Même si la situation sécuritaire s’est considérablement améliorée en Algérie depuis la fin de la « décennie noire » et si les grandes villes, et en particulier la capitale Alger, bénéficient d’un dispositif de sécurisation très développé, le pays reste exposé à la menace terroriste, en raison à la fois :
- du risque terroriste régional lié en particulier à la zone sahélienne, limitrophe de l’Algérie, mais également à la situation sécuritaire qui prévaut en Libye (d’où provenaient les terroristes qui ont attaqué le site gazier d’In Amenas en janvier 2013) ainsi qu’à l’Ouest de la Tunisie, dans la région frontalière du mont Chaambi, où les forces de sécurité algériennes et tunisiennes poursuivent des opérations conjointes.
- de la persistance d’un risque terroriste interne, pour l’essentiel localisé dans le quart Nord-Est du pays.
En raison de la persistance de ce risque terroriste, la plus grande prudence continue d’être recommandée aux ressortissants français résidant en Algérie ou prévoyant d’y voyager.
Il en résulte que :
- Les déplacements sont formellement déconseillés à nos ressortissants dans la zone rouge (cf. carte de la rubrique « Sécurité »), au sud et à l’est de l’Algérie. Il en découle a fortiori que tout projet de se rendre au Mali, au Niger ou en Mauritanie par voie terrestre en traversant le territoire algérien est à proscrire absolument.
- Les déplacements sont déconseillés dans le reste du pays classé en zone orange, sauf raison impérative.
- Les déplacements professionnels et touristiques sont possibles dans les villes d’Alger, de Tipasa, d’Oran et de Tlemcen, sous réserve de faire preuve de vigilance.
Nord du pays
La zone frontalière avec la Tunisie et la Libye est désormais classée dans sa quasi totalité en zone rouge, en raison de la présence de groupes terroristes et de la poursuite d’actions conjointes des forces de sécurité des deux pays pour lutter contre l’activité terroriste. Les déplacements y sont formellement déconseillés.
Le risque terroriste demeure élevé dans certaines zones des wilayas de Tizi Ouzou, Bouira, Boumerdès, Béjaïa, Jijel, Skikda, Tebessa, Constantine ou El Oued et dans le massif des Aurès, où évoluent toujours des groupes terroristes.
L’enlèvement et l’assassinat de notre compatriote Hervé Gourdel, en septembre 2014, dans la Wilaya de Bouira (zone de Tikjda), a dramatiquement confirmé la réalité de ce risque. Les forces de sécurité algériennes sont également l’objet d’attaques ponctuelles de groupes terroristes dans ces zones.
Un policier algérien a été assassiné le vendredi 28 octobre 2016 dans le quartier Ziadia de Constantine. L’attentat a été revendiqué par un groupe terroriste.
Le risque terroriste subsiste encore dans d’autres régions du nord du pays. Dans le nord ouest, des incidents en lien avec des activités terroristes se sont produits dans les wilayas d’Ain Defla (près de dix militaires algériens y ont été tués dans une attaque le 17 juillet 2015), de Medea ou de Tipasa. L’académie militaire de Cherchell, située à une centaine de kilomètres à l’ouest d’Alger, a par ailleurs été victime d’un attentat, le 26 août 2011 (18 morts et plusieurs blessés).
Plus à l’ouest du pays, le sud de la wilaya de Sidi Bel Abbès (triangle Teghilamet, Dhaya, Mesrine avec pour centre Telagh) doit également être considéré comme une zone à risques.
Zone désertique centrale
C’est dans cette partie du pays, dans une zone située à proximité de la frontière libyenne, que s’est déroulée, du 16 au 20 janvier 2013, la prise d’otages du site gazier d’In Amenas. Cette attaque terroriste de grande ampleur s’est soldée par la mort de 37 ressortissants étrangers dont un ressortissant français qui travaillait sur le site.
Un site gazier a été l’objet d’une attaque terroriste de moindre ampleur, et sans faire de dégâts ni de victimes, en mars 2016 dans le centre du pays, à Krechba, au sud d’El Golea.
Un attentat kamikaze, revendiqué par le MUJAO, avait frappé un bâtiment de la gendarmerie algérienne à Ouargla en juin 2012. Trois humanitaires ont été enlevés par le MUJAO dans les camps sahraouis de Tindouf en octobre 2011, avant d’être relâchés en juillet 2012.
Dans un autre contexte, sans lien avec la problématique terroriste, la ville touristique de Ghardaïa et ses environs ont connu ces dernières années un regain de tensions communautaires, qui ont donné lieu à des flambées de violence. Comme dans l’ensemble de la zone orange les déplacements dans cette région sont donc déconseillés sauf raison impérative.
Grand Sud algérien
Le risque terroriste concerne également le grand Sud du pays. La région de Tamanrasset, où un attentat revendiqué par le MUJAO a été commis contre un bâtiment de la gendarmerie en mars 2012, et la région de Djanet, sont particulièrement exposées.
