Atouts stratégiques
Ayant dû assumer jusqu’au milieu des années 1990 l’héritage difficile de la période Kaunda (étatisation de l’économie, endettement insoutenable), la Zambie a été contrainte de mener des réformes structurelles. Après des années de mauvaise gestion, les mines de cuivre ont été privatisées en 2000. La réhabilitation des sites, conjuguée à l’envolée mondiale des cours, ont permis d’attirer de nouveaux investissements et d’amorcer une reprise de la croissance.
L’économie zambienne représente le 3ème PIB de l’Afrique Australe avec 26,8 Mds USD et a enregistré un taux de croissance de 7,5% en moyenne au cours des 10 dernières années. La Zambie se positionne au 7ème rang en Afrique sub-saharienne dans l’index de compétitivité global (« Global competitiveness index »). Le secteur minier (70% des exportations, 25% des revenus budgétaires, 60 000 emplois directs) a tiré la croissance jusqu’en 2013 grâce à la hausse des cours mondiaux. Le pays est le second producteur africain de cuivre après la RDC et huitième producteur mondial. La Zambie a également bénéficié une politique de diversification économique active, soutenue par les bailleurs de fonds. Les flux d’investissements directs étrangers ont atteint 2 Mds USD ces 3 dernières années (1.5 Mds sur 2014).
La croissance économique élevée n’est toutefois pas suffisante pour réduire significativement la pauvreté (60,5 % de la population), ni permettre d’atteindre la plupart des Objectifs du Millénaire : en matière de santé notamment périnatale et infantile, la Zambie est en retard. Les obstacles à la croissance du pays les plus prégnants demeurent l’enclavement, même si des progrès significatifs ont été enregistrés en matière de routes, les pesanteurs administratives, les fortes disparités sociales, la corruption, la pandémie du VIH/SIDA (taux de prévalence de 14 % parmi les adultes) et la faiblesse du système éducatif, même si la Zambie a su développer et généraliser l’enseignement primaire (OMD en matière d’enseignement primaire pratiquement atteint : 93,7% en 2010).
Avec l’aide du FMI, la Zambie a rationalisé sa politique budgétaire ces dernières années. Les gouvernements successifs ont mis en œuvre avec succès plusieurs réformes telles que les programmes de privatisation et la suppression du contrôle des changes qui lui ont valu l’obtention en novembre 2012, confirmée à l’automne 2014, d’une notation de B+ (perspective stable) par les agences Fitch et Standard & Poor’s. Le gouvernement a pour objectif de contenir le déficit budgétaire (à 6,7% du PIB avec un objectif de 3.3% pour 2017) et l’inflation (7.3% en septembre 2015 contre 7.8% en septembre 2014) ainsi que de stabiliser le cours de la monnaie nationale, le kwacha suite à la politique menée par la banque centrale.
Les finances publiques zambiennes bénéficient du haut niveau des revenus budgétaires issus du secteur minier. Le gouvernement du Patriotic Front n’a pas rétabli la windfall tax (taxe exceptionnelle sur les bénéfices des compagnies minières) écartée par l’ex-président Rupiah Banda pour stabiliser le cadre juridique et fiscal du secteur, et y encourager l’investissement. Il a cependant plus que doublé les royalties liées à l’extraction minière et un nouveau régime fiscal pour l’activité douanière a été annoncé en octobre 2014 : le nouveau dispositif consistera en une taxe finale de 8% sur les activités de mines souterraines ; une taxe finale de 20% sur les activités de mines à ciel ouvert ; un impôt de 30% sur les revenus tirés des activités de péage et sur les revenus tirés des activités de traitement et de transformation à base de produits miniers. Ce projet de nouvelle taxation est entré en vigueur début 2015 mais s’est heurtée à l’opposition des compagnies minières dans un contexte marqué par une forte baisse des cours du cuivre. Le Président LUNGU a annoncé, fin mars 2015, que la réforme sera révisée. La Zambie a obtenu la certification de ses efforts de conformité et a été admise au sein de l’ITIE – Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives- en septembre 2012.
