Régime politique : État monarchique sacerdotal
Le Saint-Siège désigne le gouvernement de l’Église catholique, c’est-à-dire le Pape et ceux qui l’assistent (la Curie romaine). Le Vatican désigne le territoire sur lequel s’exerce la souveraineté du pape. Le Souverain Pontife, élu par les cardinaux qui n’ont pas atteint l’âge de 80 ans, devient également souverain de l’Etat, au moment même de l’acceptation de son élection comme pontife. En tant que chef de l’Etat, le Souverain Pontife a la plénitude des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Pendant la vacance de siège, ces pouvoirs sont déférés au collège des cardinaux.
Le pape dispose du pouvoir absolu (exécutif, législatif et judiciaire). Le pouvoir exécutif est délégué à un gouverneur nommé qui est également chargé de la représentation diplomatique. Une commission composée de cinq à sept cardinaux exerce par délégation le pouvoir législatif. Les institutions du Vatican sont réglées par une constitution, dont la première mouture a été rédigée par Pie XI au moment des accords du Latran. Actuellement, le Vatican est régi par la loi fondamentale du (entrée en vigueur le ). Ses lois sont consignées dans les Acta Apostolicæ Sedis.
Le Vatican est une monarchie absolue et élective : le pape est élu à la majorité qualifiée (2/3 des voix) lors du conclave, et règne à vie en principe, mais il peut aussi renoncer, cette possibilité a été exploitée par Benoît XVI en 2013. Il peut également se définir comme une théocratie dans la mesure où son existence, son fonctionnement et son action sont dominés par un impératif religieux.
La citoyenneté vaticane n’est pas l’expression d’une appartenance nationale. Elle est liée à l’exercice de fonctions au sein du Vatican ou du Saint-Siège. Par conséquent, cette citoyenneté vient toujours s’ajouter à une nationalité d’origine. Dès que ces fonctions cessent, la citoyenneté cesse. Ainsi, un prélat de la Curie prenant des fonctions pastorales perd sa citoyenneté. Celle-ci est attribuée également au conjoint et à la famille (ascendants, descendants et collatéraux directs) des fonctionnaires du Vatican, à l’âge de 25 ans pour les garçons et au moment de leur mariage pour les filles.
C’est le Saint-Siège, organe de gouvernement de l’Église catholique romaine, et non l’État de la Cité du Vatican, qui fait l’objet d’une représentation internationale. Il dispose d’un siège d’État non membre observateur à l’ONU.
Le Vatican a exprimé le désir de rejoindre l’espace Schengen.
Politique intérieure
Pour succéder à Benoît XVI, les 115 cardinaux électeurs réunis en conclave ont élu le 13 mars 2013 le cardinal argentin Jorge Mario Bergoglio qui est ainsi devenu, après cinq tours de scrutin, le 266ème souverain pontife. En sa qualité d’archevêque de Buenos Aires, il s’était distingué par son dialogue avec le judaïsme. Ayant choisi le prénom de François, par référence à Saint François d’Assise, il est le premier pape non européen depuis plus de 1 200 ans, le premier pape latino-américain et le premier jésuite à accéder au pontificat.
Dès le début de son pontificat, le Pape François a connu une très forte popularité dans l’opinion internationale, comme l’ont montré les succès des Journées mondiales de la Jeunesse organisées au Brésil en 2013 et en Pologne en 2016.
Jusqu’à présent, l’action du pape s’est organisée autour de deux grands axes :
- redonner à l’Eglise catholique un nouvel élan missionnaire dans le contexte de la mondialisation et de sociétés en pleine évolution ;
- mettre en œuvre la réforme des structures de l’Eglise.
La diplomatie pontificale est l’une des plus anciennes et des plus expérimentées du monde. Entretenant des relations diplomatiques avec 180 Etats, le Saint-Siège est un acteur à part entière des relations internationales. La diplomatie vaticane, qui utilise le français, est constituée d’un appareil proprement diplomatique réduit (40 personnes à la deuxième section de la secrétairerie d’Etat) mais dispose à travers les évêques (4500 dans le monde), les églises et communautés locales, les congrégations religieuses, les ONG catholiques (Caritas notamment) et la communauté de Sant’Egidio, de relais d’information et d’action sans équivalent, y compris dans les pays en crise.
L’Archevêque Pietro Parolin, qui dirige la Secrétairerie d’Etat sous l’autorité du Saint-Père, fait figure de Chef du gouvernement et dirige l’édifice diplomatique. Le Saint-Siège est actif dans les enceintes multilatérales, en tant que membre de l’OSCE, de l’agence internationale pour l’énergie atomique et de l’organisation mondiale du tourisme, observateur permanent à l’ONU, à l’UNESCO et à l’OMC. Son statut d’observateur aux Nations Unies lui permet de promouvoir ses positions en faveur de la paix, du dialogue international, interculturel et interreligieux, tout en préservant sa neutralité sur des questions plus politiques ou dans les conflits entre Etats. La diplomatie vaticane connaît un renouveau avec le pontificat de François : redevenue très active en particulier sur les dossiers liés au Moyen-Orient, à la préservation de la planète, et sur les questions de société (sort des migrants, thématique de l’exclusion et des périphéries, pauvreté). Le Pape François a effectué de nombreux déplacements depuis le début de son pontificat (Brésil, Albanie, Corée, Terre Sainte, Turquie, Sri Lanka, Philippines, Strasbourg pour l’UE, Bosnie-Herzégovine, Equateur, Bolivie, Paraguay, Etats-Unis, Cuba, Kenya, Ouganda, Centrafrique, Mexique, Grèce, Caucase, Egypte) et devrait prochainement se rendre au Portugal (mai 2017), en Indonésie et au Japon (été 2017) ainsi qu’en Colombie (septembre 2017).