Appréciation du risque & protection
Ralentissement de l’activité en 2015 mais accélération attendue en 2016
Portés par une économie hors hydrocarbures dynamique, les Emirats Arabes Unis ont démontré une certaine résilience face à la baisse du cours des hydrocarbures en 2015, et cette tendance se poursuivrait en 2016. Les secteurs de la construction, du tourisme et des services financiers continueraient à être les principaux soutiens à l’activité. Le secteur des hydrocarbures resterait cependant pénalisé par le niveau bas du cours du pétrole et le recul de l’investissement.
La consommation des ménages continuerait à alimenter la croissance de l’activité à la faveur d’une hausse des salaires supérieure à l’inflation, tandis que l’investissement public diminuerait contraint par la baisse de la rente pétrolière. Les autorités d’Abu Dhabi, dont les recettes ont été les plus entamées par la faiblesse du prix du baril entendent prioriser les projets d’investissement tandis que l’activité de Dubaï resterait confortée par les investissements en amont de l’exposition universelle de 2020 (notamment l’extension du réseau métropolitain). Le niveau général des prix devrait faiblir en 2016 à la suite d’une augmentation de l’inflation observée en 2015 qui s’expliquait en partie par les différents ajustements qui ont été opérés par les autorités sur les prix de l’électricité et de l’eau.
Baisse des recettes pétrolières et formation d’un déficit public
Depuis 2015, les EAU font à face à un important déficit public résultant de la contraction des recettes pétrolières. Le déficit public se maintiendrait en 2016 mais serait inférieur à celui observé en 2015 : en effet dès 2015, les autorités ont amorcé un ensemble de mesures visant à faire face à la faiblesse des recettes budgétaires telles que la réforme des subventions énergétiques avec la déréglementation des prix des hydrocarbures domestiques et l’augmentation des tarifs de l’électricité et de l’eau. D’autres mesures fiscales telles que l’introduction de l’impôt pour les entreprises ou d’une taxe sur la valeur ajoutée sont à l’étude et pourraient être implémentées en 2016.
Etant donné l’importance des actifs de la fédération détenus par les fonds souverains d’Abu Dhabi et de Dubaï, le risque souverain des EAU resterait limité bien que la dette publique ait enregistré une augmentation substantielle en 2015. Elle devrait se maintenir à un niveau similaire en 2016. Par ailleurs, le secteur bancaire demeure bien capitalisé, profitable, liquide En outre, la banque centrale des EAU a renforcé la règlementation liée à l’exposition du système bancaire vis-à-vis de l’endettement des entités publiques et du secteur immobilier.
Malgré une forte dégradation, le solde courant se maintiendrait en territoire positif
Les exportations pénalisées par le recul des recettes d’exportations pétrolières en 2015 bénéficieraient favorablement en 2016 de l’ouverture du marché iranien. La hausse des activités de réexportations en lien avec cette ouverture devrait favoriser la croissance des exportations hors pétrole aussi bien à Dubaï dont cette activité représente 60 % des exportations qu’à Abu Dhabi. Les importations augmenteraient dans une moindre mesure mais elles resteraient soutenues par l’appréciation du dollar américain auquel la monnaie émirati est ancrée. Le solde courant se maintiendrait en territoire positif en 2016, en amélioration par rapport à 2015 mais demeurerait néanmoins nettement inférieur aux niveaux observés les années précédentes. Les Emirats Arabes Unis resteraient une destination attractive pour les IDE. Cependant, le changement de direction de la politique monétaire américaine pourrait altérer le statut de marché refuge occupé par les EAU dans la région.
A l’écart des tensions dans le monde arabe
Considérés comme un refuge à la suite des troubles politiques et sécuritaire dans la région depuis 2011, les EAU restent épargnés par le climat sécuritaire difficile que rencontre la région. Ils sont cependant impliqués militairement au Yémen et en Irak auprès de la coalition saoudienne d’une part et de la coalition internationale d’autre part. Du point de vue de la politique intérieure, la fédération a réélu en octobre 2015 les représentants du Conseil National de la Fédération avec un taux de participation en nette progression comparativement à celui de 2011.
L’environnement des affaires est considéré comme l’un des plus favorables de la région en dépit d’un manque de transparence des comptes des entités publiques et des entreprises. En outre, le programme d’ »émiratisation » des emplois, qui conduit à fonder le recrutement sur la nationalité, pourrait constituer un frein aux investissements étrangers.
Source : COFACE