Flux & IDE en milliards $
- 2002: 0,29
- 2003: 0,34
- 2004: 0,38
- 2005: 0,35
- 2006: 0,61
- 2007: 1,32
- 2008: 0,93
- 2009: 0,69
- 2010: 1,72
- 2011: 1,10
- 2012: 1,73
- 2013: 1,81
Repère Économique
La situation économique s’est récemment dégradée en raison de la chute des cours du cuivre, de la baisse de la demande asiatique, d’une sécheresse aiguë : ralentissement de la croissance (moins de 4% en 2015 et 2016), et forte dévaluation de la monnaie (-40% par rapport au dollar en 2015). Aussi le gouvernement est-il entré dans une logique de ré-endettement (41% du PIB en 2015 contre 20% en 2011), avec notamment des émissions obligataires importantes (1 Md USD en 2014 et 1,25 Md USD en 2015, à des taux proches de 9%).
Une des priorités actuelles est de relever le défi énergétique, la sécheresse faisant chuter le rendement de l’hydroélectricité (source de 95% de l’électricité). Le gouvernement a annoncé 4,3 Mds USD d’investissements dans l’électricité, et en appelle aux investissements étrangers dans les énergies renouvelables. Il poursuit par ailleurs une stratégie de diversification vers l’agriculture (maïs, sucre, coton, tabac, élevage, vastes terres arables non utilisées, accessibles aux étrangers) et le tourisme (où tout est à faire) et souhaite attirer les investisseurs européens dans ces secteurs.
Pour ses relations commerciales avec l’Union Européenne, la Zambie fait partie du groupe de négociations « Afrique orientale et australe » (ESA), dont certains membres ont signé le 31 août 2009 un accord de partenariat économique intérimaire. La Zambie a paraphé l’accord fin 2007 mais n’a soumis son calendrier d’accès au marché qu’en septembre 2008. Elle applique l’accord intérimaire depuis décembre 2008 mais n’est pas encline à le signer, se désolidarisant ainsi d’autres pays de la région. La Zambie n’a pas présenté d’offre d’accès au marché de l’Union européenne. Elle bénéficie encore du régime « tout sauf les armes » (TSA) réservé aux pays les moins avancés, qui implique une suspension totale des droits du tarif douanier commun pour tous les produits, à l’exception des armes et des munitions.
PIB : 22,1 Mds de dollars (Banque Mondiale, 2015)
PIB par habitant : 1490$ (Banque Mondiale, 2015)
Taux de croissance : 3,6% en 2015 (contre plus de 10% en 2010), 3.4% prévus en 2016 (banque mondiale)
Taux d’inflation : 9% (2014)
Principaux clients (2013) : Suisse, Chine, Afrique du Sud
Principaux fournisseurs (2013) : Afrique du Sud, RDC, Chine
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (2013) :
- agriculture : 10%
- industrie : 34% ;
- services : 57%
PIB en milliards $
- 2002: 4,19
- 2003: 4,90
- 2004: 6,22
- 2005: 8,33
- 2006: 12,75
- 2007: 14,05
- 2008: 17,91
- 2009: 15,32
- 2010: 20,26
- 2011: 23,73
- 2012: 24,93
- 2013: 26,82
Taux de chômage %
- 2002: 14,5%
- 2003: 15,3%
- 2004: 15,5%
- 2005: 15,9%
- 2006: 15,7%
- 2007: 15,7%
- 2008: 15,7%
- 2009: 15,6%
- 2010: 13,2%
- 2011: 13,2%
- 2012: 13,1%
- 2013: 13,3%
PIB Taux de croissance %
- 2002: 4,5%
- 2003: 6,9%
- 2004: 7,0%
- 2005: 7,2%
- 2006: 7,9%
- 2007: 8,4%
- 2008: 7,8%
- 2009: 9,2%
- 2010: 10,3%
- 2011: 6,3%
- 2012: 6,7%
- 2013: 6,7%