Atouts stratégiques
Sur la période 2010-13, la croissance moyenne s’est élevée à 5,4 %, l’activité étant temporairement soutenue par une politique budgétaire très accommodante. En 2014, la croissance se serait établie entre 6,4% selon la Bnaque mondiale, portée par la hausse de la production de diamants et le dynamisme du secteur de la construction, lui-même soutenu par les dépenses publiques d’investissement en infrastructure (en particulier le programme de logements sociaux -Mass Housing Project- qui vise à créer plus de 10 000 logements par an d’ici à 2030) ainsi que plusieurs projets d’envergure dans les mines (dont l’achèvement prévu cette année de la mine d’uranium de Husab pour un montant équivalent à 20 % du PIB). Pour 2015, la Banque mondiale prévoit une croissance de 4,9 %, inférieure à la cible de long terme de 6 % par an fixée par les autorités dans le 4ème plan de développement national qui cible tout particulièrement le développement des secteurs manufacturier, agricole et du tourisme.
Tendanciellement, l’inflation en Namibie suit la trajectoire de variation des prix en Afrique du Sud, de loin le premier fournisseur du pays avec 70 % des importations. La hausse des prix tend toutefois à être supérieure sur longue durée car intégrant le coût de transport depuis l’Afrique du Sud. Pour autant, le niveau élevé de l’inflation sur longue période traduit aussi le rôle de facteurs domestiques, tels que le manque de concurrence dans plusieurs industries -commerce, banques, vente de détails- ou la hausse des prix immobiliers, reflet du déséquilibre structurel entre l’offre et la demande de logements, favorisé dans la période récente par des comportements spéculatifs d’acheteurs étrangers (Angolais et Sud-Africains notamment). L’inflation suit cependant une trajectoire baissière depuis deux ans, s’étant successivement établie à +5,6 % en 2013 et +5,3 % en 2014, dans la fourchette de moyen terme, implicitement suivie, de la Banque centrale sud-africaine (3 à 6 %). Contrairement à son voisin sud-africain, la Namibie ne souffre pas d’une spirale prix-salaires aussi marquée. Le ralentissement du rythme de croissance des prix devrait se poursuivre cette année, le FMI prévoyant une progression des prix de +5,1 %, compte tenu de la baisse des cours internationaux du pétrole (-41,1 % attendu en 2015 par rapport au cours moyen de 2014), qui compte pour 11 % de la valeur des importations totales.
Sur le plan externe, le solde commercial est structurellement déficitaire du fait de la faiblesse de l’industrie locale qui contraint le pays à importer l’essentiel de ses biens. Le déficit commercial aurait atteint -17,7 % du PIB en 2014. Transferts douaniers de la SACU inclus, le solde courant est déficitaire depuis 2011 et se serait nettement creusé en 2014 selon le FMI, à -6,6 % du PIB (contre -4,1 % en 2013). Les flux d’IDE entrants, concentrés dans les seules industries extractives, ont ralenti dans la période récente, à un peu moins de 700 M USD. Les réserves de change, qui s’élevaient fin janvier 2015 à 1,4 Md USD, couvrent environ 2,3 mois d’importations. Si ce seuil est considéré comme trop faible par le FMI, la Namibie n’a toutefois pas de difficulté à répondre à la seule exigence réelle de l’accord monétaire qui la lie avec l’Afrique du Sud, à savoir l’engagement de couvrir la monnaie en circulation, ce qui est largement assuré (environ 6 fois).
Soucieuses de réorienter une part croissante des revenus miniers vers la population locale, les autorités ont entrepris de réformer le cadre juridique régissant les industries extractives, dans un contexte de baisse des transferts douaniers issus de la SACU.
