Forme de l’État : Monarchie absolue (émirat)
Émir : Tamim ben Hamad Al Thani
Premier ministre : Abdallah ben Nasser ben Khalifa Al Thani
Le Qatar est une monarchie absolue constitutionnelle héréditaire où l’émir est à la fois chef de l’État et chef du gouvernement. Il n’y a pas de système électoral et les partis politiques sont interdits.
La famille al-Thani est au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1971. L’émir Tamim ben Hamad Al Thani a succédé à son père, l’émir Hamad ben Khalifa Al Thani le 25 juin 2013. Ce dernier avait lui-même destitué son père, Khalifa bin Hamad Al Thani, en 1995. Plus libéral que ce dernier, Cheikh Hamad avait annoncé alors sa volonté de réformer et moderniser le pays. La liberté de la presse fait son apparition, et la chaîne de télévision Al Jazeera, fondée à la fin de l’année 1996, a souvent été présentée comme un modèle d’organe de presse libre et objective dans le monde arabe. Cependant, elle a été la cible de nombreuses critiques tenant notamment à la partialité de son traitement du printemps arabe et ses liens avec les Frères Musulmans.
Politique intérieure
L’Emir Hamad, arrivé au pouvoir en 1995, a engagé le Qatar dans un processus progressif d’ouverture politique. Depuis 1999, le Conseil municipal central, organe consultatif, est élu au suffrage universel tous les quatre ans. Lors des cinquièmes élections, le 13 mai 2015, deux femmes ont été élues sur 29 conseillers.
Le pays a été épargné par la contestation du printemps 2011. Les seules protestations, postées sur les réseaux sociaux, ont émané d’éléments extérieurs au Qatar. Elles épinglaient davantage la marche forcée vers l’ouverture et la modernisation du pays (proportion d’étrangers dans la population, promotion du rôle des femmes, accueil de la coupe du monde de football en 2022) que les insuffisances du système en vigueur.
La grande vulnérabilité de l’émirat réside toutefois dans la faiblesse numérique de ses ressortissants, qui freine les ambitions d’un pays obligé de recourir massivement à la main d’œuvre extérieure. Le Qatar fait régulièrement l’objet de vives critiques dans la presse internationale à propos des conditions de vie et de travail de ses travailleurs immigrés, notamment sur les chantiers de construction liés à la Coupe du monde de football. L’émir a signé, le 27 octobre 2015, la loi n°21 – 2015 portant réforme du système de « sponsorship » (ou kafala), décrié par les ONG pour les atteintes aux droits de l’Homme qu’il impliquait.