Atouts stratégiques
Eléments structurels
Avec 26,8 millions d’habitants et un PIB de 35,9 Mds$ en 2014 (1342 $/habitant), le Ghana, 2ème économie de la CEDEAO derrière le Nigeria et devant la Côte d’Ivoire, a accédé à la catégorie des « pays à revenus intermédiaires » de la tranche inférieure en 2010. Au cours des dix dernières années, le taux de croissance annuel moyen a été de 6,7%. L’année 2011 a constitué un pic de croissance à 14% avec le début de l’exploitation pétrolière mais, depuis 2014, la progression de l’activité économique observe un net recul.
L’économie ghanéenne est diversifiée avec un secteur des services qui représente 51,9% du PIB, devant l’industrie (26,6%) et l’agriculture (21,5%). Parmi les sous-secteurs les plus importants, on compte les cultures agricoles (16,8% du PIB), la construction (12,7%) et les transports/logistique (12,3%).
Bien que priorité nationale, l’industrie manufacturière reste faible et demeure concentrée sur les ports de Takoradi et Accra-Tema, ses deux principaux pôles de développement économique.
L’or, le pétrole et le cacao représentent les principaux postes à l’exportation. Le Ghana est le deuxième producteur d’or en Afrique avec 4,4 Mds$ exportés en 2014. Le pétrole, (3,7 Mds$ d’exportations en 2014 ; 100 000-110 000 b/j) représente désormais le deuxième poste d’exportation et sa production devrait doubler d’ici 2018. Le Ghana est le deuxième producteur mondial de cacao derrière la Côte d’Ivoire avec une production de 700 000-900 000 tonnes/an.
Eléments conjoncturels
Le Ghana a subi de plein fouet les conséquences de la chute des cours des matières premières sur son activité économique, ses déficits public et courant et sa monnaie, entraînant une forte augmentation de ses ratios d’endettement.
En 2015, la croissance n’a pas dépassé 3% et l’inflation est restée élevée (+17,7% en glissement annuel en décembre) conduisant la Banque centrale du Ghana à relever à deux reprises le taux directeur passé à 26% en novembre 2015 avec des conséquences sur le coût du crédit aux entreprises qui ne fait qu’aggraver le ralentissement économique.
Depuis 2012, sous l’effet, entre autre, des anticipations très fortes à la suite de la découverte du pétrole alors que le cours du baril diminuait, les dépenses publiques ont fortement augmenté, provoquant une progression sensible du déficit public (9,5% en 2014).
La baisse des cours des matières premières et une mauvaise récolte de cacao ont par ailleurs alourdi le déficit courant (9,2% fin 2014) alors qu’une partie des décaissements des bailleurs de fonds au titre de l’aide budgétaire globale étaient gelés, ce qui a entraîné une forte baisse des réserves de change, ramenées à moins de 3 mois d’importations, et une accentuation de la dépréciation du Cedi.
Cet affaiblissement de la monnaie a contribué à alourdir la charge de la dette compte tenu de la part croissante de l’endettement extérieur (la dette représente aujourd’hui 60% de l’endettement contre 40% il y a deux ans). Le Ghana est devenu un pays à risque élevé pour la soutenabilité de sa dette (ratio dette/PIB de 68% fin 2014 et de 73% fin 2015).
En dépit de beaucoup de réticences du Président et de son Ministre des Finances, le pays n’a eu d’autre choix que de recourir à un nouveau programme FMI : une facilité de crédit élargie (ECF) d’un montant de 918 M$ a été signée en avril 2015 avec un premier décaissement de 114 M$, un second de 116,6 M$ approuvé au Conseil d’administration du 31 août et un troisième de 114,6 M$ approuvé le 13 janvier 2016. Le Fonds est, à ce stade, plutôt confiant, compte tenu du bon déroulement du programme.
Des interrogations subsistent néanmoins, d’une part quant au niveau élevé de l’endettement public dans un contexte de faiblesse durable des prix des matières premières, d’autre part quant au financement du déficit public en année électorale.
Deux « goulet d’étranglement » brident durablement la croissance ghanéenne :
Le déficit de production d’énergie électrique qui, ces dernières années, a provoqué des crises énergétiques récurrentes (2008, 2012 et 2015) pourrait coûter 1 à 2 points de croissance. Le Ministre de l’électricité, Kwabena Donkor a ainsi dû démissionner le 31 décembre 2015, après avoir échoué à mettre fin aux délestages.
La faiblesse chronique et récurrente de la monnaie (le cédi) obère les chances d’un rétablissement durable de l’économie. La pratique de la banque du Ghana (BoG) de financer directement le déficit de l’Etat dans des proportions indues est à l’origine directe de la forte dépréciation du Cédi (-30% / $ en 2014). La BoG a dû maintenir une politique monétaire restrictive en augmentant son taux d’intervention (21%). Le coût du crédit s’en trouve renchéri, ce qui bride le développement du secteur privé.
Aides et zones attractives
Depuis l’ouverture politique en 1992, les autorités ghanéennes souhaitent attirer les investissements étrangers, indispensables au développement économique du pays. A cet effet, afin de coordonner l’ensemble des mesures destinées à faciliter l’implantation des investisseurs étrangers, un organisme public «Ghana Investment Promotion Centre» (GIPC), a été créé en 1994.
