Au cours de la décennie écoulée, l’Ethiopie s’est appuyée sur une stratégie de développement soutenue par un haut niveau d’investissement public et des taux d’intérêt nominaux très bas. Accordant un rôle prépondérant aux entreprises publiques et au développement d’infrastructures, l’Etat éthiopien a fermement dirigé la politique économique du pays. Un plan quinquennal de croissance et de transformation (Growth and Transformation Plan – GTP) a été lancé en novembre 2010 afin d’atteindre les objectifs de développement du millénaire.
Cette stratégie volontariste a permis à l’Ethiopie d’afficher des taux de croissance élevés, supérieurs à 10 % par an entre 2005 et 2010.
L’inflation se maintient à une moyenne de 8,1 % depuis un an contre un taux de 21,5 % l’an dernier. Le déficit budgétaire pour 2013/2014 est estimé à 2,7 % du PIB.
Le commerce extérieur éthiopien est structurellement déficitaire bien que compensé par des entrées nettes sur les services et les transferts. Les échanges extérieurs du pays, en hausse sensible à l’importation (biens transformés et équipements) depuis plusieurs années sont déséquilibrés : 3 Md$ d’exportations pour 10,7 Md$ d’importations.. Les réserves de change restent limitées (moins de 2 mois d’importations) et les importateurs privés sont confrontés à la raréfaction des devises.
Flux & IDE en milliards $
2002: 0,25
2003: 0,46
2004: 0,54
2005: 0,26
2006: 0,54
2007: 0,22
2008: 0,10
2009: 0,22
2010: 0,28
2011: 0,62
2012: 0,27
2013: 0,95
Principaux indicateurs économiques
-
PIB : 54.8Mds USD (2014)
-
PIB par habitant : 530USD/habitant (2014)
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Taux de croissance : 8% (2014)
-
Taux d’inflation : 8.5%(2014)
-
Taux de chômage (au sens du BIT) : n.d.
-
Déficit public : 2,8% du PIB (2013)
-
Dette publique : 34% du PIB (2012)
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Taux d’accès à l’électricité : 23% (2011)
-
Taux d’accès à l’eau potable : 49% de la population totale ; 97% en ville ; 39% en zone rurale (2011)
-
Balance commerciale : – 7,7 Mds USD (2013)
-
Principaux clients : Chine 13% ; Allemagne 10,8% ; Etats-Unis 8% ; Belgique 7,7% ; Arabie Saoudite 7,6% (2012)
-
Principaux fournisseurs : Chine 13,1% ; Etats-Unis 11% ; Arabie Saoudite 8,4% ; Inde 5,4% (2012)
-
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (2012) :
- Agriculture : 46,2%
- Industrie : 10,6%
- Services : 43,2%
- Principales ressources : Agriculture, Mine, Industrie.
- Risque pays (Coface): 6/6
- Notations BM: 132/189
PIB en milliards $
2002: 7,85
2003: 8,62
2004: 10,13
2005: 12,40
2006: 15,28
2007: 19,70
2008: 27,06
2009: 32,43
2010: 29,93
2011: 31,95
2012: 43,31
2013: 47,52
Taux de chômage %
2002: 7%
2003: 6,4%
2004: 5,9%
2005: 5,4%
2006: 5,4%
2007: 5,4%
2008: 5,4%
2009: 5,5%
2010: 5,4%
2011: 5,4%
2012: 5,4%
2013: 5,7%
PIB & Taux de croissance %
2002: 1,5%
2003: -2,2%
2004: 13,6%
2005: 11,8%
2006: 10,8%
2007: 11,5%
2008: 10,8%
2009: 8,8%
2010: 12,6%
2011: 11,2%
2012: 8,6%
2013: 10,5%
5 Premiers secteurs
1: Agriculture 47,69%
2: Industrie 39,04%
3: Services 13,27%
4:
5:
10 Premières entreprises
1: Atria
2: Base Backpackers
3: Carlson Wagonlit
4: Coralia
5: CW Travel
6: ETAP
7: Mercure
8: Libertel
9: Sofitel
10: Novotel
Troisième pays d’Afrique à avoir présenté ses objectifs en matière de lutte contre la changement climatique à la Convention des nations Unies en prévision de la conférence de Paris, l’Ethiopie fait aujourd’hui figure de leader en matière d’énergie renouvelable du continent africain. Disposant d’un potentiel hydraulique et éolien considérable, ce pays situé sur la corne de l’Afrique développe depuis plusieurs années de nombreux projets énergétiques renouvelables et entend diminuer de manière significative ses émissions tout en garantissant un développement énergétique et économique durable.
Déficit énergétique critique et changement climatique
L’Éthiopie fait face aujourd’hui à de graves problèmes d’approvisionnement énergétique. Plus de 75% des 94 millions d’Éthiopiens, principalement dans les campagnes, ne sont pas encore raccordés au réseau électrique national. Ceux qui le sont souffrent de coupures électriques régulières et les autres dépendent entièrement de poêles à bois, source importante de dioxyde de carbone. Les besoins en énergie sont donc énormes pour un pays qui devra accroître sa production électrique de 20 à 25% par an dans les années à venir.
