Atouts stratégiques
Depuis la découverte du champ pétrolier Zafiro en août 1996, l’économie équatoguinéenne est entièrement tournée vers l’exploitation d’hydrocarbures, qui représentent 99% de ses exportations et 88,7% de son PIB, lequel a été multiplié par dix au cours de la dernière décennie grâce à la manne pétrolière. Malgré les incertitudes sur l’estimation de la population, on estime en général que la Guinée équatoriale détient le PIB par habitant le plus élevé d’Afrique subsaharienne. La production de pétrole brut – autour de 400 000 barils/jour – devrait se maintenir jusqu’en 2015-2016 avant de commencer à décliner, perspective que le FMI a récemment confirmée.
Outre le pétrole, la Guinée équatoriale produit du méthanol et du gaz naturel liquéfié. Le gaz et le pétrole sont exploités par les entreprises anglo-saxonnes (Hess, ExxonMobil, Marathon, Noble Energy) et, dans une moindre mesure, japonaises. De nouvelles réserves de pétrole pourraient être découvertes sur les blocs actuellement explorés par diverses sociétés étrangères (Gazprom, Repsol). Le potentiel gazier ne fait aucun doute. L’entreprise britannique Ophir Energy a annoncé la découverte de gisements portant à 70 Mdm³ le volume total de gaz récupérable. Les premières livraisons issues de cette exploitation pourraient être effectuées en 2016.
Le BTP est le second secteur de l’économie équatoguinéenne (5,2% du PIB en 2011) ; son activité est largement soutenue par d’importants investissements publics dans les infrastructures. Les autres activités (agriculture, pêche, sylviculture) ont été marginalisées. Le gouvernement a lancé en 2007 un programme de diversification des sources de la croissance à l’horizon 2020, fondé sur le développement de l’énergie (raffinage et hydroélectricité), de la pêche, de l’agriculture, du tourisme et des services financiers.Un symposium économique a été organisé en février 2014 afin d’attirer les investisseurs étrangers dans ces 6 secteurs de développement prioritaires. Mais le FMI souligne l’absence totale de diversification de l’économie à ce jour et met l’accent sur l’absence de qualification des ressources humaines.
La croissance économique équatoguinéenne atteignait 7,8% en 2011 (FMI). Elle s’est située autour de 5,3% en 2012. La Guinée équatoriale a néanmoins connu une forte récession en 2013 (-7,6%), essentiellement due à l’arrivée à maturité des principaux champs pétroliers. L’inflation reste contenue (3% en 2013 contre 3,6% en 2012).
D’après l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA), les points forts de la Guinée équatoriale sont le transfert de propriété et l’exécution des contrats. Ses points faibles sont la création d’entreprise, le paiement des taxes et impôts et la résolution des cas d’insolvabilité. Le FMI a notamment déploré l’absence de système douanier informatisé ainsi que l’inexistence d’outils statistiques fiables.
La Guinée équatoriale est membre de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) aux côtés du Gabon, du Cameroun, de la RCA, du Congo et du Tchad. Elle partage avec eux une monnaie commune, le franc CFA d’Afrique centrale (XAF), arrimé à l’euro (un euro = 655,956 XAF). Elle est également membre de la Communauté Economique des États d’Afrique Centrale (CEEAC), qui rassemble l’Angola, le Burundi, la RDC, Sao Tomé-et-Principe ainsi que les Etats membres de la CEMAC, et a pour premier objectif de renforcer l’intégration économique régionale.
Le grand nombre de travailleurs, souvent qualifiés, en provenance des pays voisins, témoigne des difficultés des autorités équatoguinéennes à élaborer une politique d’immigration choisie et alimente une hantise du risque migratoire.
Repères économiques
Principaux indicateurs économiques
- PIB 2013 : 11.7 Md€ (FMI)
- PIB par habitant 2013 : 15 500 € (FMI)
- Taux de croissance du PIB en 2013 : -7,6 % (SER)
- Taux d’inflation 2013 : 3,6 % (SER)
- Classement 2013 « Doing business » de la Banque mondiale : 162e (sur 185)
- Balance commerciale 2012 : +8.3 Md€ (Ubifrance)
- Exportations totales 2012 : 12.14 Md€ (Ubifrance)
- Importations totales 2012 : 1.7 Md€ (Ubifrance)
- Principaux clients (2010) : Etats-Unis (20,8%), Italie (8,8%), Espagne (8,7%), Corée (6,9%) (EIU février 2012)
- Principaux fournisseurs (2010) : Chine (8,8%), Espagne (5,7%), US (5,2%), France (4,5%) (EIU février 2012)
- Production pétrolière 2013 : 261 000 bpj (Ubifrance)