Les aliments de base de cette cuisine sont des produits difficiles à trouver ailleurs qu’au Tchad. Au coeur de la cuisine tchadienne se trouve la boule qu’elle soit de mil, de sorgho, de riz ou de fonio. Les Tchadiens consomment beaucoup de viande, et les légumes représentent davantage un condiment pour agrémenter les sauces qu’un plat en soi. Pour goûter à l’art culinaire local, c’est dans les petits restaurants typiques qu’il faudra vous rendre. La restauration de rue, offre également l’occasion de déguster la gastronomie tchadienne. Hélas cette gastronomie locale figure très peu ou pas du tout sur les menus des grands restaurants, que comptent les grandes villes à l’instar de Moundou. En sillonnant le pays, de N’djamena à Abéché, de Mao à Sarh, les occasions de tester les plats et les boissons nationaux se multiplient, pour vous permettre de le découvrir grâce à vos yeux aussi bien qu’à vos papilles gustatives.
La boule : le plat national tchadien est une bouillie de mil, présentée sous forme de demi-sphère compacte dans un plat commun. Chacun pioche un morceau, qu’il trempe ensuite dans une sauce, qui peut être au choix, au gombo (sorte de haricot gluant), à la viande ou au poisson séché. Les Tchadiens mangent la boule matin, midi et soir. Pour varier, ils peuvent aussi préparer de la bouillie de mil, de sorgho, ou de kreb, qui est du fonio sauvage, une minuscule céréale récoltée en brousse en saison sèche, agrémentée de lait, et sucrée abondamment.
La viande : le Tchad étant un pays de grande tradition d’élevage, on y mange beaucoup de viande grillée : de la chèvre, du poulet, du mouton (plus cher, surtout en période de ramadan, ou de tabaski), du boeuf, du zébu, plus rarement du dromadaire. Jusque-là épargnée par les hormones ou la vache folle, la viande tchadienne est d’excellente qualité et n’a rien à envier à la viande argentine. Vous pouvez en trouver partout sur les marchés, ou dans les petits restaurants locaux. Préparée à la mode européenne, elle est bien réussie, comme c’est le cas notamment des pavés du Carnivore et du Bistro de N’Djamena. Si vous souhaitez acheter de la viande, différentes solutions s’offrent à vous. Vous pouvez aller au rayon boucherie des épiceries (Alimentation générale…), ou vous rendre directement aux étalages de viandes des marchés. Certes, il y a quelques mouches autour mais la viande est fraîche. Pour l’achat d’une grande quantité, la meilleure adresse est l’abattoir de Farcha, où vous trouverez des pièces entières à des prix défiant toute concurrence.
Dans le Nord, la viande est plus rare dans l’alimentation quotidienne. Vous la trouverez à tous les carrefours, grillée ou en sauce, accompagnée de kissar (galettes).
Le poisson : les eaux des lacs (lac Léré, lac Tréné, lac Tchad), ainsi que celles du fleuve Logone (qui souffre de la pollution liée à l’activité cotonière) et du fleuve Chari, regorgent de poissons : on y trouve des capitaines, des carpes… Ces poissons figurent sur la carte de la plupart des restaurants, petits ou grands. Vous les trouverez braisés, grillés, fumés ou en brochette.
Le capitaine est généralement le poisson le plus apprécié, pour sa chair blanche et tendre, pratiquement sans arête. Des groupements de femmes vendent ces poissons au marché ou dans les rues, à N’Djamena et dans l’intérieur du pays.
La datte est un aliment de base de l’alimentation des populations du Nord et sert à confectionner de nombreux plats savoureux et des confiseries délicieuses, dont ces dernières ont le secret. Au Ramadan, les dattes revêtent une dimension religieuse, car le Prophète Mohamed, rompait toujours le jeûne avec des dattes et de l’eau. Ce geste est perpétué par les fidèles du Tchad et du monde, de génération en génération.
Boissons : la boisson nationale est le thé, qui peut être chaï akhadar (vert) ou chaï ahamar (rouge). Mais vous pouvez aussi boire du karkanji (boisson violette à base d’hibiscus, qui se déguste frais), de la bière bili-bili, à base de mil ou de sorgho fermenté, des jus de fruits frais de mangue, de goyave, de banane, de citron, ou du lait de chamelle, beaucoup plus crémeux et nourrissant que celui de la vache…
En ce qui concerne les boissons gazeuses, que l’on appelle ici sucreries, on en trouve partout dans tout le pays, même si la brasserie est à Moundou, au Sud-Ouest du Tchad. Coca, Fanta, tonic, Top, soda water et bien autres sont parmi les choix possibles.
Enfin, vous pourrez également vous désaltérer avec les bières modernes tchadiennes : la Gala et la Chari, qui se présentent en bouteilles de 66 cl, à moins que vous ne préfériez leur collègue étrangère, la Castel camerounaise !