La pratique du sport est fort développée au Burundi. Les fonctionnaires bénéficient d’un après-midi par semaine pour s’adonner à leur sport favori, et beaucoup de citadins pratiquent une activité physique avant ou après le travail. La plus prisée de ces activités est le football, en ville comme à l’intérieur, mais la marche sportive est aussi en bonne position parmi les préférences nationales, ainsi que la musculation (salles à Bujumbura, Gitega, Ngozi).
Sur les collines, les possibilités sont plus réduites par manque d’équipements, et le football reste omniprésent (sans ballon homologué, on fabrique des masses en tissus et végétaux très solides).
C’est aussi dans le monde rural qu’on joue encore le plus au kibuguzo, le jeu de société burundais traditionnel.
Le kibuguzo (pl. ibibuguzo) est à la pratique ludique des Burundais ce qu’est l’awélé pour les Africains de l’Ouest ou encore le bao pour les Africains de l’Est. Les connaisseurs parlent de mankala pour l’ensemble de ces jeux tabulaires, à billes et à trous, basés sur le principe des semailles, et qui offrent une image de la régulation et de la circulation des biens et des richesses dans les sociétés africaines.
Au Burundi, le jeu est intimement lié à la naissance de la monarchie burundaise : les traditions rapportent que l’un des signes annonciateurs du règne du jeune Ntare Rushatsi (fondateur du royaume) était qu’il gagnait toujours au kibuguzo face à son oncle.
Aujourd’hui la pratique du kibuguzo est en recul, ses règles étant complexes et le temps d’une partie assez long. A Bujumbura, la plupart des jeunes n’en connaissent pas les règles ou les simplifient. Sur les collines, on continue d’y jouer plus régulièrement, en creusant des trous dans le sol.
Les tabliers de jeu en bois sont sculptés comme des bas-reliefs et on les trouve en vente dans la plupart des boutiques de souvenirs. Les billes proviennent en principe du savonnier, un arbre qui produit des graines noires. En l’absence de cet arbre, on utilise comme pions des graines d’ensete (bananier sauvage).
Le basket-ball, le volley-ball et le hand-ball sont moins développés, mais ils ne sont pas inexistants. Des championnats opposent des clubs féminins et masculins actifs dans ces disciplines.
Le rugby est pratiqué par quelques équipes à Bujumbura. Mais il a connu de meilleurs jours il y a quelques années, quand des Français du Sud-Ouest en assuraient la promotion.
Marche et athlétisme. La marche est une pratique commune, tous les Burundais s’y adonnent dès leur jeune âge dans leur vie quotidienne (aller à l’école, au marché…) et on retrouve la pratique de la marche sportive en ville.
La boxe connaît une dynamique nouvelle ces dernières années, notamment à travers le Rohero Boxing Club et la Fédération burundaise de boxe.
Le judo et le karaté se développent ces derniers temps, notamment grâce à des associations et clubs plutôt actifs (association Turikumwe, Club Nderagakura…).
Le ping-pong connaît aussi une poussée. Des joueurs participent à des épreuves éliminatoires internationales et le Burundi s’est qualifié en 2010 pour le mondial de tennis de table.
L’équitation, le tennis ou le golf sont pratiqués à Bujumbura par des catégories de population en général aisées ou par des Occidentaux. Des tournois régionaux et internationaux sont organisés dans la capitale (Interbank Golf Trophy ou Golf Bujumbura Invitational pour le golf, Interbank Tennis Trophy, etc.). Hassan Ndayishimiye, qui fait mentir la sociologie bourgeoise du tennis puisque qu’il est un enfant du quartier modeste de Buyenzi, s’est fait remarquer en 2011-2012 pour ses bonnes performances dans les tournois junior de Wimbledon et Rolland Garros.
Les amateurs de sport automobile couraient dans les années 1980-1990 un rallye transnational sur les routes escarpées du pays et jusqu’à Bujumbura. La guerre, et peut-être aussi le décalage entre cette pratique et les habitants des collines, ont eu raison de la compétition, abandonnée pendant une vingtaine d’années. Mais en novembre 2013, 12 rallye-men du Burundi et du Rwanda étaient en lice pour le rallye de Ngozi, organisé grâce au Club Automobile du Burundi. C’est Valéry Bukera et son copilote Kethia Nital, représentant le Burundi, qui ont remporté la 1re place. En septembre 2014, c’est à Gitega que les bolides et leurs chauffeurs ont fait rugir les moteurs et c’est le très bon Rudy Cantanhede qui l’a remporté. On sent donc bien que la pratique connaît un second souffle.
Baignade. Le danger des crocodiles au bord du lac Tanganyika est incontestable, mais la baignade sur les plages du nord-ouest de Bujumbura est répandue. Les piscines sont aussi nombreuses dans la capitale. Toutefois, tous les Burundais ne savent pas nager, et beaucoup sont méfiants devant les étendues aquatiques. Ceux qui se trempent dans d’autres eaux que celles des piscines ou du Tanganyika, pour pêcher notamment, ont de forts risques d’attraper la bilharziose. Elle est présente dans tous les lacs en dehors du Tanganyika (où les vagues empêchent les mouches de déposer leurs larves sur des brindilles).
Sports d’eau. Pas plus qu’ils ne sont de grands amateurs de natation, les Burundais ne sont adeptes de la navigation (en dehors bien sûr des pêcheurs). En réalité, la voile n’est pratiquée presque que par des expatriés ou des gens assez aisés pour s’y adonner (Cercle nautique de Bujumbura). On voit quelques planches à voile sur le lac, des jet-skis ou des skieurs nautiques, mais, là encore, ces activités sont surtout pratiquées par des Européens (se renseigner au Cercle nautique, au Bora Bora ou au Club du Lac).