Le Nicaragua est bel et bien un pays d’une grande richesse. Affirmant sa révolution par des fresques vibrantes de symboles, il vit au pied d’une cohorte de volcans et chérit les ruines de cités ravagées par des séismes. Bien peu s’y attendent, mais beaucoup repartent avec le sentiment d’avoir rencontré le plus attachant des pays d’Amérique centrale.
À l’ouest du Nicaragua, les plaines écrasées de soleil se hérissent d’une vingtaine de cônes en partie actifs, phares de la nation. Du passé émergent les vestiges coloniaux : la cathédrale de Managua au toit éventré, celle de León gardée par de fiers félins, et surtout la belle ville de Granada, amarrée aux berges du lago de Nicaragua (un gigantesque lac d’eau douce, grand comme la Corse). Nicaragua signifie « l’eau de Nicarao », du nom d’un grand chef amérindien qui gouvernait ces terres.
L’eau, en effet, est partout, dans d’innombrables lacs et lagunes. Elle s’écoule en larges rivières vers la côte orientale, noyée dans la forêt tropicale et les marécages. Une fois parcourues les terres de l’ouest, on se laisse dériver au son des moteurs des pangas (de pirogues motorisées) vers cet enfer vert qui fut longtemps le domaine des corsaires anglais. Voilà encore une surprise : à l’est, l’empreinte n’est pas espagnole, mais British ! Et puis, au large du Nicaragua, les Corn Islands et quelques confettis de cayos plantés de cocotiers dessinent encore un autre univers aux airs caribéens.