Statut : régime démocratique civil.
Chef de l’État : Adama Barrow
Vice-présidente : Fatumata Jallow-Tambajang
La Gambie est une république multipartite à régime présidentiel, où le Président exerce à la fois les charges de chef de l’État et de chef du gouvernement. Le pouvoir exécutif est aux mains du gouvernement tandis que le pouvoir législatif est partagé entre le gouvernement et le parlement.
La Constitution de 1970, qui divisait le gouvernement en branches indépendantes exerçant respectivement le pouvoir exécutif, législatif et judiciaire, fut suspendue en 1994 après le coup d’État militaire qui a renversé le Président Dawda Jawara, au pouvoir depuis 1970. Un décret de mars 1995 chargea une commission de réviser la Constitution. Le texte élaboré par la commission fut adopté par référendum en août 1996. Il est censé accompagner la transition vers un gouvernement élu au suffrage universel et prévoit un pouvoir présidentiel fort, une assemblée monocamérale, une justice indépendante et la garantie des droits humains.
L’Assemblée nationale compte 53 membres dont 48 élus pour un mandat de cinq ans et cinq membres nommés. Les députés sont élus par un scrutin nominal dans leur circonscription.
Politique intérieure
La victoire d’Adama Barrow, candidat de l’opposition, lors de l’élection présidentielle du 1er décembre 2016, a ouvert une nouvelle ère pour la Gambie, après 22 ans de dictature. Le lieutenant Yahya Jammeh avait pris le pouvoir par un coup d’Etat en 1994 et avait été élu en 1996, 2001, 2006 et 2011 dans des conditions controversées. Il a dirigé le pays de manière autocratique et souvent imprévisible. Les remaniements ministériels ont été fréquents, et le président était coutumier de décisions brutales. Les droits de l’Homme y ont été constamment bafoués (détentions arbitraires, disparitions forcées, torture, restrictions de la liberté d’expression, persécution des homosexuels).
La Gambie de Jammeh était également un acteur du conflit en Casamance. Son soutien à la rébellion dans cette région du Sénégal a contribué à la perpétuation de la violence armée, tendant la relation avec le Sénégal, dans lequel le pays est enclavé.
En 2016, des manifestations pacifiques demandant une réforme électorale ont été brutalement réprimées par les forces de police. Plusieurs dizaines de manifestants ont été incarcérés, dont deux sont décédés en détention. Les arrestations ont également concerné les rangs du pouvoir.
Face à Jammeh (APRC), deux candidats se sont présentés au scrutin du 1er décembre 2016 : Adama Barrow, candidat soutenu par une coalition de sept partis de l’opposition, et Mama Kandeh, (GDC).
Selon les résultats définitifs proclamés par la commission électorale le 2 décembre 2016, Adama Barrow a été élu avec 43,2% des voix, Yahya Jammeh arrivant deuxième avec 39,6% des voix, le troisième et dernier candidat, Mama Kandeh, étant crédité de 17%.
Yahya Jammeh a reconnu publiquement sa défaite au lendemain de l’élection avant d’annoncer, le 9 décembre, qu’il contestait finalement l’issue du scrutin et demandait son annulation.
Grâce à plusieurs médiations menées par des chefs d’Etat mandatés par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) puis des Etats à titre individuels, Jammeh a quitté le pays le 21 janvier 2017. Plusieurs centaines d’hommes de la force de la CEDEAO, l’ECOMIG, demeurent en Gambie pour sécuriser le retour d’Adama Barrow, effectif le 26 janvier.
Suite aux élections législatives du 6 avril 2017, l’UDP dispose de 33 sièges (sur 58) à l’Assemblée nationale, disposant ainsi de la majorité absolue..