Atouts stratégiques
PIB nominal : 337 M USD courants (Banque mondiale, 2014).
PIB par habitant (USD courants) : 1811 $
PIB par habitant (PPA) : 3188 $ (Banque mondiale, 2014).
Taux de croissance du PIB : 4,5 % (Banque mondiale, 2014).
Taux d’inflation : 5,8 % (Banque mondiale, 2014).
Balance commerciale : -118,5 MUSD (DGT, 2015).
Exportations totales : 9 MUSD (DGT, 2015).
Importations totales : 127,5 MUSD (DGT, 2015).
Principaux clients : Pays-Bas (36 %), Belgique (24 %), Espagne (10 %) (DGT, 2015).
Principaux fournisseurs : Portugal (56%), Angola (25%), Chine (3%) (DGT, 2015).
Un pays tributaire de l’aide internationale
L’économie santoméenne est dominée par l’agriculture et la pêche, secteurs demeurant globalement peu performants car peu professionnalisés. Le revenu national repose essentiellement sur les recettes d’exportation du cacao, du café et du coton.
Le 21 février 2001, Sao Tomé-et-Principe est entré de jure dans l’ère pétrolière, avec la signature d’un traité établissant une zone de développement conjoint (JDZ : Joint Development Zone) entre les gouvernements nigérian et santoméen. Il prévoit un partage des ressources pétrolières (60% pour le Nigéria et 40% pour Sao Tomé) et l’établissement d’une autorité conjointe chargée de gérer la zone : la Joint Development Authority (JDA). Les espoirs suscités par la découverte de gisements pétroliers dans les années 2000 tardent cependant à se concrétiser et déçoivent une population impatiente de profiter de la manne pétrolière, qui pourrait transformer durablement la situation financière de l’archipel.
Le premier ministre Patrice Trovoada a lancé en 2015 un ambitieux projet de développement à l’horizon 2030. Les autorités souhaitent notamment développer des filières agriculture (cacao, café) et tourisme haut de gamme. Elles désirent aussi renforcer les infrastructures du pays (aéroport, port en eau profonde), pour en faire un carrefour régional.
Avec 66% de sa population vivant en dessous du seuil de pauvreté et un budget national dépendant à 90% de l’aide internationale, Sao Tomé est l’un des pays les plus pauvres du continent africain. Il continue de bénéficier d’une importante aide extérieure tant multilatérale (Union européenne, Fonds mondial, Banque africaine de développement…) que bilatérale (Portugal, Japon, France…).
Conjoncture économique
Après une longue période de déséquilibres économiques et financiers chroniques, des progrès notables ont été réalisés à partir de 1998. Soutenue par une forte poussée de l’investissement privé étranger et par des dépenses publiques accrues, la croissance est supérieure à 4% par an depuis 2012 et la position externe s’est améliorée. Le FMI envisage une croissance de 5 % en 2016, portée par une meilleure exécution des investissements publics, le rebond de la production de cacao et des investissements étrangers dans le secteur du tourisme.
Les efforts menés par les autorités ont permis une décélération de l’inflation à 12% en 2010, jusqu’à 6,6% en 2014. Pour mémoire, ce taux avoisinait 80% en 1997. La balance commerciale est chroniquement déficitaire (de 118,5 MUSD en 2015) : le pays exporte essentiellement du cacao et importe des produits alimentaires, des carburants et des biens d’équipements. Le déficit courant est en diminution, à 17% du PIB en 2015.
Selon le FMI, le déficit budgétaire s’est creusé à 7,6% du PIB en 2015, sous l’effet d’une moindre performance des recettes fiscales et d’un retard dans le versement d’un appui budgétaire de la Banque mondiale.
Relations avec les bailleurs de fonds
Depuis 2002, compte tenu d’efforts de bonne gestion des finances publiques, les institutions internationales ont apporté leur aide à Sao Tomé. Le pays a suivi un « programme de référence » du FMI qui a débouché en août 2005 sur une FRPC (Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance) de 3 ans d’un montant de 4,26 MUSD, permettant à Sao Tomé de bénéficier en septembre 2005 d’un accord en Club de Paris pour le rééchelonnement de sa dette. Un accord bilatéral a été signé avec la France le 16 novembre 2006. L’archipel a atteint le point d’achèvement de l’initiative pays pauvres très endettés (PPTE) le 14 mars 2007, ce qui lui a permis d’annuler 314 MUSD de sa dette publique auprès des bailleurs multilatéraux (FMI et Banque mondiale). Les créanciers du Club de Paris ont, de leur côté, annulé 24 MUSD en mai 2007 et se sont engagés à annuler leur dette bilatérale en totalité. Le FMI a accordé une nouvelle FRPC de 3,8 MUSD en mars 2009.
En janvier 2012, le FMI a conclu la consultation article IV en constatant la reprise économique du pays, mais en maintenant son classement en « risque élevé ». Dans ce contexte, l’institution a approuvé en juillet 2012 une nouvelle Facilité élargie de crédit (FEC), pour environ 3,9 MUSD. La mise en œuvre du programme à fin 2012 a été jugée satisfaisante et l’institution conclut que la politique budgétaire devait continuer à promouvoir une croissance durable et soutenir les efforts visant à réduire l’inflation. La première revue de la FEC a été approuvée en juin 2016 ; tout en notant les progrès des autorités santoméennes, le FMI a rappelé que les défis persistaient, notamment en matière de maîtrise des finances publiques.
La Banque mondiale s’est engagée à hauteur de 16,95 M USD sous forme de prêts IDA et de dons, visant la gouvernance, les secteurs sociaux et l’adaptation au changement climatique.
La France avait précédemment annulé 338 000 USD dus à titre bilatéral sur une dette totale estimée à 7,1 MUSD au 31 décembre 2007. Cette somme a été convertie afin de compléter un financement de l’AFD par le biais d’une procédure d’annulation/conversion, en faveur du développement des petites infrastructures. Elle a également annulé 4,9 MUSD au titre du Club de Paris dans le cadre d’un réaménagement de dettes entre la France et Sao Tomé, signé le 14 mars 2009.