Considéré comme un «patrimoine national» en Belgique, le chocolat dispose à présent de son propre musée à Bruxelles, installé dans une ancienne chocolaterie, pour faire découvrir les dérivés de la fève de cacao sous toutes ses déclinaisons.
Née au 19e siècle «grâce au talent de pâtissiers et fabricants de biscuits de génie, qui ont notamment inventé la célèbre praline – des chocolats fourrés de mille manières -, la passion des Belges pour le chocolat ne s’est jamais démentie et nous sommes devenus le « Pays du chocolat »», explique Henri Dupuis, le scénographe du nouveau musée.
Si les espaces dédiés au chocolat ne manquent pas dans la patrie des Neuhaus, Léonidas et autres Côte d’Or, il manquait jusqu’ici une véritable vitrine consacrée à cette gourmandise, qui figure en bonne place au panthéon de la gastronomie belge aux côtés des frites, des gaufres et de la bière.
Une lacune qu’entend pallier le Belgian Chocolate Village, ou Musée du Chocolat belge, qui ouvre ses portes au public samedi à Koekelberg, un quartier situé un peu en dehors des circuits touristiques classiques, malgré son imposante basilique dominant le nord-ouest de la ville
Conçue par la société Tempora, spécialisée dans les expositions grand-public, le nouveau musée voit le jour dans l’ancienne chocolaterie Victoria, qui connut son apogée dans les années 1950. Elle employait alors 1500 personnes et produisait 6000 tonnes de chocolats et 4000 tonnes de biscuits par an, avant de disparaître au gré des restructurations du secteur.
Le bâtiment a depuis été transformé en un ensemble de lofts, mais 900 m2, dont les anciens bureaux de la direction des Biscuits et Chocolats Victoria, ont été acquis par les autorités de Koekelberg.
Une découverte complète
Le visiteur pourra découvrir la chaîne de production du chocolat, de la cueillette du fruit, généralement en Afrique, à sa transformation, le plus souvent dans les pays du nord.
La scénographie retrace aussi l’histoire du cacao: son origine en Amérique centrale précolombienne – il était consommé sous forme de boisson par les Mayas et les Aztèques -; son arrivée en Europe grâce aux Espagnols et jusqu’à sa mutation en produit de grande consommation grâce à l’industrialisation, qui a facilité sa production à grande échelle.
On apprend notamment que le chocolat fut l’objet de polémiques religieuses – pouvait-il être consommé pendant le Carême? – et qu’il resta interdit aux enfants jusqu’à la fin du 18e siècle.
Les habitudes de consommation varient également d’un pays à l’autre: si les Néerlandais le sirotent prioritairement en chocolats chauds, les Belges l’adorent sous forme de praline et privilégient le chocolat noir, tandis que les Suisses ne jurent que par le chocolat au lait.
Le musée dispose également d’une serre tropicale, d’un atelier pour accueillir cours et démonstrations et d’un espace de dégustation où grands noms et petits artisans proposent leurs spécialités.