Les orientations de politique énergétique du Sénégal fixées en juillet 2012 par le président sénégalais sont en cours de réalisation. Avec des domaines prioritaires : électricité, électrification rurale, énergies renouvelables, efficacité énergétique et combustibles domestiques et des objectifs à l’horizon 2017 : un taux d’électrification de 50% vers 2015-2016, 20% de production d’électricité d’origine renouvelable en 2020 ; une économie d’énergie de 40% de la demande électrique en 2020, et de 10 à 20% de la facture publique d’électricité en 2015. L’impératif étant dans tous les cas de réduire la dépendance du pays vis-vis de l’extérieur et d’alléger la facture pétrolière.
Le mix énergétique du Sénégal qui en 2012 était composé de 49,3% pour le fuel oil lourd, 38,5% pour le fuel domestique, 9,9% pour l’hydraulique, et 2,31% pour le gaz (charbon et énergies renouvelables à 0%) devrait être complètement modifié d’ici 2017 : avec une régression significative des produits pétroliers (fuel oil lourd 26,3%, fuel domestique 4,56%) une progression du charbon 25,1%, du gaz 204%, et des énergies renouvelables 18,52% hors hydraulique dont la part devrait chuter à 5%.
Le Sénégal compte notamment sur les énergies renouvelables pour développer l’électrification rurale. Le Sénégal dispose d’énormes atouts en matière d’énergies renouvelables, avec un fort ensoleillement estimé à 3 000 heures par an sur pratiquement tout le pays (entre 1 850 et 2 250 kWh/m2/an) et un régime de vents satisfaisant sur la bande côtière nord avec des vitesses moyennes de 6m/s. Le gouvernement sénégalais a pris des dispositions pour encourager l’investissement privé dans les énergies renouvelables. En vue d’atteindre l’objectif de 20% de la puissance installée (soit 272 MW environ), des contrats d’achat d’énergie ont été signés par Senelec avec des promoteurs privés pour une capacité en solaire et éolienne de 150 MW à installer d’ici 2017, alors qu’aujourd’hui, la puissance photovoltaïque installée n’est que d’environ 4 MW et que celle des installations éoliennes est quasi nulle.
La société nationale d’électricité du Sénégal (Senelec) qui opérait environ 500 MW à fin 2012, prévoit d’injecter sur le réseau 275 MW dès 2015, en y ajoutant les puissances renouvelables en projet, on aboutirait pratiquement à un doublement de la capacité de production électrique du pays. Le directeur général de Senelec, Papa Dieng, souligne qu’en 2013, la société a économisé 40 milliards de francs CFA sur l’achat de fuel.
Senelec a mis en service 60 MW de nouvelle capacité en 2013 : 30 MW à Bel Air et 30 MW à Kahone, auxquels il faut ajouter les 25 MW supplémentaires issus de la rénovation de la centrale 3. En juillet prochain, 25 MW devraient être mis en production à Cap des Biches.
Le sud-coréen Kepco a été chargé en mai 2013 de réunir le financement et de construire une centrale charbon de 250 MW à Sendou pour livraison fin 2017 dans le cadre d’un contrat (build own operate). Tenergie construit une centrale photovoltaïque au sol d’une puissance cumulée de 21,4 MWc à Mérina Dakhar, au Nord de Dakar, qui sera livrée en 2015.