Statut : Monarchie constitutionnelle
Roi : Hamed ben Issa al-Khalifa
1er Ministre : Khalifa ben Salmane al-Khalifa Bahreïn est une monarchie, dirigée par le roi Hamad ben Issa el-Khalifa.
Le parlement est composé de deux chambres, Majlis an-Nouwwab (chambre des députés) et Majlis ach-Choura, de 40 sièges chacun, depuis la proclamation de la nouvelle Constitution par Hamad Al Khalifa le 14 février 2002. Selon cette constitution, le titre du souverain est passé d’émir (titre datant de 1971) à roi.
Le Premier ministre est depuis l’indépendance en 1971 Khalifa ben Salmane Al Khalifa, oncle du roi.
Politique intérieure
Bahreïn connaît depuis longtemps des tensions politiques et sociales, qui recoupent assez nettement le clivage entre sunnites et chiites. Frontalier de la région du Hassa en Arabie où se trouve l’essentiel de la minorité chiite saoudienne, le royaume a engagé depuis plus d’une décennie un processus d’ouverture démocratique visant à mieux intégrer les chiites dans le jeu politique (adoption par référendum en 2001 d’une charte nationale, mise en place en 2002 d’un conseil consultatif et d’une chambre des députés élue au suffrage universel). Les chiites continuent cependant de dénoncer des actes de discrimination (chômage important, difficultés à l’embauche dans l’administration, restrictions pour l’accès au logement) et jugent les réformes insuffisantes (découpage défavorable des circonscriptions, faibles prérogatives de la Chambre des députés).
La crise que connaît Bahreïn depuis le 14 février 2011 s’est développée en trois temps : d’abord une forte mobilisation de l’opposition chiite entre le 1er février et le 14 mars 2011, suivie d’une violente répression à partir du 14 mars 2011 (Bahreïn a même reçu des renforts militaires des pays du conseil de coopération des Etats arabes du Golfe (CCEAG) et mené une vaste campagne d’arrestations d’opposants) et enfin plusieurs tentatives, successivement avortées, de reprise d’un dialogue politique depuis l’été 2011. A l’automne 2011, une commission d’enquête indépendante (« Bassiouni ») (qui a pris fin en mai 2016) a été mandatée par le Roi afin de déterminer la nature des violations survenues et d’en désigner les responsables. En novembre 2011, elle a remis des recommandations (programme de « réconciliation nationale », identification et sanctions des personnels de sécurité coupables de violations des droits de l’Homme, réintégration des travailleurs licenciés, refonte de la loi sur la presse et les médias) qui devaient constituer la base des négociations en cours entre le régime et les partis d’opposition. Le dialogue national est aujourd’hui dans l’impasse, comme l’a montré le boycott par les formations de l’opposition des élections générales des 22 et 29 novembre 2014 et la dissolution du principal mouvement politique d’opposition Al Wefaq en juillet 2016.
S’agissant des droits de l’Homme, plusieurs décisions de justice et la reprise des exécutions capitales signalent une dégradation de la situation. Depuis mai 2016, l’influence renouvelée des tenants d’une ligne plus répressive a conduit à des déchéances de nationalité, des expulsions et à un durcissement des condamnations. Plus de 200 citoyens bahreïniens ont ainsi été déchus de leur nationalité, dont la plupart ont été reconnus coupables du terrorisme. Le 9 janvier 2017, trois exécutions capitales visant trois Bahreïniens chiites, ont marqué la fin du moratoire de fait des exécutions depuis 2008.