Atouts stratégiques
Aux trois-quarts rural, supportant de fortes disparités de développement entre villes et campagne, le Tchad est un pays affecté de fragilités structurelles. La faiblesse de son PIB par habitant (1188 USD – source DGT 2014) et de son indice de développement humain (185e sur 188 pays classés par le PNUD – données 2014) illustrent la fragilité de l’économie. Jusqu’au début des années 2000, l’économie nationale reposait principalement sur l’agriculture et le commerce, l’industrie manufacturière n’occupant qu’une part marginale et reposant essentiellement sur la transformation (sucre et coton fibre). Le secteur industriel est néanmoins en cours de renforcement et de diversification avec la réalisation plus ou moins achevée de projets financés par l’Inde (filature, assemblage de tracteurs, tréfilerie, usine de jus de fruits…) et l’impact des deux unités de production livrées par la Chine (cimenterie de Baoré et raffinerie de Djermaya).
En 2002, la mise en valeur de gisements pétroliers à Doba (Sud), sur fond de hausse des prix du brut, a multiplié les ressources budgétaires du Tchad par 8. L’exploitation pétrolière, conduite par Exxon Mobil (Etats-Unis), a induit des recettes représentant 32 % du PIB en 2012. La production pétrolière et le raffinage qui s’y rattache laissent présager une expansion industrielle (raffinerie de Djermaya, 40 km au nord de Ndjamena, construite par la Chine). Les explorations menées par le consortium pétrolier sino-tchadien (CNPC) et le lancement des travaux d’exploitation (nouveau champ pétrolifère de Mongo et construction d’un pipe-line de 300 km vers la future raffinerie) pourraient inverser la baisse observée de la production, de même que la mise en production des champs de Badila et Mangara, opérés par le canadien Griffiths. Cependant, la baisse des cours du pétrole observée depuis le dernier trimestre 2014 fragilise l’économie tchadienne. Conjuguée à une hausse importante des dépenses de sécurité dans un contexte régional troublé, cette baisse des recettes pétrolières induit de fortes tensions sur les finances publiques tchadiennes.
Flux & IDE en milliards $
- 2002: 0,9
- 2003: 0,7
- 2004: 0,4
- 2005: -0,09
- 2006: -0,2
- 2007: -0,3
- 2008: 0,4
- 2009: 0,3
- 2010: 0,3
- 2011: 0,2
- 2012: 0,3
- 2013: 0,5
Repère Économique
PIB 2014 : 13,9 MdUSD (FMI, 2015).
PIB par habitant 2013 : 1188 USD (DGT, 2014)
Taux de croissance 2014 : + 6,3 % (DGT, 2015).
Taux d’inflation 2014 : + 1,7 % (BEAC, 2015)
Solde budgétaire total : -6,2 % du PIB (DGT, 2014)
Balance commerciale : + 2,6 MdUSD (EIU, 2011)
Principaux clients : Etats-Unis (80,6,8 %), Japon (6,0 %), Inde (4,3 %) (DGT, 2014)
Principaux fournisseurs : Chine (35,8 %), France (14,9 %), Etats-Unis (7,2 %) (DGT, 2014)
Part des secteurs d’activités dans le PIB :
- primaire : 46 %,
- secondaire : 14 %,
- tertiaire : 40 %.
PIB en milliards $
- 2002: 1,98
- 2003: 2,73
- 2004: 4,41
- 2005: 6,64
- 2006: 7,42
- 2007: 8,63
- 2008: 10,35
- 2009: 9,25
- 2010: 10,65
- 2011: 12,15
- 2012: 12,88
- 2013: 13,51
Taux de chômage %
- 2002: 7,0%
- 2003: 6,9%
- 2004: 6,8%
- 2005: 7,0%
- 2006: 7,1%
- 2007: 7,1%
- 2008: 7,1%
- 2009: 7,1%
- 2010: 7,0%
- 2011: 7,1%
- 2012: 7,0%
- 2013: 7,0%
PIB Taux de croissance %
- 2002: 8,5%
- 2003: 14,7%
- 2004: 33,6%
- 2005: 17,3%
- 2006: 0,6%
- 2007: 3,3%
- 2008: 3,1%
- 2009: 4,2%
- 2010: 13,6%
- 2011: 0,1%
- 2012: 7,7%
- 2013: 1,8%
Les relations avec les institutions financières internationales, et notamment le FMI, ont été difficiles. Le Tchad a été le dernier pays d’Afrique subsaharienne à atteindre (avril 2015) le point d’achèvement, dans le cadre de l’initiative « Pays pauvres très endettés » (PPTE), du fait notamment de ses difficultés récurrentes à respecter les conditions requises. Dans le sillage de cette décision, le FMI, la Banque mondiale et la Banque africaine de Développement ont annulé pour 1,1 milliard de dollars de dette tchadienne multilatérale. Le 24 juin, le Club de Paris a fait de même pour un montant de 62,6 millions de dollars. Depuis le 1er août 2014, le pays bénéficie d’une Facilité élargie de crédit (FEC), renouvelée à deux reprises, en avril et décembre 2015.
Union européenne : le Tchad a bénéficié d’une enveloppe de 299 M€ dans le cadre du 10e FED (2008-2013). En hausse, l’enveloppe du 11e FED (2014-2020) s’élève à 442 M€ et se concentre sur trois priorités : la sécurité alimentaire, la nutrition et le développement rural (1), la gestion des ressources naturelles (2) et la consolidation de l’Etat de droit (3). L’UE met par ailleurs en œuvre un programme d’appui à la gouvernance concentré sur 3 axes : état civil, décentralisation et finances publiques.