Statut : régime parlementaire
Président : Prokópis Pavlópoulos
Premier ministre : Aléxis Tsípras
Confronté à une situation économique délicate, la Grèce a bénéficié de deux plans d’assistance financière, en 2010 et 2012
- Le premier plan d’aide, négocié en mai 2010 par le gouvernement Papandréou, reposait sur une enveloppe de prêts de 110Md€ accordée sur trois ans par le FMI et les Etats membres de la zone euro. En contrepartie, les autorités grecques s’engageaient à consolider les finances publiques et à mettre en place un programme de réformes.
- Le deuxième plan d’assistance, négocié par le Premier ministre de transition Papademos, est validé le 12 mars 2012. D’un montant de 130Md€ provenant du Fonds européen de stabilité financière (FESF) et du FMI, il devait s’étaler jusqu’à fin 2014. Il entraîne la restructuration de près de 105Md€ de dette détenue par des créanciers privés.
- Antonis Samaras, leader de la Nouvelle Démocratie et Premier ministre depuis juin 2012, n’est finalement pas parvenu à boucler ce deuxième plan d’aide. Après avoir obtenu une prolongation de deux mois du programme, M. Samaras échoue à réunir une majorité suffisante pour faire élire son candidat à la Présidence de la République, ce qui provoque la tenue de législatives anticipées, le 25 janvier 2015.
L’arrivée au pouvoir de Syriza, en janvier 2015, a ouvert une nouvelle phase de négociation, qui s’est conclue sur un accord pour un 3ème plan d’aide
- Le parti de M. Tsipras remporte les élections législatives grecques du 25 janvier et forme une coalition avec le parti de droite souverainiste ANEL/Grecs indépendants, qui partage avec lui une ligne très ferme sur la question de la dette.
- Alors qu’un premier accord trouvé lors de l’Eurogroupe du 20 février 2015 avait permis l’extension du plan d’aide jusqu’au mois de juin, la Grèce et ses partenaires ne parviennent pas à s’accorder sur un programme de réformes. Le 27 juin, M. Tsipras convoque un référendum pour le 5 juillet, sur la dernière proposition transmise par ses partenaires, le 25 juin, et appelle les Grecs à voter « non ». Parallèlement, les autorités grecques instaurent un contrôle des capitaux, afin d’éviter un retrait massif des dépôts. Le 5 juillet, le « non » l’emporte avec 61,31 % des suffrages exprimés, avec une participation de 62,5 %.
- Une nouvelle séquence de négociation, notamment à l’initiative de la France reprend le 7 juillet et aboutit, le 13 juillet, à un accord des chefs d’Etats et de gouvernement de la zone euro, prévoyant un nouveau plan d’aide, pouvant aller jusqu’à 86 Md€.
- Sur le fond, l’accord prévoit quatre axes de réformes : i) restaurer la stabilité financière (déficit primaire de -0,25% du PIB en 2015, puis excédent de 0,5% du PIB en 2016, 1,75% du PIB en 2017 et 3,5% du PIB en 2018) ; ii) la stabilité financière (avec traitement des créances douteuses) ; iii) la croissance, la compétitivité et l’investissement (avec la déréglementation des secteurs protégés, la libéralisation du secteur de l’énergie et la mise en place d’un fonds de privatisation des actifs grecs à hauteur de 50Md€) ; et iv) la modernisation de l’Etat (réforme de l’administration fiscale, amélioration du système judiciaire, lutte contre la corruption, indépendance des autorités statistiques).
- Confronté à la défection (vote contre ou abstention) de près de 50 députés du groupe Syriza lors des votes sur le 3ème plan d’aide, adopté grâce aux voix de l’opposition, M. Tsipras remet sa démission le 20 août, entrainant de nouvelles élections, le 20 septembre.
Conforté par sa victoire aux législatives anticipées, M. Tsipras doit désormais mettre en œuvre le programme d’aide
- M. Tsipras remporte les élections législatives anticipées du 20 septembre 2015, avec 35,47% des voix et 145 sièges un score quasi identique à celui obtenu en janvier dernier et devance largement la Nouvelle démocratie, qui obtient 28,09%. L’ancienne aile gauche de Syriza, réunie dans une formation dissidente (« Unité populaire »), ne parvient pas à franchir le seuil des 3% nécessaires pour être représenté au Parlement. Par ailleurs, le parti néo-nazi Aube dorée termine troisième, avec 6,99%.
- Renforcé, M. Tsipras a reconduit le tandem formé avec le parti de droite souverainiste ANEL-Grecs indépendants (3,69% et 10 députés) qui s’est avéré un allié indéfectible, notamment lors des votes cruciaux sur le 3ème programme d’aide. Au total, M. Tsipras peut s’appuyer sur une majorité de 155 sièges sur 300 (aujourd’hui 153 sièges suite à deux défections en novembre 2015), certes moins importante que celle dont il disposait jusqu’à présent (et qui comptait 162 sièges) mais plus homogène, puisque l’aile gauche du parti a été écartée.
- Dans ce contexte, les discussions se poursuivent pour la mise en œuvre des mesures agrées dans le cadre du 3ème plan d’aide. Après la conclusion de la première revue du 3e programme le 24 mai 2016, deux nouvelles tranches de prêt ont depuis été décidées : 7,5 Md€ en juin, et 2,8 Md€ en octobre. Une première tranche de 26 Mds€, échelonnée en quatre versements avait déjà été octroyée entre août et décembre 2015. Lors de l’Eurogroupe du 25 mai, les ministres des finances ont également accepté d’ouvrir le débat sur le traitement de la dette sous réserve d’un certain nombre de principes (pas de décote, possibilité d’un allongement de la période de grâce, d’une extension des maturités et partant, d’un lissage des pics de remboursement). Les discussions se poursuivent sur la question de la restructuration de la dette.