Tout ce qu’il faut savoir
L’Ethiopie connaît une situation sécuritaire précaire, qui peut se dégrader à courte échéance dans toutes les régions du pays. Les tensions politiques conduisent parfois à des manifestations, ainsi qu’à de graves débordements.
Au printemps 2006, plusieurs charges ont explosé à Addis Abeba dans des circonstances qui n’ont pas été élucidées. L’intervention militaire de l’Ethiopie en Somalie attise les tensions entre les deux pays et augmente le risque d’attaques terroristes. La rubrique Voyages et terrorisme attire l’attention sur les risques liés au terrorisme international.
Les tensions intertribales provoquent régulièrement des heurts violents. Souvent, l’intervention des forces de sécurité est nécessaire pour y mettre fin. Les répercussions des sécheresses récurrentes dans plusieurs régions peuvent être une nouvelle source de conflits (protestations populaires, luttes autour des points d’abreuvement et des aires de pâturage, agressions, etc.).
Les relations avec l’Erythrée restent tendues malgré l’accord de paix signé le 12 décembre 2000 et le stationnement de forces de paix de l’ONU le long de la frontière.
Avant et pendant le voyage, tenez-vous informés de l’évolution de la situation par les médias. Évitez les manifestations et rassemblements de foule de tout genre.
Risques régionaux spécifiques
Zone frontalière avec l’Erythrée: Dans cette zone, la situation est tendue. En mars 2007, un groupe de touristes a été enlevé dans la région de Afar. Des rebelles locaux menacent de commettre de nouveaux enlèvements. Il est déconseillé de se rendre au nord de la route qui relie Adigrat à Aksum et dans toute la zone frontalière avec l’Erythrée, y compris dans la région de Afar.
Est du pays: L’intervention militaire de l’Ethiopie en Somalie attise les tensions dans cette région. Des combats opposent l’armée et différents groupes rebelles. Fin avril 2007, l’attaque du Front national de libération de l’Ogaden (ONLF) sur un site d’exploration pétrolière a fait de nombreux morts et blessés. Il existe aussi des tensions entre des tribus ennemies. Il est déconseillé de se rendre dans la région située au sud de la route Harar – Jijiga et à l’est du 42ème méridien.
Zone frontalière avec le Kenya et le Soudan: Dans ces régions sévissent des groupes d’opposants armés et des bandits. En outre, des conflits opposent des ethnies ennemies. Restez à grande distance de la zone frontalière avec le Kenya et le Soudan, région de Gambella y compris.
Il est déconseillé d’emprunter la ligne ferroviaire reliant l’Ethiopie à Djibouti, en raison des risques d’accident et d’attaque des convois.
Dans de nombreuses régions du pays, les risques inhérents aux mines ne doivent pas être négligés. Il est de ce fait recommandé de ne pas quitter les axes principaux et de s’informer auprès des autorités locales et/ou de la population en cas de doute. Les vols intérieurs et les circuits accompagnés organisés par les agences de voyage à destination des sites touristiques de Gondar, d’Aksum et de Mekelle, ainsi que d’autres villes, sont réputés relativement sûrs.
Criminalité
La criminalité est en augmentation en raison de la pauvreté générale et du taux de chômage élevé. Il convient de prendre les précautions d’usage contre le vol, notamment le vol à l’arraché, et d’observer les points suivants:
* abstenez-vous de circuler de nuit dans le pays pour ne pas risquer de vous faire attaquer par des bandits;
* à Addis Abeba, il est recommandé de ne pas se promener seul, et de se déplacer uniquement en voiture ou en taxi la nuit.
Transports et infrastructures
Le réseau routier est en mauvais état, même les routes asphaltées. Le comportement imprévisible de nombreux conducteurs et les animaux errants augmentent les risques d’accident. Il faut donc s’abstenir de rouler de nuit. Pendant la saison des pluies (juin à octobre), les routes non asphaltées peuvent être impraticables même pour les véhicules tout terrain.
Particularités culturelles
Composée de différents groupes ethniques, la population est majoritairement chrétienne-orthodoxe ou musulmane. Adaptez votre tenue vestimentaire et votre comportement aux us et coutumes locaux. Ne photographiez des personnes qu’avec leur consentement.
Risques naturels
Des incendies de forêt à caractère saisonnier se produisent régulièrement sur l’ensemble du territoire. L’Ethiopie compte plusieurs volcans. L’Erta Ale, dans la région de Afar, est l’un des volcans les plus actifs au monde. D’autre part, de légères secousses telluriques se produisent fréquemment dans cette région. Si une catastrophe naturelle devait se produire pendant votre séjour, prenez immédiatement contact avec vos proches et suivez les instructions des autorités. Si les communications avec l’étranger sont interrompues, vous pouvez vous mettre en liaison avec l’Ambassade de Suisse à Addis Abeba.
Santé
Les soins médicaux ne sont assurés que partiellement, même à Addis Abeba. Il est préférable de se faire soigner hors du pays en cas de maladie ou de blessure grave.
Si vous prenez régulièrement des médicaments, emportez-en une quantité suffisante avec vous. N’oubliez toutefois pas que l’importation de médicaments contenant des stupéfiants (p. ex. méthadone) ou de substances utilisées pour traiter des troubles psychiques est soumise à des prescriptions spéciales dans de nombreux pays. Le cas échéant, renseignez-vous à ce sujet, avant le départ, auprès de la représentation étrangère compétente (ambassade ou consulat)
Parmi d’autres maladies (tropicales), il existe également un risque de tuberculose et de leishmaniose (ulcères de la peau ou des muqueuses, infection d’organes vitaux). Cette maladie est transmise par le phlébotome, un moustique qui est surtout actif la nuit (se protéger des moustiques!).
Ce qu’il vaut mieux éviter de faire
Dispositions légales particulières
Il est interdit de photographier des personnes en uniforme, des installations militaires et des bâtiments ou ouvrages publics (aéroports, ponts, etc.). Les actes à caractère homosexuel sont punissables. Les infractions à la loi sur les stupéfiants sont punies de lourdes peines d’emprisonnement. Les conditions de détention sont précaires (prisons surpeuplées, manque d’hygiène et insuffisance des soins médicaux, etc.).