Atouts stratégiques
Les années de guerre ont anéanti les capacités productives du pays et une part importante du capital humain : 5% de la population a été tuée, 75% des infrastructures scolaires et 95% des équipements de santé ont été détruits. Douze ans après la fin de la guerre, le Libéria fait partie du groupe des pays les moins avancés. Ses efforts de reconstruction ont été mis à mal par l’épidémie d’Ebola de 2014-2016 (le pays a été déclaré exempt de l’épidémie par l’OMS le 9 juin 2016).
Le pays dispose d’atouts importants de par ses matières premières (forêts comparativement peu exploitées, diamants, minerais de fer, caoutchouc dont il est le 9ème producteur mondial) et sa capacité d’industrialisation. Il possède environ 4 Mha de forêts peu exploitées, soit la moitié du massif forestier régional. La levée de l’embargo sur le bois et sur le diamant devrait lui permettre d’accroître ses exportations. L’exploitation du minerai de fer constitue la principale activité économique du pays. Quatre concessions majeures ont été attribuées depuis 2006 : Arcelor Mittal, BHP Billiton, China Union et Western Cluster (Indien). Le secteur pétrolier pourrait s’avérer porteur. En janvier 2012, la société African Petroleum a annoncé avoir trouvé du pétrole en quantité et qualité exploitables au large des côtes libériennes. Un contrat a été conclu (et ratifié par le parlement libérien) entre le gouvernement du Liberia et le numéro deux américain du pétrole, Chevron. Ce dernier a ainsi acquis une part de 70% et la qualité d’opérateur dans trois concessions en eaux profondes au Liberia. Le Libéria tire traditionnellement des revenus de l’attribution de pavillons de complaisance.
La stratégie nationale de réduction de la pauvreté lancée par la présidente Johnson Sirleaf en 2006 a partiellement porté ses fruits. Selon le FMI, la dette extérieure du Libéria se chiffrait à environ 4,7 Mds USD fin juin 2007. Le FMI et la Banque Mondiale ont soldé les arriérés de paiement du Libéria à leur égard en 2007. Cet apurement a permis au pays d’accéder à l’initiative du FMI en faveur des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE), et de réduire sa dette. La stabilisation des finances publiques a permis d’atteindre le point d’achèvement de l’initiative PPTE le 29 juin 2010 (remise par le FMI et la Banque mondiale d’un allègement de sa dette de 4,6 milliards $). Le 16 septembre 2010, les créanciers du Club de Paris ont annoncé l’annulation d’une dette de plus de 1,2 milliard $ du Liberia à leur égard au titre de l’initiative renforcée PPTE. Un Contrat de Désendettement et de Développement (C2D), mis en œuvre par l’AFD a été signé en 2012 pour un montant de 3,9 M$. Le pays a connu sur la période récente une croissance économique soutenue, dont le taux a atteint 7% en 2011 et avoisiné les 8% en 2012 puis 2013.
Cependant, l’économie libérienne reste marquée par des carences structurelles. Son tissu industriel se développe (16% de l’activité économique) mais ne permet pas d’absorber la main d’œuvre du pays. Ainsi, au sein d’une population de 4,1 million d’habitants, plus de 70% des jeunes sont en situation de chômage ou de sous-emploi. Les capacités de production électrique sont faibles (22 MW) et les réseaux de distribution fortement défaillants. L’accès à l’eau demeure lacunaire, y compris dans la capitale. Grâce aux bailleurs, le réseau routier primaire se développe mais reste insuffisant pour supporter le développement économique. Le décollage économique souffre d’une quasi-absence d’administration et du délabrement des infrastructures et du système financier. Le pays a été placé à la 174ème position sur 185 pays du classement Doing Business 2014.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé le 9 juin 2016 la fin de l’épidémie d’Ebola au Libéria. Le bilan social est lourd, avec près de 11 000 personnes infectées par la maladie et quelque 4 800 décès. La crise sanitaire a eu des répercussions importantes sur l’économie, s’ajoutant à un contexte macroéconomique défavorable. La chute des cours du minerai de fer, de l’or et du caoutchouc (respectivement de -59%, -17% et -37% entre 2013 et 2015) s’est traduite par une baisse des investissements et de la production dans ces deux secteurs. L’activité du Libéria est ainsi à l’arrêt : la croissance, de 0,7% en 2014, devrait atteindre 0,3% en 2015. La reprise attendue pour 2016 restera relativement faible, la croissance étant estimée à 3,9%.
Principaux indicateurs économiques
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PIB (2014) : 2,01 milliards $ (Banque mondiale)
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PIB par habitant (2014) : 446 $ (Banque mondiale)
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Taux de croissance (2014) : 0,7 % (Banque mondiale)
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Taux d’inflation (2014) : 2,7% (Banque mondiale)
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Balance commerciale (2014) : —1,21 milliard $ (OMC)
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Principaux clients : Afrique du Sud , Etats-Unis , Espagne
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Principaux fournisseurs : Corée du Sud , Chine , Singapour , Japon
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Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB :
- Agriculture : 39%
- Industrie : 16%
- Services : 45 %