Statut : République unitaire. Le régime présidentiel multipartisme a été légalisé en 1990.
Président : Paul Biya (depuis le 6 novembre 1982). Réélu en 2011 pour un mandat de 7 ans.
Premier ministre : Philemon Yang (2009).
Au pouvoir depuis 1982, le président Biya a été reconduit pour un nouveau septennat le 9 octobre 2011, recueillant 77,98% des suffrages exprimés face à une opposition morcelée (23 candidats au total). Le scrutin, qui s’est déroulé dans le calme, a recueilli une participation de 65,8%.
Le parti présidentiel, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), détient une large majorité à l’Assemblée nationale avec 148 députés sur 180 sièges. A la tête d’un pays marqué par le bilinguisme des langues officielles (français et anglais) et une grande diversité géographique, ethnique, religieuse et linguistique (avec plus de 250 langues recensées), le président Biya a ménagé certains équilibres dans les nominations au sein du gouvernement et aux postes de responsabilité, dans l’intérêt de la stabilité du pays. Ainsi, un anglophone, Philemon Yang a succédé à un autre anglophone, Ephraïm Inoni, à la tête du gouvernement le 30 juin 2009. Remanié une première fois le 9 décembre 2011, le gouvernement Yang a été réaménagé le 2 octobre 2015 par le Président Biya, qui a procédé à 17 changements parmi les 60 ministres et secrétaires d’Etat.
Un nouveau code électoral a été adopté le 13 avril 2012 par l’Assemblée nationale, confiant à l’opérateur électoral national autonome ELECAM l’organisation et la gestion des élections, auparavant dévolues à l’administration. Dans le cadre de la réforme, les listes électorales ont été refondues et la biométrie introduite, ainsi que la prise en compte du genre dans la constitution des listes.
L’année 2013 a été marquée par plusieurs échéances électorales. Les premières élections sénatoriales se sont déroulées le 14 avril afin de désigner les 70 sénateurs élus (les 30 autres étant nommés par le chef de l’Etat). Le parti au pouvoir a remporté 56 sièges, les 14 autres revenant au Social Democratic Front (SDF), principale formation d’opposition. Le 12 juin, les sénateurs ont élu Marcel Niat Njifenji à la présidence du Sénat ; deuxième personnage de l’Etat, il serait appelé à assurer l’intérim du chef de l’Etat en cas de vacance du pouvoir. Les élections législatives et municipales du 30 septembre ont été remportées par le RDPC qui, malgré un léger recul en nombre de sièges, confirme sa position dominante dans la politique camerounaise. Toutes les prochaines élections sont prévues pour avoir lieu en 2018.
Les mémoires restent durablement marquées par les « émeutes de la faim » de février 2008, dues au renchérissement des prix des denrées. A celles-ci s’étaient ajoutées des revendications de nature plus politique, liées à la contestation de la modification de la Constitution. La suppression de la limite de deux mandats présidentiels consécutifs, votée en avril 2008 par l’Assemblée nationale, avait suscité les vives protestations de l’opposition. Depuis lors, le coût des biens de première nécessité demeure une préoccupation majeure des Camerounais. La hausse des prix du pétrole, au printemps 2014, a ainsi été accompagnée de mesures pédagogiques du gouvernement, qui a facilité son acceptation.
La lutte contre la corruption constitue une des priorités affichées par le gouvernement camerounais (le Cameroun est classé 130e par Transparency International dans son indice de perception de la corruption). L’opération « Epervier », lancée en 2006, a conduit à l’arrestation de plusieurs hautes personnalités.
Depuis novembre 2016, les régions anglophones du Sud-Ouest et du Nord-Ouest du Cameroun connaissent des mouvements de contestation.