L’arrivée au pouvoir en 2001 d’une nouvelle équipe gouvernementale a encore accéléré ce processus, le renforcement du rôle du secteur privé et le développement des investissements étrangers formant deux grands axes de la politique officielle destinée à assurer l’essor économique à long terme du Ghana. En dépit des efforts consentis, les flux d’investissements directs étrangers enregistrés par le Ghana, comme par l’ensemble des pays d’Afrique, sont restés relativement limités au cours de ces dernières années.
Les investissements étrangers reprennent au Ghana mais ils se concentrent essentiellement dans les mines, les autres secteurs étant confrontés à de lourds handicaps.
Projets d’investissements enregistrés par le Ghana Investment Promotion Centre (en millions de dollars).
Les principaux objectifs de la Ghana National Chamber of Commerce and Industry – GNCCI portent sur la promotion et la protection des activités économiques et industrielles au Ghana, ainsi que la défense des intérêts des sociétés et organismes qui travaillent dans les principaux secteurs d’activité: investissements, échanges, commerce, industrie. La Chambre oeuvre également pour le développement économique du pays et le renforcement des relations internationales.
Flux & IDE en milliards $
2002: 0,06
2003: 0,14
2004: 0,14
2005: 0,14
2006: 0,63
2007: 1,38
2008: 2,71
2009: 2,37
2010: 2,52
2011: 3,22
2012: 3,29
2013: 3,22
Repères économiques
L’économie est peu diversifiée puisque le pays tire 80% de ses ressources du cacao, de l’or et du bois.
La politique de redressement économique, entamée en 2001, s’est largement dégradée. L’endettement est important (6,4 milliards de dollars de dette extérieure) mais le pays s’efforce de se mettre en règle avec les bailleurs. Il a signé un accord avec le Club de Paris et a sollicité le bénéfice de l’initiative PPTE (pays pauvres très endettés) dont il a atteint le point d’achèvement en juillet 2004. Ceci a permis au Ghana de signer en novembre 2004 un contrat de désendettement-développement d’un montant de 63 millions d’euros dans l’objectif d’appuyer le gouvernement dans ses efforts de mise en œuvre de la stratégie de lutte contre la pauvreté.
Il est à noter que le Ghana est sans doute le pays qui a le plus tiré profit de la crise ivoirienne en captant une partie du trafic maritime que contrôlait encore en 2002 la Côte d’Ivoire.
Principaux indicateurs économiques
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PIB : 35,9 milliards de dollars (2015, DG Trésor)
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PIB par habitant : 1342 dollars (DG Trésors, 2015)
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Taux de croissance : 3% (FMI, 2015)
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Taux de chômage : 4,2% (Banque Mondiale, 2010)
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Taux d’inflation : 17,3 % (FMI, 2015)
-
Principaux clients (DG Trésor, 2015) : UE (28%), Iran (20,4%), Afrique du Sud (18,2%)Principaux fournisseurs (DG trésor, 2015) : UE (31,2%), Chine (22,8%), Inde (6,1%)
-
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (Ghana Statistical service, 2015) :
- Agriculture : 22 %
- Industrie : 27%
- Services : 52%
- Principales ressources : Or, Diamant, Cacao, Tourisme.
- Risque pays (Coface): 5/6
- Notations BM: 157 / 175
PIB en milliards $
2002: 6,16
2003: 7,63
2004: 8,88
2005: 10,73
2006: 20,41
2007: 24,75
2008: 28,52
2009: 25,98
2010: 32,17
2011: 39,56
2012: 41,74
2013: 48,14
Taux de chômage %
2002: 9,8%
2003: 8,4%
2004: 6,6%
2005: 3,8%
2006: 3,6%
2007: 3,7%
2008: 4,0%
2009: 4,0%
2010: 4,1%
2011: 4,2%
2012: 4,2%
2013: 4,6%
PIB & Taux de croissance %
2002: 4,5%
2003: 5,2%
2004: 5,6%
2005: 5,9%
2006: 6,4%
2007: 6,5%
2008: 8,4%
2009: 4,0%
2010: 8,0%
2011: 15,0%
2012: 8,8%
2013: 7,6%
Opportunités
Sous le régime du GIPC Act, il est possible d’investir dans tous les secteurs de l’économie sans accord préalable du GIPC, excepté pour les activités minières et pétrolières, qui requièrent respectivement une licence de la “Minerals Commission” et du ministère des Mines et de celui de l’Energie, et les investissements de portefeuille, qui sont régis par le Ghana Stock Exchange. Le Ghana Free Zone Board administre quant à lui les opérations effectuées en zone franche. La seule mesure restrictive est l’imposition d’un quota d’immigration d’expatriés en fonction du capital investi par l’entreprise :
- 1 personne entre 10 000 et 100 000 USD,
- 2 personnes entre 100 000 et 500 000 USD,
- 4 personnes pour plus de 500 000 USD.
Il est néanmoins possible d’obtenir des dérogations afin d’augmenter ses effectifs expatriés.