Atouts stratégiques
La crise politique et sécuritaire que le pays a traversée a amplifié les difficultés économiques habituelles de la RCA. Enclavée et tributaire de la voie fluviale Oubangui-Congo et des routes vers le Tchad et le Cameroun, la RCA figure parmi les plus pauvres des pays les moins avancés, avec un indice de développement humain la plaçant au 187e rang sur 188 (PNUD, 2015) et un PIB par habitant de 291 USD en 2013. Après une année 2013 désastreuse (récession évaluée à -36,7%), une année 2014 marquée par une faible reprise de l’activité (+1% de croissance), et une année 2015 plus dynamique (+4,3% selon le FMI), les perspectives macroéconomiques s’annoncent plus favorables pour 2016 (+5,7% selon le FMI).
L’agriculture et la sylviculture contribuaient, en 2014, à 58% du PIB, et l’industrie, extractive (or et diamants) et de transformation (boissons, sucre, cigarettes, tôles), à 12% du PIB. Les services (banques, commerce, hôtellerie, télécommunications) représentent 30% du PIB. La crise a fortement affecté l’ensemble des secteurs, notamment en zone rurale, où l’insécurité a désorganisé ou anéanti les activités.
L’activité économique reprend lentement, mais le PIB est loin d’avoir retrouvé son niveau d’avant crise. La production vivrière a connu une reprise, mais celles de café, de palmier à huile et de coton ont atteint un niveau dérisoire. L’activité dans l’agroalimentaire, le commerce et le BTP croît, grâce, notamment, à la présence étrangère. L’inflation est passée de 11,6%, en 2014, à 5,4%, en 2015, grâce à l’amélioration des circuits d’approvisionnement depuis le Cameroun, et à la reprise de la production vivrière. La levée partielle de l’embargo sur les diamants et la relance de l’exploitation forestière ouvrent également de nouvelles perspectives. La suspension du processus de Kimberley a été levée partiellement, et sous conditions, au mois de juin 2015, ce qui va permettre à l’Etat de reprendre la commercialisation du diamant provenant des régions Ouest et Sud-Ouest et d’écouler les stocks (70 000 carats), dès que toutes les conditions seront satisfaites. La production de grumes a augmenté de près d’un tiers en 2015, grâce au rétablissement de la sécurité en zone forestière. Des concessions forestières en sommeil pourraient aussi être relancées, sous réserve de conditions propices. Des investissements dans la transformation sont nécessaires pour améliorer la rentabilité de la filière, pénalisée par la faiblesse des cours du bois brut.
Les finances publiques ont été gravement désorganisées par la crise passée. Avant qu’elle ne survienne, elles se caractérisaient par une trésorerie structurellement déficitaire, une capacité d’investissement très faible, une forte dépendance à l’aide budgétaire extérieure (un tiers des recettes) et des difficultés à assurer le service de la dette. La RCA a bénéficié d’annulations de dettes importantes, dont celle de la France (5,5 M€), après avoir atteint le point d’achèvement de l’initiative PPTE en juin 2009 (réduction de 578,3 MUSD). A partir de mars 2013, l’effondrement des recettes douanières et fiscales du pays a rendu d’autant plus importants les appuis de ses partenaires africains et internationaux. Les recettes budgétaires ont crû sensiblement en 2015, mais elles ne couvrent que les salaires. Les dépenses sont globalement maîtrisées. Le FMI s’apprête à négocier un programme (trois ans) fondé sur un rétablissement progressif de l’économie, cependant vouée à rester durablement sous perfusion.
Flux & IDE en milliards $
2002: 0,005
2003: 0,011
2004: 0,015
2005: 0,010
2006: 0,034
2007: 0,056
2008: 0,117
2009: 0,042
2010: 0,061
2011: 0,036
2012: 0,071
2013: 0,0008
Principaux indicateurs économiques
-
PIB (2013) : 1,66 MdUSD (FMI)
-
PIB par habitant (2013) : 291 USD (chiffres BEAC 2015)
-
Taux de croissance : – 36,7 % en 2013 / 1 % en 2014 / 4,3 % en 2015 / 5,7% prévus pour 2016
-
Taux de chômage (au sens du BIT) : absence de données
-
Taux d’inflation : 6,6 % en 2013 / 11,6 % en 2014 / 5,4% en 2015 / 4,9% prévus pour 2016 (FMI)
-
Solde budgétaire global, dons compris : – 6,3 % en 2013 / +3 % en 2014 / -3,1 % en 2015 / -3,5 % prévus pour 2016 (FMI)
-
Solde budgétaire global, hors dons : -9,1 % en 2013 / -7,7 % en 2014 / -7,8 % en 2015 / -12 % prévu en 2016 (FMI)
-
Balance commerciale : – 610 MUSD (FMI, prévisions 2015)
-
Principaux clients (2014) : Chine (29 %), Indonésie (15 %), RDC (15%) – FMI.
-
Principaux fournisseurs (2014) : Norvège (13%), France (8 %), Etats-Unis (8 %) – FMI.
-
Part des secteurs d’activités dans le PIB : services : 32,9 % ; agriculture : 29,6 % ; industrie : 14,3 %.
- Principales ressources : Agriculture, Mines et Industries, Services…
- Risque pays (Coface): 6/6
- Notations BM: 187/189
PIB en milliards $
2002: 0,99
2003: 1,13
2004: 2,36
2005: 1,35
2006: 1,47
2007: 1,69
2008: 1,98
2009: 1,98
2010: 1,98
2011: 2,19
2012: 2,16
2013: 1,53
Taux de chômage %
2002: 7,0%
2003: 7,1%
2004: 7,0%
2005: 7,0%
2006: 7,0%
2007: 7,0%
2008: 7,0%
2009: 7,0%
2010: 6,9%
2011: 6,9%
2012: 6,9%
2013: 7,6%
PIB & Taux de croissance %
2002: 3,6%
2003: -5,4%
2004: 6,0%
2005: 0,9%
2006: 7,6%
2007: 8,1%
2008: 3,9%
2009: 8,9%
2010: 6,6%
2011: 3,3%
2012: 4,1%
2013: -36,0%