Statut : Gouvernement fédéral
Président : Omar el-Béchir
Premier vice-président : Bakri Hassan Saleh
Le Soudan est une république de type présidentiel dont l’actuel président est Omar al-Bashir. Avec son parti, il contrôle le pays depuis le coup d’État militaire du .
De 1983 à 1997, le pays était divisé en cinq régions dans le Nord et trois dans le Sud, chacune dirigée par un gouverneur militaire. Les parlements régionaux ont été suspendus après le coup d’État militaire du . Le Conseil révolutionnaire a été aboli en 1996 et le Front national islamique au pouvoir a pris le nom de Congrès national. Après 1997, les structures administratives régionales ont été réformées vers un système de 26 États. Les membres des exécutifs régionaux sont nommés par le président de la République. Le budget des États est entièrement dépendant du pouvoir central de Khartoum.
À la suite d’une décision de la cour pénale internationale (CPI), Omar al-Bashir est désormais sous le coup d’un mandat d’arrêt international.
Du 11 au 15 avril 2010 ont eu lieu les premières élections régionales, législatives et présidentielle tenues depuis 1986. Les deux principaux rivaux du général Omar al-Bashir, Yasser Arman, un musulman laïque soutenu par le Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM, ex-rebelles sudistes) et Sadek al-Mahdi, ancien Premier ministre et chef du parti Umma (nationaliste) ont décidé de boycotter le processus électoral et retiré leur candidature. Entaché de graves irrégularités mais porteur d’espoir aux dires de Mme Véronique de Keyser, chef de la mission d’observation de l’Union européenne, le scrutin a reconduit le général Omar El-Béchir dans ses fonctions de chef de l’État.
Politique intérieure
La guerre contre la rébellion se poursuit au Darfour (depuis 2003), au Sud Kordofan et dans le Nil bleu (depuis 2011), causant une vaste crise humanitaire.
La crise au Darfour éclate avec les premières actions du Mouvement de Libération du Soudan (MLS – Abdel Wahid Nour) en février 2003, rapidement rejoint par le Mouvement pour la Justice et l’Egalité (MJE – Khalil Ibrahim). Les autorités soudanaises répondent à ces attaques par une répression généralisée, caractérisée par des violences visant les civils et une politique de destruction systématique de villages avec l’appui de milices janjawids. Elles provoquent la plus importante crise humanitaire au monde à l’époque : 200 000 morts, 2,6 millions de déplacés, 200 000 réfugiés au Tchad.
Pour tenter d’améliorer la situation sur le terrain, le Conseil de sécurité décide en 2007 l’envoi d’une opération conjointe de l’ONU et de l’Union Africaine de 26 000 hommes (MINUAD), chargée de prendre le relais de la force de l’Union Africaine AMIS, déployée depuis 2004. La MINUAD compte aujourd’hui plus de 17 750 personnels en uniforme.
Le 14 juillet 2011, le gouvernement soudanais signe avec le Mouvement pour la Liberté et la Justice de Tijani Ceissi un accord, le Document de Doha pour la Paix au Darfour (DDPD) sous l’égide de la médiation conjointe ONU/UA menée par Djibril Bassolé et le Qatar.
Le Darfour a connu une certaine accalmie depuis 2015, mais la situation sécuritaire et humanitaire reste préoccupante : on compte 2,5 millions de déplacés internes et 370 000 réfugiés darfouriens au Tchad.
Le Mouvement populaire de libération du Soudan – Nord (MPLS/Nord) est entré en rébellion en 2011 dans les régions frontalières avec le Soudan du Sud des Monts Noubas (Sud Kordofan) et du Nil bleu.
La situation humanitaire dans ces régions est désastreuse (environ 550 000 déplacés, 270 000 réfugiés en Ethiopie et au Soudan du Sud) et le gouvernement soudanais empêche tout accès humanitaire.
Le panel d’experts de haut-niveau de l’Union africaine dirigé par le président Thabo Mbeki assure la médiation de ce conflit.
Les élections générales soudanaises se sont tenues du 13 au 16 avril 2015. Boycottées par l’ensemble de l’opposition, largement délaissées par les Soudanais (moins de 30% de participation selon l’Union africaine), ces élections ont permis au président Omar Béchir de se maintenir à la tête du pays pour un cinquième mandat.
Les résultats du Dialogue National sont mitigés, mais une nouvelle constitution est en cours d’élaboration.