Atouts stratégiques
Grâce à l’aide des bailleurs, le Mozambique est parvenu, depuis la fin de la guerre civile, à la stabilisation macro-économique, avec une croissance forte autour de 7% par an de 1994 à 2014), une inflation maîtrisée et un endettement extérieur maîtrisé grâce à des annulations de dettes en 2005 (G8, FMI) et 2006 (Japon). La manne que constituent le charbon (gisement de Moatize), dont l’exportation a débuté en septembre 2011, et surtout le gaz naturel (3e réserves au monde, qui devraient générer des recettes fiscales importantes à partir de 2019/2022, créer 70 000 emplois, et permettre un quadruplement du PIB), offre des perspectives durables d’expansion économique.
Le Mozambique se classe parmi les premiers pays africains récipiendaires d’Investissements directs étrangers (IDE).
Ses atouts économiques sont nombreux mais encore sous-exploités : énergie (gaz, hydroélectricité, pétrole en off-shore : prospection en cours), mines (charbon, titane, or, pierres précieuses, aluminium), agriculture, sylviculture, pêche, tourisme. La valorisation des ressources extractives exige des investissements massifs (50 milliards de dollars pour le gaz, soit trois fois le PIB du pays).
Sa situation géographique lui confère une place privilégiée dans le domaine des transports et de l’énergie : « corridors » vers l’hinterland des pays enclavés voisins (Zimbabwe, Malawi, Zambie, Botswana, Swaziland), fourniture du grand marché sud-africain.
L’aluminium (Mozal), l’électricité et le gaz représentent les trois quart des ventes du pays.
L’agriculture reste un secteur important de l’économie (environ 80% de la population active, 29% du PIB – coton, sucre, céréales, thé, café, coprah, noix de cajou) mais sa croissance est faible. Seules 12% des terres arables sont exploitées. Le développement de la production agricole est une des priorités du gouvernement afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. En outre, la construction, les transports, les télécommunications enregistrent un fort développement. Le potentiel touristique est important et les revenus du secteur, encore sous-exploité, progressent chaque année (+ 46% sur les trois dernières années).
Flux & IDE en milliards $
2002: 0,34
2003: 0,33
2004: 0,24
2005: 0,12
2006: 0,18
2007: 0,41
2008: 0,55
2009: 0,89
2010: 1,25
2011: 3,64
2012: 5,63
2013: 6,69
Le développement économique est géographiquement déséquilibré (axé sur le corridor de Maputo reliant la capitale à Johannesburg, sur la zone portuaire de Beira et au Nord à Pemba). Pour compenser le déclin prévisible de l’aide internationale, le Mozambique doit favoriser le développement du secteur privé formel, et continuer à attirer les capitaux étrangers privés
Si les annulations de dette (6,3 Mds USD) avaient ramené le ratio de dette publique à 36,6 % du PIB en 2007, la dette publique a atteint 61% en 2015 selon le FMI. Le FMI a classé, en juin 2013 le Mozambique parmi les « pays à risque d’endettement modéré ».
Le déficit budgétaire s’est fortement accru, passant de 2,7 % du PIB en 2013 à 10,6% en 2014, en raison du financement d’infrastructures, de prises de participation aux projets de mise en valeur des ressources naturelles, et des élections générales de la fin de l’année. Le FMI conseille au Mozambique de renforcer sa fiscalité dans le secteur de l’industrie extractive (taxation des superprofits notamment). Il a préconisé lors de sa revue de janvier 2015 une consolidation budgétaire par la baisse des dépenses courantes.
Des révélations faites en avril 2016 sur des emprunts très importants (dépassant le milliard de dollar) réalisés depuis 2013 par des entreprises publiques mozambicaines, avec garantie souveraine, dans des conditions opaques, et dont l’existence n’avait pas été signalée au FMI, jettent le doute sur le montant réel de la dette (qui serait passée de 40% du PIB fin 2012 à 95% en 2016) et compliquent les relations avec les bailleurs.. En conséquence, le FMI a suspendu son programme adopté en décembre 2015, tandis que plusieurs partenaires du développement, dont la banque mondiale, ont suspendu leur aide budgétaire.
L’agence de notation Standard & Poor’s a dégradé de deux crans la notation souveraine de long terme en devises en CCC (catégorie ultra spéculative) et l’a assortie d’une perspective négative. Cette décision s’inscrit dans la lignée de celles de la semaine dernière prises par Fitch (dégradation d’un cran de la notation souveraine en CC) et Moody’s (mise sous revue en vue d’une possible nouvelle dégradation d’ici à deux mois).
Principaux indicateurs économiques
Croissance démographique : + 3 % (2014)
Espérance de vie : 55 ans (2014, Banque mondiale)
Taux d’alphabétisation : 50,6 % (PNUD, 2015)
Indice de développement humain : 181ème sur 189 (PNUD2015)
21ème sur 52 pays africains à l’Indice de gouvernance Mo Ibrahim 2015 ; 112 sur 177 au classement Transparency International 2015
PIB : 14,69milliards USD (2015, Banque mondiale)
PIB par habitant : 580 USD (2015, Banque mondiale)
Taux de croissance : 6.3% en 2015, prévision 5,8% en 2016
Part des secteurs d’activités dans le PIB (source Banque mondiale)
- primaire : 29 % ;
- secondaire : 21 % ;
- tertiaire : 50 %
PIB en milliards $
2002: 4,20
2003: 4,66
2004: 5,69
2005: 6,57
2006: 7,09
2007: 9,19
2008: 11,02
2009: 10,72
2010: 10,16
2011: 13,24
2012: 14,95
2013: 15,63
Taux de chômage %
2002: 8,4%
2003: 8,4%
2004: 8,4%
2005: 8,3%
2006: 8,3%
2007: 8,3%
2008: 8,3%
2009: 8,3%
2010: 8,3%
2011: 8,3%
2012: 8,3%
2013: 8,3%
PIB & Taux de croissance %
2002: 8,8%
2003: 6,0%
2004: 8,8%
2005: 8,7%
2006: 6,3%
2007: 7,3%
2008: 5,8%
2009: 6,5%
2010: 7,1%
2011: 7,4%
2012: 7,1%
2013: 7,4%