L’environnement des affaires n’est pas optimal, comme l’atteste le classement « Doing Business » 2016 de la Banque mondiale (101ème position sur 189 pays). La Namibie est tout de même le 9ème pays africain le mieux classé.Le cadre juridique se caractérise par des complexités en matière d’enregistrement de la propriété, d’imposition et de procédures douanières. Le secteur bancaire, sous développé et pour l’essentiel composé de filiales de grandes banques sud-africaines, compromet également la croissance de l’initiative privée et la diversification du tissu industriel. Le pays demeure vulnérable à la corruption, moins importante toutefois que dans le reste de l’Afrique (55ème en 2014 175 pays au classement de Transparency international).
Flux & IDE en milliards $
2002: 0,05
2003: 0,03
2004: 0,08
2005: 0,39
2006: 0,60
2007: 0,66
2008: 0,74
2009: 0,49
2010: 0,76
2011: 0,74
2012: 1,09
2013: 0,90
Repères économiques
Considérée comme la plus ancienne union douanière au monde (1910), la Southern African Customs Union (SACU) présente des handicaps (exceptions à la libre circulation des biens, absence de réel tarif extérieur commun, inexistence d’institutions régionales fonctionnelles et incapacité des pays membres à adopter une position commune). Elle est perçue comme un outil permettant à l’Afrique du Sud d’asseoir la domination de ses entreprises.
Le déséquilibre des échanges commerciaux des quatre « petits » pays que sont le Botswana, le Lesotho, la Namibie et le Swaziland (BLNS) vis-à-vis de l’Afrique du Sud s’accompagne réciproquement d’une dépendance des BLNS aux transferts douaniers de la SACU, qui représentent une part substantielle de leurs recettes budgétaires (entre 24 % et 52 % selon les pays). La clé de répartition de ces recettes apparaît comme trop pro-cyclique, et constitue un facteur de vulnérabilité qui exacerbe la dépendance budgétaire des BLNS. La formule devrait être prochainement révisée, pour favoriser une convergence d’intérêt entre l’Afrique du Sud, qui considère qu’elle paie désormais trop par rapport aux bénéfices qu’elle en retire, le Botswana et la Namibie qui disposent de quelques marges de manœuvre pour diversifier leurs revenus budgétaires, et le Lesotho et le Swaziland qui eux, restent totalement dépendants des recettes de la SACU.
La Namibie, peu favorable à la négociation des accords de partenariat économique (APE) avec l’Union Européenne, considérés comme un obstacle à l’intégration régionale, a toutefois signé l’APE entre l’Union Européenne et la SADC conclu le 15 juillet 2014.
Principaux indicateurs économiques
PIB : 13 Mds USD (BM 2014)
PIB par habitant : 5630 USD (BM 2014)
Taux de croissance : 6,4 % en 2014 (estimation 4,9 % en 2015) (BM 2014)
Taux de chômage : 29.6 % de la population active en 2014
Taux d’inflation : 5,3 % en 2014 (FMI)
Solde budgétaire : – 4,6 % du PIB en 2013
Solde courant : – 6,6 % du PIB en 2014
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (Central Bureau of Statistics of Namibia) :
- agriculture : 9,7 %
- industrie : 30,9 %
- tertiaire : 59,4 %
PIB en milliards $
2002: 3,36
2003: 4,93
2004: 6,60
2005: 7,26
2006: 7,97
2007: 8,74
2008: 8,48
2009: 8,87
2010: 11,28
2011: 12,41
2012: 13,03
2013: 13,11
Taux de chômage %
2002: 18,3%
2003: 20,3%
2004: 21,9%
2005: 20,2%
2006: 21,7%
2007: 19,3%
2008: 37,6%
2009: 29,7%
2010: 22,1%
2011: 19,8%
2012: 16,7%
2013: 16,9%
PIB & Taux de croissance %
2002: 4,8%
2003: 4,2%
2004: 12,3%
2005: 2,5%
2006: 7,1%
2007: 6,6%
2008: 2,6%
2009: 0,3%
2010: 6,0%
2011: 5,1%
2012: 5,2%
2013: 5,1%