Atouts stratégiques
Parfois qualifiée de « scandale géologique », la Guinée dispose de richesses hydrographiques immenses (château d’eau de l’Afrique), d’un riche potentiel minier (un tiers des réserves mondiales de bauxite, or, diamant, fer, manganèse, zinc, cobalt, nickel, uranium) largement sous exploité.
La Guinée est un pays potentiellement très riche mais son PIB par tête n’atteint que 588$. L’instabilité politique entre 2009 et 2013 a fortement handicapé l’économie guinéenne : faible croissance, accélération de l’inflation, doublement du déficit budgétaire. Fin 2011, la Guinée pouvait se prévaloir d’une nette amélioration de ses performances macro-économiques (forte croissance de l’ordre de 4%, recettes fiscales en forte progression) et d’une meilleure gestion des finances publiques (retour à l’unicité de caisse de l’Etat, révision à la baisse de la subvention du prix des carburants, intégration des ressources minières exceptionnelles de Rio Tinto au budget rectificatif 2011 et au budget 2012).
Alors que la Guinée avait atteint en décembre 2000 le point de décision de l’initiative pour les Pays Pauvres Très Endettés (PPTE), les institutions financières internationales (IFI) ont interrompu toute relation avec la Guinée à la suite du coup d’Etat de Dadis Camara en décembre 2008. Avec l’ouverture de la période la transition, en janvier 2010, la France s’est mobilisée pour que les IFI reprennent ces relations, ce qui a été fait avec l’élection d’Alpha Condé en décembre 2010.
Fin 2011, les bonnes performances de l’économie et des finances publiques guinéennes ont permis au Conseil d’administration du FMI d’approuver une facilité élargie de crédit (FEC) de trois ans (200 M$). Ce programme a ouvert la voie à la reprise des négociations au sein du Club de Paris qui ont abouti à un accord intérimaire traitant le flux de la dette guinéenne sur la période 2012-2014. La France est allée au-delà en annulant l’intégralité des créances commerciales dues sur 2012-2014 (pour un montant de 53,7 M€) et a rééchelonné 97,1 M€ de créances d’aide publique au développement.
La Guinée a ensuite bénéficié d’une annulation de la majorité de sa dette en Club de Paris début 2013 (2,1 Md$, soit 66% de la dette extérieure du pays). La France a été un acteur moteur du traitement de la dette guinéenne en Club de Paris. Elle y a apporté une contribution majeure avec une annulation sèche de près de 80M€ conjuguée à l’octroi d’un contrat de désendettement et de développement (C2D) de 171 M€, dont une première tranche de 75 M€ est décaissée sur la période 2013-2016 (une seconde tranche de 96 M€, pour 2017-2021, vient d’être négociée).
L’économie guinéenne a été frappée de plein fouet par l’épidémie Ebola, qui, depuis son apparition en Guinée forestière en décembre 2013, a causé 2.544 décès (sur 3.813 cas recensés). La croissance a été nulle en 2015, après une quasi-stagnation de l’activité en 2014 (0,4 % de croissance contre 4,5 % initialement anticipé). La baisse des cours miniers s’est traduite par un gel des investissements dans le secteur, accentuant le choc sur l’activité généré par la crise sanitaire. Il faudra attendre la période 2016-2017 pour que le taux de croissance remonte (celle-ci est attendue entre 4 et 5 %, un niveau du reste inférieur à la moyenne de la sous-région). L’épidémie d’Ebola a causé des difficultés conjoncturelles de mise en œuvre du programme FMI, les 6ème et 7ème ont toutefois été adoptées en mars 2016.
Flux & IDE en milliards $
2002: 0,03
2003: 0,08
2004: 0,10
2005: 0,10
2006: 0,12
2007: 0,38
2008: 0,38
2009: 0,14
2010: 0,10
2011: 0,95
2012: 0,60
2013: 0,13
Repères économiques
Principaux indicateurs économiques
-
PIB (2014) : 6,62 milliards $ ( Banque mondiale)
-
PIB par habitant (2013) : 588$ (FMI)
-
Taux de croissance (2014) : 0,4 % (Banque mondiale)
-
Taux d’inflation (2014) : 7,5% (Banque mondiale)
-
Balance commerciale (2014) : – 1.151 M$ (OMC)
-
Principaux clients (2011) : Espagne, Irlande, Inde
-
Principaux fournisseurs (2012) : Chine, Pays-Bas, Etats-Unis, France
-
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (2014, Banque mondiale) :
- Agriculture : 20,1%
- Industrie : 37,6%
- Services : 42,3%
- Principales ressources : Agriculture, Mines et Industries, Services.
- Risque pays (Coface): 6/6
- Notations BM: 133/189
PIB en milliards $
2002: 2,94
2003: 3,44
2004: 3,66
2005: 2,93
2006: 2,82
2007: 4,13
2008: 4,51
2009: 4,60
2010: 4,73
2011: 5,06
2012: 5,65
2013: 6,14
Taux de chômage %
2002: 1,9%
2003: 1,9%
2004: 1,9%
2005: 1,9%
2006: 1,9%
2007: 1,9%
2008: 1,9%
2009: 1,6%
2010: 1,6%
2011: 1,7%
2012: 1,7%
2013: 1,8%
PIB & Taux de croissance %
2002: 5,2%
2003: 1,2%
2004: 2,3%
2005: 3,0%
2006: 2,5%
2007: 1,8%
2008: 4,9%
2009: -0,3%
2010: 1,9%
2011: 3,9%
2012: 3,9%
2013: 2,3%