En 2014, la croissance avait accéléré à 5,7 % selon FMI, après 5,2 % en 2013, grâce à de meilleures performances agricoles (tabac, maïs, riz) et une meilleure disponibilité des devises, facilitant le règlement des importations. La croissance a décélérer, en 2015, à 3% et devrait rester à 3% en 2016 selon le FMI avant de rebondir graduellement à 4% en 2017. Cela s’explique par la mauvaise performance du secteur agricole affecté pae des conditions climatiques très difficiles (phénomène El Nino).
Pour mémoire, le FMI avait suspendu l’aide au Malawi en 2014 en raison de l’incapacité des autorités à tenir leurs engagements sur le plan budgétaire et de la révélation du scandale du « cashgate » (détournement de 45M$ d’aide publique par des hauts fonctionnaires ayant entraîné l’arrêt de l’aide budgétaire directe des bailleurs internationaux). Avec une nouvelle politique monétaire et un progrès dans la gestion des finances publiques, le Malawi a réussi à obtenir à nouveau le programme macro-économique du FMI.
L’économie du Malawi repose principalement sur le secteur agricole (tabac, thé, sucre, maïs, arachides, café), qui représente 30% du PIB, plus de 80% des recettes d’exportation, et emploie 85% de la population active. Le secteur minier, relativement faible par rapport aux pays voisins (5.8% du PIB), est en développement (attribution en avril 2009 d’une nouvelle concession d’exploitation d’uranium à une entreprise australienne dans le nord du pays). A noter les importantes réserves de charbon identifiées dans plusieurs sites du pays. Le pays dispose par ailleurs d’un potentiel touristique largement sous-exploité.
Le Malawi souffre de handicaps structurels qui limitent le développement de nouvelles activités : enclavement, faiblesse des infrastructures, marché local restreint, forte concurrence des principaux partenaires commerciaux de la région (notamment de l’Afrique du Sud).
Principaux indicateurs économiques
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PIB : 6.565 Md USD (Banque mondiale 2015)
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PIB par habitant : 350USD (Banque mondiale 2015)
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Taux de croissance : 2.8 en 2015, 3.0 prévus en 2016 (Vanque mondiale)
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Taux d’inflation : 21,9 % en 2015(BM), prévision de 19,7% pour 2016 selon le FMI
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Principaux partenaires commerciaux : Afrique du Sud, UE, Zambie, Chine
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Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB :
- Agriculture : 33%
- Industrie : 17%
- Services : 50%
L’électricité et le gaz ne sont disponibles par intermittence et considéré comme trop cher pour la cuisson. Les tarifs de l’électricité ont augmenté de 84% en 2013. Par conséquent, le bois de chauffage et le charbon sont les principaux combustibles de cuisson, même dans les zones urbaines.
La majeure partie du charbon est consommée dans les zones urbaines – qui représente 46% de la demande totale. Contrairement à de nombreux pays voisins, le bois de chauffage est toujours disponible dans les quatre grandes villes du Malawi (Lilongwe, Blantyre, Zomba et Mzuzu), ainsi que dans les capitales de district. Le bois de chauffage fournit plus de 50% du combustible de cuisson urbaine et près de 100% dans les zones rurales.
Même dans les zones urbaines, le bois de chauffage est principalement utilisé dans les feux ouverts à trois pierres. Par conséquent, il existe un potentiel pour introduire de pratiques fourneaux à bois portables abordables dans les zones urbaines et de passer éventuellement certaines parties des activités de cuisson actuellement effectuées avec du charbon à une source de carburant moins primaire à forte intensité énergétique, ce qui signifie du bois de chauffage non carbonisé.
Le charbon au Malawi est principalement produit de façon non durable à partir d’arbres vivants: plus de 60% du charbon de bois est fabriqué à partir de bois provenant de réserves forestières protégées et les parcs nationaux; même le bois de chauffage est recueilli de manière non durable.
L’un des pays les plus pauvres du monde, on estime que le PIB du Malawi serait de 5,3% plus élevé si une telle utilisation non durable des ressources naturelles prenait fin. La dégradation des forêts et des sols sont considérés comme principaux contributeurs à ces pertes. Le charbon de bois sera bientôt produit de plus en plus plus loin des villes, et les ménages devront dépenser plus pour leur combustible de cuisson. Cela entraine une tendance à la hausse pour importer du charbon de bois à partir des pays voisins tels que le Mozambique, la Zambie et la Tanzanie, ce qui conduit à des impacts environnementaux négatifs graves dans ces pays.
Les changements climatiques du Maplecroft’s Climate Change and Environment Risk Atlas montre que le Malawi est de plus en plus vulnérables aux impacts du changement climatique. Selon la nouvelle Climate Change Vulnerability Index (CCVI) il y a 30 pays à «risque extrême» dans le monde entier. Le Malawi est déplacé rapidement de la position 15 en 2011 jusqu’au numéro 9 sur cette liste
Cela explique pourquoi le nouveau ministère de l’Environnement et la gestion du changement climatique appuie l’initiative visant à promouvoir l’énergie efficace des appareils utilisant la biomasse comme réchauds afin de réduire la quantité de biomasse solide nécessaire pour préparer un repas.
En outre, l’exposition à la fumée toxique des feux de cuisson traditionnels est le plus grand, mais le moins connu des tueurs du monde et les risques sont plus grands chez les femmes et les filles qui font la cuisine. L’inhalation de fumée de cuisine chez les enfants est un facteur contribuant fortement à la pneumonie qui est une cause majeure de mortalité infantile au Malawi. Des fourneaux améliorés peuvent réduire la fumée émise au cours du processus de cuisson, à condition que du bois sec soit utilisé.