Forme de l’État : Monarchie constitutionnelle élective
Roi : Norodom Sihamoni
Premier ministre : Hun Sen
Le Cambodge est théoriquement une monarchie constitutionnelle à représentation parlementaire multipartite. Le Premier ministre est le chef du gouvernement, qui exerce théoriquement le pouvoir exécutif, tandis que le pouvoir législatif est partagé entre le gouvernement et les deux chambres du parlement. De fait, le régime s’apparente de plus en plus à une dictature musclée, contrôlée par le Premier Ministre Hun Sen, au pouvoir depuis vingt-trois ans.
Politique intérieure
Aux termes de la constitution de 1993, le Cambodge est une monarchie parlementaire. Elément essentiel de la stabilité du pays depuis les Accords de Paris en 1991, l’institution monarchique perdure en la personne de Norodom Sihamoni qui a accédé au trône en 2004, après l’abdication de son père, Norodom Sihanouk. Selon la Constitution, « le Roi règne et ne gouverne pas ».
La vie politique cambodgienne est dominée par le Parti du Peuple Cambodgien de HUN Sen, homme fort du pays depuis 1985 et Premier ministre sans interruption depuis 1998. La victoire du PPC aux élections municipales de 2017, qui s’impose dans 70% des communes, a permis de consolider la base électorale du Premier Ministre, notamment dans la perspective des élections législatives prévues en juillet 2018.
Après les élections législatives de juillet 2013 remportées par le PPC mais dont le résultat a été contesté par l’opposition (Parti du Salut National), le gouvernement et l’opposition cambodgienne ont conclu, le 22 juillet 2014, un accord portant sur la réforme du Comité national électoral et la répartition à parts égales de poste clés à l’Assemblée nationale et au Sénat.
Cet accord a été progressivement vidé de son contenu depuis l’été 2015 et les tensions entre le PPC et l’opposition ont rejailli à la faveur de plusieurs incidents (condamnation à 7 ans de prison du sénateur de l’opposition Hong Sok Hour pour avoir publié sur Facebook un traité frontalier « falsifié », mandat d’arrêt à l’encontre de Sam Rainsy, contraint à l’exil en France pour la 3e fois en 20 ans, arrestations de plusieurs responsables locaux d’ONG de droits de l’Homme). L’ONU, le Conseil des Droits de l’Homme, le Parlement européen et plusieurs ambassades de pays membres de l’UE dont la France ainsi que les Etats-Unis, ont dénoncé à plusieurs reprises l’escalade des tensions et appellent le gouvernement à la reprise d’un dialogue pacifique et constructif. Par ailleurs, KEM Ley, commentateur indépendant bien connu des médias, a été assassiné en juillet 2016 dans des conditions qui restent à élucider. .
Les « Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens » (ou « Tribunal Khmers Rouges »), mises en place et soutenues par les Nations Unies en 2003, sont chargées de juger les dirigeants supérieurs du Kampuchéa Démocratique ainsi que les principaux responsables des crimes commis entre le 17 avril 1975 et le 6 janvier 1979, période durant laquelle les Khmers rouges ont dirigé le Cambodge. Le premier procès, celui de Duch (directeur du centre pénitentiaire S21 à Phnom Penh), a pris fin en février 2012, par la condamnation en appel de l’accusé à la prison à perpétuité. En août 2014, le Tribunal a reconnu les plus hauts dignitaires du régime de Pol Pot, Khieu Samphan, ancien chef d’Etat, et Nuon Chea, ancien n°2, coupables de crimes contre l’humanité. Le Tribunal a confirmé fin novembre 2016 leur condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité.