Statut : Monarchie constitutionnelle
Le Parlement est composé de deux chambres, la chambre des Représentants constituée de 325 membres, et la Chambre des Conseillers, les deux tiers sont élus au suffrage universel direct et le tiers restant au suffrage indirect par un collège électoral composé par des membres du conseil municipal, de chambres de commerce et de syndicats. Les élections législatives ont lieu tous les 6 ans.
Le Royaume du Maroc est divisé en 42 provinces et 9 préfectures.
Chef d’État : le Roi Mohamed VI (depuis le 23 juillet 1999)
Premier ministre : M. Saad Eddine El Othmani
Politique intérieure
Le Roi Mohammed VI, au pouvoir depuis 1999, a engagé la modernisation politique, économique et sociale du pays : grands plans sectoriels, réformes du code de la famille et de la protection sociale, dynamisme de la société civile et progrès dans la transparence électorale. En 2006, le rapport de l’Instance équité et réconciliation, instituée par le Roi pour faire la lumière sur les violations des droits de l’Homme entre 1956 et 1999, a aussi été une étape marquante.
Le contexte régional au printemps 2011 a accéléré ce mouvement. Le Roi, dans son discours du 9 mars 2011, a annoncé une réforme constitutionnelle. La nouvelle Constitution, élaborée sur la base de consultations étendues (partis politiques, syndicats et société civile), a été adoptée lors du référendum du 1er juillet 2011. Le nouveau texte devait clarifier la relation entre les pouvoirs et renforcer les rôles du Chef de gouvernement et du Parlement.
Les élections législatives, les deuxièmes depuis l’adoption de la nouvelle Constitution, se sont déroulées le 7 octobre 2016. Le taux de participation s’est établi à 43%, en baisse de deux points par rapport à 2011 (45%). Le Parti Justice et Développement (PJD, conservateur à référentiel islamiste) est arrivé nettement en tête avec 125 sièges, soit 32%, contre 107 sièges (27%) en 2011. Le Parti Authenticité et Modernité (PAM), son principal opposant, arrive deuxième, avec 102 sièges, soit plus du double qu’en 2011 (47 sièges).
Après plusieurs mois de tractations entre les formations politiques du pays, le Roi a nommé le 5 avril 2017 le nouveau gouvernement marocain de coalition (PJD-RNI – sans étiquettes) de 39 membres. Le nouveau chef de gouvernement M. El Othmani a été investi le 25 avril par la Chambre des représentants, après avoir présenté, le 19 avril, son plan d’action gouvernementale orienté vers l’ouverture aux investissements extérieurs et l’amélioration du développement humain.
Déclenché après la mort, en octobre 2016, d’un vendeur de poisson (Mohcine Fikri), le mouvement de contestation essentiellement pacifique baptisé Hirak s’est installé depuis plusieurs mois la province d’Al Hoceima dans le Rif, région enclavée et historiquement frondeuse. Porté d’abord par le sentiment de marginalisation des populations de la région, le mouvement s’élève désormais contre la répression, réclame la libération des détenus et l’amélioration des conditions de leur détention. Plusieurs d’entre eux ont commencé à l’été 2017 une grève de la faim. Le 29 juillet, le roi Mohammed VI a gracié une quarantaine d’activistes rifains lors du discours du Trône. A cette occasion, il a dressé un réquisitoire contre la classe politique et l’administration qui s’est traduit, le 24 octobre 2017, quelques heures après la remise du rapport de la cour de comptes pointant des dysfonctionnements dans la mise en œuvre du plan de développement de la région d’Al Hoceima « Phare de la Méditerranée », par le limogeage de trois ministres d’Etat (Education, Santé, Aménagement du territoire, urbanisme, habitat et politique de la ville), d’un secrétaire d’Etat et de cinq hauts fonctionnaires. Ces mesures ne désamorcent pas totalement la contestation dans le Rif. Alors que le procès de Nasser Zefzafi, leader du mouvement, s’est ouvert le 24 octobre, le Hirak a appelé à manifester dans tout le Maroc le 28 octobre 2017.
La situation sécuritaire est maîtrisée. Face à la menace posée par le retour des djihadistes du front syro-irakien, les autorités marocaines ont pris des mesures spéciales : le dispositif de sécurité baptisé « Hadar » (vigilance) assure la protection des citoyens marocains et des visiteurs étrangers, en couvrant les sites sensibles du Royaume. Il a été renforcé au lendemain des attentats du 13 novembre 2015. Le ministère de l’Intérieur marocain annonce régulièrement le démantèlement de cellules terroristes.