Atouts stratégiques
Figurant parmi les pays les moins avancés, le Lesotho est extrêmement dépendant de l’Afrique du Sud
Le Lesotho tente de pérenniser l’exploitation de ses ressources, diversifier son économie et tendre vers un meilleur équilibre financier. Toutefois, sa vulnérabilité aux conditions climatiques, la prévalence du VIH/SIDA (23 % des adultes) et les carences administratives sont autant de facteurs qui freinent le développement de cette économie très vulnérable, classée dans la catégorie des pays les moins avancés. La pauvreté, qui touche environ 60 % de la population, et les problèmes sociaux demeurent en effet le problème majeur du pays. L’espérance de vie du Lesotho (49 ans selon la Banque Mondiale) est l’une des plus faibles du monde, en raison de la prévalence du VIH et de la tuberculose. En termes d’IDH, le pays affiche une note de 0,497, et se classe au 161ème rang sur 188 pays selon le PNUD.
Petite économie ouverte à bas revenu (1330 USD par habitant en 2014), le Lesotho est enclavé en Afrique du Sud avec laquelle il est commercialement (90 % des importations environ) et monétairement étroitement lié au sein de l’Union douanière d’Afrique australe (SACU) et de la zone monétaire commune. 80 % de la population vit en milieu rural et dépend de l’agriculture, très exposée aux aléas climatiques et qui n’assure pas l’autosuffisance du pays, celui-ci devant régulièrement faire appel au Programme Alimentaire Mondial. Le pays traverse actuellement un épisode de sécheresse intense qui affecte directement la sécurité alimentaire (près du tiers de la population rurale en situation de vulnérabilité alimentaire).
Si le secteur minier (près de 30 % du PIB) n’offre que peu de perspectives en matière de création d’emplois, le secteur du diamant (10 % du PIB et 20 % des exportations) se renforce progressivement avec l’exploitation de trois mines et la prospection de deux autres. Le Royaume dépend aussi en large partie des transferts des migrants (en moyenne 40 % du PIB), employés majoritairement en Afrique du Sud, notamment dans le secteur minier. Le textile, en difficulté, joue un rôle majeur pour l’emploi (90 % de l’emploi salarié) et les exportations (jusqu’à 80 % des ventes selon les années).
L’eau constitue aujourd’hui la principale ressource naturelle du pays. Le Lesotho Highlands Water Project (LHWP) a rendu le pays autonome en matière électrique et lui a apporté une nouvelle source de revenus, grâce à la vente de ses ressources hydrauliques à l’Afrique du Sud. Les redevances sur ces ventes d’eau rapportent près de 6 % du PIB.
Une croissance insuffisante pour réduire la pauvreté et une inflation toujours élevée
En raison de sa faible insertion commerciale mondiale, le pays a été faiblement affecté par la crise de 2008/09. La croissance a depuis nettement décéléré, en raison notamment des intempéries successives (inondations, sécheresses) et du manque de confiance des investisseurs, lié à la crise politique. L’économie reste affectée par ces deux facteurs, ainsi que par le ralentissement de l’économie sud-africaine et la contraction des recettes douanières versées par la SACU . La croissance du PIB est estimée par le FMI à 2,6 % en 2015, contre 4,5 % en moyenne annuelle entre 2010 et 2014. Pour 2016, le Fonds anticipe une reprise modeste de l’activité, de 2,9 % , liée à une
une hausse des productions agricoles et minières et à la montée en puissance du projet hydroélectrique LHWP. Ce niveau serait toutefois insuffisant pour soutenir durablement l’emploi et réduire la pauvreté. Par ailleurs, l’inflation en 2015 était de 5,1%.
Sur le plan externe, la balance commerciale connaît des déficits structurels considérables (du fait de la faiblesse de la production nationale et de la dépendance à l’extérieur (Afrique du Sud en particulier). Le déficit courant est généralement couvert par les transferts de la SACU (plus d’un tiers du PIB), et les revenus des travailleurs migrants.
Flux & IDE en milliards $
2002: 0,03
2003: 0,04
2004: 0,05
2005: 0,07
2006: 0,06
2007: 0,10
2008: 0,19
2009: 0,17
2010: 0,17
2011: 0,20
2012: 0,07
2013: 0,04
Principaux indicateurs économiques
-
PIB (2014) : 2, 8 Mds USD
-
PIB par habitant (2014) : 1330 USD
-
Taux de croissance (2014) : 3,6%
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Taux de chômage (au sens du BIT) : environ 25%
-
Taux d’inflation (2014) : 6,7% (BM)
-
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (2014) :
- Agriculture : 8,0% ;
- Industrie : 31,9 % ;
- Services : 60,1%
-
Budget : déficit de 3,2 % en 2015/16, 9,2 % du PIB attendus en 2016/17, portant la dette publique à 55,8 % du PIB (FMI),
-
Balance commerciale (2015) : – 1,3 Mds USD
-
Principaux clients : Etats-Unis (59,7%), SACU (Union douanière d’Afrique australe, y compris Afrique du Sud, 19%), Belgique (17 %)
-
Principaux fournisseurs : SACU (85 %, essentiellement Afrique du Sud), 85 % Chine (6,8 %), Taiwan (4,9 %)
- Principales ressources : Hydro-électricité, Agroalimentaire, Elevage, Tourisme.
- Risque pays (Coface): 5/6
- Notations BM: 128/189
PIB en milliards $
2002: 0,66
2003: 0,97
2004: 1,23
2005: 1,37
2006: 1,43
2007: 1,60
2008: 1,63
2009: 1,70
2010: 2,17
2011: 2,48
2012: 2,33
2013: 2,33
Taux de chômage %
2002: 33%
2003: 39%
2004: 36%
2005: 36%
2006: 32%
2007: 26%
2008: 25%
2009: 26%
2010: 25%
2011: 26%
2012: 24%
2013: 25%
PIB & Taux de croissance %
2002: 0,5%
2003: 4,7%
2004: 2,3%
2005: 2,7%
2006: 4,3%
2007: 4,7%
2008: 5,7%
2009: 3,4%
2010: 7,1%
2011: 2,8%
2012: 6,5%
2013: 5,5%