Président : Muhammadu Buhari depuis 2015
Vice président : Pr Yemi Osinbajo
Ministre de l’Intérieur : Abdulrahman Dambazau
Ministre des Femmes : Mme Aisha Alhassan
Le Nigeria est une République fédérale d’après la Constitution datant de mai 1999. L’actuel président, à la fois chef de l’État et chef du gouvernement, est Muhammadu Buhari investi le 29 mai 2015
Le pays est soumis à de fortes tensions entre musulmans et chrétiens. Les Igbos, les Yorubas et les Fulanis (Peuls) sont les trois grandes ethnies dominantes ; les Ogonis sont une minorité vivant dans le delta du Niger, qui s’est opposée à Shell en raison de l’exploitation du pétrole sans contre-partie pour eux. Les Ijaws, ethnie vivant dans le delta du Niger d’où sont extraits les hydrocarbures, se sont soulevés contre le gouvernement qu’ils accusent de connivence dans la pollution de l’environnement. Le MEND, mouvement d’émancipation du Delta du Niger, bien armé et bien entraîné aux tactiques commandos, s’en prend aux intérêts étrangers en enlevant des ingénieurs contre rançons. Pour le gouvernement, le MEND est un groupe criminel qui n’a rien à voir avec la minorité ijaw.
Depuis fin 2005, des rumeurs de modification constitutionnelle bruissaient. La modification consistait à permettre au président Obasanjo d’effectuer un troisième mandat successif. En mai 2006, les sénateurs menés entre autres par Uche Chukwumerije repoussent l’amendement constitutionnel, ce qui constitue une cinglante défaite pour lePeople’s Democratic Party du président. Le vice-président Abubakar s’était opposé à cette mesure et s’est vu renvoyé du PDP.
En 2014 a été promulguée par le président une loi punissant de 10 ans de prison les personnes affichant publiquement une relation homosexuelle et de 14 ans de prison celles se mariant avec une personne de même sexe, alors que l’homosexualité est déjà sévèrement réprimée au Nigeria. Cette loi a été votée à l’unanimité par les parlementaires nigérians en 2013.
L’expansion du terrorisme de Boko Haram au nord-est du Nigéria et dans la région a marqué le mandat du Président Jonathan, et nécessité la mobilisation, outre de l’armée nigériane, des armées du Tchad, du Niger et du Cameroun dans le cadre d’une coopération régionale impulsée par la France en mai 2014.
Les élections générales de 2015 ont donné lieu à la première alternance politique de l’histoire de la démocratie nigériane. Elles opposaient Goodluck Jonathan à Muhammadu Buhari, ancien chef de régime militaire et troisième fois candidat, cette fois-ci au nom de la coalition d’opposition All Progressives Congress (APC), née en 2013. Buhari, dont la campagne a été centrée autour des questions sécuritaires et la lutte contre la corruption, a remporté l’élection avec 53,96% des voix. L’APC est également devenue majoritaire au Parlement et au sein des gouverneurs.
Le scrutin présidentiel a été unanimement salué par la communauté internationale. Le président Jonathan a félicité le vainqueur avant même la publication des résultats.
Investi le 29 mai 2015, le nouveau président a nommé son gouvernement le 11 novembre après s’être assuré de la compétence et de la probité de chacun de ses membres. Les nouvelles autorités doivent faire face à des enjeux importants.