, Ethiopian Airlines…).
Sur le lac Kariba, deux ferries font la navette entre Kariba, Binga et Mlibizi, ce qui est pratique lorsqu’on veut effectuer le tour du Zimbabwe en évitant de refaire le trajet Victora Falls-Bulawayo.