Atouts stratégiques
La Gambie (11 300 km²), PMA imbriqué dans le territoire sénégalais, couvre une étroite bande de 15 à 25 km de part et d’autre du fleuve éponyme.
Le secteur agricole représente 27,5 % du PIB et emploie 70% de la population active. Le secteur secondaire ne représente que 15,5% du PIB. Le secteur des services représente 57,1 % du PIB, alimenté par les NTIC, notamment la téléphonie mobile. Le tourisme, en majorité britannique et allemand, représente 19% des services et constitue le premier poste de salariés déclarés en Gambie.
Le secteur financier est marqué par un coût du crédit important (25 à 30% d’intérêt) justifié par un risque client élevé et un recours substantiel, bien qu’en réduction, de l’Etat aux emprunts domestiques.
Hormis un exercice 2011 miné par une forte sécheresse (recul du PIB de -4,3%), la Gambie a fait preuve d’une forte résilience face à la crise économique mondiale, enregistrant depuis 2008 des taux de croissance compris entre 5,5% et 6,5%. Cette résilience est toutefois liée à la très faible inclusion du pays dans les circuits commerciaux et financiers internationaux. Le FMI estime que cette dynamique de croissance devrait se renforcer en 2013 (croissance de 6,4%) et 2014 (prévision de 8,5%), appuyée sur des récoltes agricoles satisfaisantes et une bonne tenue du secteur touristique.
Cependant, au-delà de ces performances macro-économiques solides dont les fondements échappent largement aux acteurs locaux (bonne pluviométrie pour le secteur agricole ; légère amélioration de la conjoncture européenne pour le secteur touristique), de nombreux acteurs du secteur privé dénoncent une aggravation accélérée du climat des affaires obérant toute perspective de développement pérenne du pays, en lien avec la multiplication d’interventions erratiques des pouvoirs publics dans la sphère économique.
Les entraves aux capitaux étrangers sont également renforcées par une aggravation de la prédation économique exercée par le cercle présidentiel. L’étendue des activités économiques du Président Jammeh demeure opaque mais comprend, à titre d’exemple, le contrôle de la société monopolistique d’importation d’hydrocarbures ainsi que celui de la centrale électrique qui est son principal client. Ces activités permettent au pouvoir de subventionner, sous forme de dons à la population, des produits ciblés (pain, textile, etc). Elles font également peser un risque d’éviction des acteurs privés dans certains secteurs porteurs, plusieurs entreprises ayant été démises de leurs activités, chassées de leur terrain voire poursuivies en justice par la Présidence.
Deuxièmement, les décisions arbitraires en matière de politique de change ont accentué la dépréciation du Dalasi. Le déficit chronique de la balance courante gambienne (15% du PIB en moyenne sur la période 2008-2013) engendre des pressions à la baisse sur la monnaie nationale. Face à cette tendance, les autorités du pays ont eu recours à quatre reprises entre octobre 2012 et octobre 2013, à l’imposition arbitraire d’un taux de change fixe et surévalué entre le dollar et le dalasi. Ces mesures s’accompagnaient d’un durcissement des règles régissant la sortie de capitaux voire de la fermeture temporaire de l’ensemble des bureaux de change du pays. Ces mesures ont contribué à aggraver la situation : dès que la fixité du taux de change était levée, la fuite de capitaux entraînait une nouvelle dépréciation brutale du dalasi. Sur l’ensemble de l’année 2013, la monnaie gambienne a perdu près de 30% de sa valeur passant de 30 dalasi à 41 dalasi pour 1 dollar.
Outre la difficulté pour les agents économiques nationaux de se couvrir contre ces fluctuations du taux de change, cette dépréciation a contribué à augmenter les pressions inflationnistes en Gambie : 6% en moyenne sur l’année 2013 et 7% en glissement annuel à fin décembre 2013. L’inflation frappe particulièrement les populations fragiles, la hausse des prix ayant atteint 10% sur les produits alimentaires.
Troisièmement, l’année 2013 a été marquée par un glissement du déficit budgétaire (qui pourrait atteindre 8% du PIB) et la persistance d’importantes dépenses extrabudgétaires. L’accès du pays aux flux financiers internationaux étant fortement limité, les autorités gambiennes financent ces déséquilibres via un recours massif à l’endettement domestique. Cet endettement auprès des banques locales créé un effet d’éviction au détriment du secteur privé à double titre. D’une part, en matière de volume, dans un contexte de capitaux limités (lié à la faiblesse de l’épargne domestique et des investissements étrangers), l’Etat capte une part importante des fonds, ne laissant qu’une portion congrue aux acteurs privés. D’autre part, en matière de taux d’intérêt, face à cette hausse des besoins de financement de l’Etat, les taux sur les bons du Trésor à 1 an ont fortement augmenté en 2013 pour atteindre près de 18%. Disposant de cette alternative de placement rentable, les banques locales ne prêtent donc aux acteurs privés (au profil plus risqué) qu’à des taux supérieurs à 20%.
La Gambie est classée en catégorie 7 de l’OCDE et est « interdite » à l’assurance-crédit.
Flux & IDE en milliards $
2002: N/C
2003: 0,018
2004: 0,055
2005: 0,053
2006: 0,082
2007: 0,078
2008: 0,078
2009: 0,039
2010: 0,037
2011: 0,036
2012: 0,033
2013: 0,025
Principaux indicateurs économiques
-
PIB (2012) : 917 M$ (Banque Mondiale)
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PIB par habitant s’élève à 453 USD en 2013 (DGPTE)
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Taux de croissance : 6,4% en 2013 (FMI)
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Taux d’inflation : 5% en 2011, 4,6 % en 2012 et 5,2% en 2013 (FMI)
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Solde budgétaire : estimé à 3,9% du PIB en 2012 (The Economist Intelligence Unit)
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Dette publique totale de la Gambie (fin 2012) : 66% du PIB
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Stock d’IDE (en 2012) : 782 M$ (CNUCED)
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Balance commerciale (2013) : déficit équivalent à 20,67%
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Principaux clients en 2012 : Sénégal (35,3%), Guinée (23,2%), Mali (16,7%), Guinée Bissa0 (11,3%), UE (5,5%)(OMC)
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Principaux fournisseurs en 2012 : UE (25,2%),Côte d’Ivoire (21,1%), Brésil (9,7 %), Chine (8,7%) Sénégal(4,8%) (OMC)
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Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB en 2010 (The Economist Intelligence Unit) :
- Agriculture : 27,5 % qui emploie 70% de la population active
- Industrie : 15,5 %
- Services : 57% %
- Principales ressources : Agriculture, Industrie, Services.
- Risque pays (Coface): 6/6
- Notations BM: 138/189
PIB en milliards $
2003: 0,58
2004: 0,49
2005: 0,58
2006: 0,62
2007: 0,65
2008: 0,79
2009: 0,96
2010: 0,95
2011: 0,90
2012: 0,91
2013: 0,90
Taux de chômage %
2002: 7,3%
2003: 7,1%
2004: 7,1%
2005: 7,2%
2006: 7,1%
2007: 7,1%
2008: 7,1%
2009: 7,0%
2010: 7,0%
2011: 7,2%
2012: 7,0%
2013: 7,0%
PIB & Taux de croissance %
2002: -3,3%
2003: 6,9%
2004: 7,1%
2005: -0,9%
2006: 1,1%
2007: 3,6%
2008: 5,7%
2009: 6,4%
2010: 6,5%
2011: -4,3%
2012: 5,9%
2013: 4,8%