Dépourvue de ressources fossiles, l’Éthiopie mise pour cela sur son important potentiel en énergies renouvelables afin d’alimenter son rapide développement économique et entend ainsi diminuer ses émissions de gaz à effet de serre de 64% d’ici à 2030. Un objectif ambitieux qui repose avant sur un mix énergétique composé principalement d’énergies hydrauliques et éoliennes.
Les eaux du Nil et ses barrages assurent en effet aujourd’hui plus de 90% de la production électrique du pays. Cette dernière est donc soumise aux aléas climatiques et aux nombreuses sécheresses qui touchent cette partie de l’Afrique, aléas climatiques qui devraient d’ailleurs s’aggraver au regard des conséquences du réchauffement progressif de la planète.
Un programme de développement des énergies renouvelables ambitieux
Le gouvernement éthiopien a donc lancé de grands projets d’infrastructure afin d’augmenter la production d’énergie renouvelable, dont la construction du barrage « Renaissance » sur la rivière du Nil Bleu, qui disposera d’une puissance de 6.000 MW en 2017.
« Notre priorité reste le développement de l’hydroélectricité, mais nous ne pouvons pas en dépendre totalement. Nous savons que nous serons affectés par le changement climatique. C’est pourquoi nous développons aussi l’éolien, la géothermie et le solaire« , explique le ministre éthiopien de l’Énergie et de l’Eau, Wondimu Tekle.
De nombreux projets éoliens ont donc été réalisés en parallèle dans un pays qui bénéficie de vents très importants selon les régions. Sur les hauteurs d’Adama, qui culmine à plus de 2.000 mètres d’altitude, la nouvelle ferme éolienne Adama II a été inaugurée au mois de mai dernier à une centaine de kilomètres au sud-est d’Addis Abeba. Elle s’impose, avec ses 102 turbines d’une capacité cumulée de 153 MW, comme le parc éolien le plus puissant d’Afrique subsaharienne. On peut citer également le parc d’Ashegoda et sa production de 120 MW, ainsi que celui d’Adama I et sa capacité de 50 MW, qui font de l’Éthiopie un des leaders africains en matière d’énergie éolienne.
« Nous disposons d’une source abondante d’énergie hydroélectrique. Mais pendant les périodes de sécheresse, le niveau des barrages hydroélectriques baisse. L’éolien permet de compenser cette perte, d’autant que le vent est plus fort pendant la saison sèche. L’éolien et l’hydroélectricité sont complémentaires« , explique au Point Solomon Yismaw, ingénieur du site d’Adama II.
Des projets géothermiques ont été également été entrepris ces dernières années et le gouvernement prévoit l’installation de 28.000 systèmes solaires individuels sur habitations avec l’aide de la Banque mondiale.
Le président kényan Uhuru Kenyatta et le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, qui était la semaine dernière en visite officielle à Nairobi, ont signé un accord, jeudi 23 juin, portant sur la construction d’un pipeline transfrontalier.
L’infrastructure doit relier la ville côtière de Lamu, dans le sud-est du Kenya, à Addis-Abeba. Son coût est estimé à 210 milliards de shilling kényans (1,8 milliard d’euros), pour une mise en service attendue en 2021.
Mégaprojet
Ce pipeline fait partie d’un méga-projet d’infrastructures dénommé « Lapsset » (Lamu Port and Lamu Southern Sudan-Ethiopia Transport Corridor), qui ambitionne de connecter des oléoducs pour transporter le brut éthiopien, sud-soudanais et kényan jusqu’au futur port de Lamu, dont le coût de construction est estimé à près de 24 milliards de dollars.
L’Ouganda, longtemps impliqué dans le projet Lapsset, l’a abandonné le mois dernier et a choisi d’exporter son pétrole par le port de Tanga en Tanzanie.
Autres projets
Outre le projet de pipeline reliant sa capitale à Lamu, l’Éthiopie devrait également compter d’ici quelques années un pipeline le centre du pays au port de Djibouti. Un projet porté par le fonds Black Rhino, contrôlé par le capital-investisseur américain Blackstone Group, et la société sud-africaine MOGS Oil & Gas Services, et au coût estimé à 1,55 milliard de dollars pour une livraison prévue au dernier trimestre 2018.
Durant la visite du Premier ministre éthiopien, Addis-Abeba et Nairobi ont également conclu un accord d’achat d’électricité qui verra le Kenya recevoir 400 mégawatts d’énergie hydroélectrique dans les dix-huit prochains mois.
Risk (coface) : NOTE : C
L’environnement économique et politique du pays très incertain pourrait détériorer un comportement de paiement déjà souvent mauvais.
Climats des Affaires (Banque Mondiale) :
Le résultat de ces analyses émane de l’équipe de praticiens spécialisés en développement international, confrontés à la pratique des affaires en situation réelle, et imprégnés d’expériences multiples. Ces informations s’appuient sur des sources fiables, et reposent sur la situation politique et financière internationale, et de chaque pays. Les tableaux synthétique ci-dessus permettent de quantifier objectivement les risques du pays mais ne saurait engager la responsabilité de RENAUDOINGD.