La situation de l’enseignement est désolante. L’analphabétisme touche 51% des hommes et 70% des femmes. Pour l’instruction, le gouvernement ne dépense que 2,4% du PIB ou 15% du budget. L’enseignement public se limite le plus souvent à l’école fondamentale. L’initiative privée comble la lacune : il y a les madrassa (écoles islamiques avec un programme reconnu), des ONG qui proposent un enseignement … et des investisseurs privés qui trouvent dans l’enseignement un business rentable. Le gouvernement prend en charge 73% du salaire des enseignants et des frais de fonctionnement des écoles fondamentales. À côté de cela, il y a les écoles coraniques.
L’enseignement de qualité est impayable et réservé aux élites. Dès l’école maternelle, les parents payent une inscription en début d’année, un minerval mensuel et des frais d’examens (trois fois par an). Viennent en plus les frais d’uniforme, de livres, cahiers, etc… Il existe cependant un subside pour stimuler la scolarisation des fillettes. De plus, les enseignants donnent, avant ou après les heures de classe, des cours complémentaires payants à leurs élèves, « pour améliorer leurs chances de réussite ». Une étude récente indique que 86% des élèves de l’enseignement secondaire suivent des cours complémentaires payants. Des 20 millions d’enfants en âge d’école primaire, 6 millions travaillent comme bouviers, servantes ou vendeurs de rue ou encore dans l’artisanat à la maison. Ils ne voient jamais une école de l’intérieur.