La totalité de la zone frontalière avec la Libye est classée en zone rouge, en raison d’un risque terroriste élevé (cf. carte de la rubrique « Sécurité »).
Dans les grandes villes algériennes
Les déplacements professionnels et touristiques dans les villes d’Alger et de Tipasa, d’Oran et de Tlemcen sont possibles, sous réserve de faire preuve de vigilance.
Le risque terroriste est contenu par le dispositif sécuritaire déployé mais il reste nécessaire de faire preuve de prudence (assaut d’un policier à Constantine le 28 octobre 2016).
Les autorités algériennes ont constaté une recrudescence de la délinquance et de la petite criminalité, ce qui doit amener chacun à adopter les consignes de prudence habituelles dans les villes exposées à ce type de danger.
Les villes (dont Alger et Oran) peuvent connaître des mouvements sociaux, généralement pacifiques mais susceptibles également de donner lieu à des troubles, ou parfois de dégénérer en émeutes urbaines.
Il convient de manière générale de demeurer dans les quartiers centraux et résidentiels et d’éviter les quartiers périphériques. Il est recommandé d’adopter une attitude discrète et conforme aux usages, règles et coutumes habituellement en vigueur dans les pays majoritairement musulmans. Il est également recommandé de se tenir à l’écart d’éventuels rassemblements ou manifestations.
Compte tenu d’une circulation automobile intense, la plus grande prudence est recommandée en ville et sur les routes.
Conseils élémentaires de sécurité
Les déplacements professionnels doivent être signalés aux autorités algériennes, par l’intermédiaire de l’organisme d’accueil, qui pourront décider la mise en place d’une escorte.
Il convient de préférer l’avion pour les déplacements dans le pays.
Les voyages impliquant des déplacements par la route en dehors des grandes villes demeurent déconseillés. En cas de transport par la route néanmoins, il est recommandé de privilégier les grands axes et d’éviter de circuler la nuit. Il convient aussi d’éviter les déplacements répétés à itinéraire et horaire constants.
Dans le cas d’un voyage d’affaires ou d’étude, il convient de s’assurer concrètement que l’organisme ou la société hôte a prévu un accompagnement ou une protection le cas échéant. Il est d’usage que toute personne ou groupe invité par une institution publique algérienne bénéficie d’un accompagnement. Dans tous les cas, il est avisé de se déplacer accompagné d’une personne de confiance connaissant les lieux.
Arrivée
Pour de nombreux voyageurs, l’arrivée s’effectue par l’aéroport Houari Boumediene d’Alger. Compte tenu des abords parfois encombrés des accès à l’aéroport, il est vivement recommandé de signaler son arrivée, de manière à être accueilli. Dans l’hypothèse où le voyageur ne peut être attendu, il est conseillé de réserver à l’avance une voiture de location avec chauffeur ou de prendre un taxi. Des adresses de loueurs sûrs peuvent être fournies par les hôtels ou l’Office National du Tourisme (ONT) et les agences de voyage. Les mêmes précautions valent pour les autres aéroports d’accès.
Hébergement
Il est recommandé de séjourner dans des hôtels sécurisés dont les accès sont filtrés :
- Alger : El Djazair (ex Saint-Georges), Aurassi, Sofitel, Hilton, Mercure, Sheraton (éloigné de la ville mais situé au bord de la mer), Albert 1er, à titre d’exemples.
- Oran : Royal Hôtel, Sheraton, Le Méridien, Le Four Points, l’Ibis, Eden-Phoenix, Liberté.
- Constantine : Novotel, Ibis, Cirta, Panoramic.
- Annaba : Seybouse et Sabri.
- Bejaia : Le Cristal, Le Zéphir.
- Tlemcen : Le Renaissance, Les Zianides.
Il est suggéré, à l’arrivée, de se faire préciser les consignes de sécurité et de conserver les clés sur soi. En dehors des hôtels sécurisés, il existe dans les villes des restaurants où l’on peut se rendre : se renseigner localement.
Risque sismique
Le nord de l’Algérie, situé à la limite des plaques tectoniques entre l’Afrique et l’Europe, est caractérisé par une forte sismicité. Il est enregistré mensuellement de 30 à 40 secousses d’une magnitude de 1,2 à 3,5 en Algérie. Les services de la protection civile algérienne sont mis en alerte à partir du niveau 3,5. A titre d’exemple, la protection civile a été mise en alerte à 5 reprises au mois de mai 2013, l’essentiel de ces secousses se produisant dans la partie centre du pays. Le dernier séisme de grande ampleur (6,6) s’est produit en 2003 dans la région de Boumerdes, à l’Est d’Alger. Il avait fait 1700 morts et des milliers de blessés.
Si un tremblement de terre se produisait, il vous est recommandé de prendre immédiatement contact avec votre famille ou vos proches afin de les rassurer sur votre sort ou, le cas échéant, en cas de problème de communication avec l’extérieur, avec le consulat de France de la circonscription concernée (cf. rubrique « Représentations françaises »).