• Terrorisme
Le groupe Boko Haram demeure actif au Nord-Est du Nigéria et dans la région du Lac. Pour la première fois, ce groupe terroriste est parvenu à perpétrer des attentats dans la capitale tchadienne, le 15 juin 2015. Ces attaques sont des réactions à l’engagement du Tchad dans la lutte contre le terrorisme, notamment au Mali ou contre Boko Haram. De nouvelles tentatives d’attentats sont donc possibles. Dans ces conditions, il est déconseillé de se rendre dans des lieux très fréquentés (marchés, lieux de culte,…) qui pourraient constituer une cible pour d’éventuels nouveaux attentats terroristes.
Après l’attentat du 15 juin à N’Djamena, les autorités tchadiennes ont pris des mesures fortes pour renforcer la sécurité, avec la mise en place de très nombreux contrôles. Pour tout déplacement, il convient de se munir de ses documents d’identité, des papiers du véhicule ainsi que des documents probants de la régularité de son séjour au Tchad. En cas de contrôle, il convient de rester calme et coopératif. Par ailleurs, les voitures à vitres fumées sont désormais interdites.)]
• Zones formellement déconseillées (zone rouge)
La région du Lac Tchad, qui a fait l’objet de nombreuses attaques depuis plusieurs mois, y compris, pour quelques-unes, sur les rives tchadiennes du Lac, est formellement déconseillée (zone rouge). Il en va de même des zones frontalières avec la Libye, déclarées zones d’opérations militaires en janvier 2017. La bande parcourant la totalité des frontières du Tchad est également en zone rouge.
• Zones déconseillées sauf raison impérative (zone orange)
En zone orange (le reste du territoire tchadien), les déplacements doivent être limités aux seuls déplacements qui revêtent un motif impératif, notamment professionnel. En tout état de cause, il convient de se renseigner préalablement sur la zone dans laquelle on souhaite se rendre et d’en avertir l’ambassade.
- A N’Djamena « intra-muros »
La délinquance de droit commun (vols, braquages, cambriolages), parfois accompagnée d’actes de violence, est fréquente dans la capitale et connaît depuis trois mois une recrudescence. De récentes agressions ont notamment été relevées, en pleine journée, à proximité du Lycée français Montaigne et devant les supermarchés (Modern Market notamment).
En plus des recommandations présentées ci-dessus liées au risque terroriste, il convient donc de proscrire les déplacements à pied dans l’ensemble de la ville. Dans les quartiers centraux, il est impératif de circuler en voiture, portières et vitres fermées ; de faire les contrôles d’usage (rétroviseurs) avant de sortir de son véhicule ; de ne conserver avec soi qu’une somme minimale d’argent ; d’éviter de porter des objets de valeur (bijoux…). Il est par ailleurs fortement conseillé de sortir en groupe ou accompagné.
La nuit, les quartiers populaires tels que Moursal, Chagoua et l’Est de la ville notamment, plus animés, peuvent être dangereux et doivent également être évités.
La photographie est à proscrire en ville ; la prise d’images non seulement de bâtiments officiels mais aussi de sujets paraissant moins sensibles, peut donner lieu à des arrestations.
La baignade dans le fleuve (Chari ou Logone) est non seulement fortement déconseillée en raison des risques de bilharziose (cf onglet santé), elle est également interdite à N’Djamena. Dans le contexte de la lutte contre Boko Haram, le fleuve fait en effet l’objet d’une stricte surveillance.
- En province
Les coupeurs de route sont toujours actifs. Armés, potentiellement très violents, et bien organisés, leurs agressions peuvent aller jusqu’à l’enlèvement de leurs victimes, pour quelques heures. Les déplacements en province doivent être limités au strict nécessaire et, dans toute la mesure du possible, la voie aérienne doit être privilégiée. En cas de voyage par route, il convient de solliciter une escorte de la part des autorités tchadiennes. Les mesures de prudence d’usage doivent être respectées : ne pas voyager de nuit, éviter les retraits d’argent importants, à intervalles réguliers, juste avant un départ ; rester discret sur les dates, horaires et conditions du voyage ; limiter au maximum les interlocuteurs informés du déplacement.
Tout incident de circulation, y compris en cas de responsabilité de la partie adverse, peut rapidement dégénérer et avoir des conséquences potentiellement fâcheuses. L’emploi d’un chauffeur tchadien est donc vivement recommandé. Les conducteurs de deux-roues (motos, mobylettes…) font très régulièrement l’objet de vols avec violence. Il est formellement déconseillé de faire appel à des motos-taxis (clandos).
- Est et Sud du Tchad
L’insécurité dans l’Est et le Sud du Tchad (frontières avec la province soudanaise du Darfour et avec la RCA) reste un sujet de préoccupation. L’instabilité qui perdure en République centrafricaine constitue un facteur de risque supplémentaire. La frontière entre le Tchad et la République centrafricaine est fermée.
- Nord du pays
Les déplacements dans le nord du pays (régions du Tibesti, du Borkou et de l’Ennedi) sont déconseillés sauf raison impérative. Ces trois régions, aux territoires immenses, sont très difficiles à sécuriser. Ils sont le lieu traditionnel de trafics en tous genres (alcool, drogue, cigarettes, armes…) et peuvent servir de couloir de passage de groupes armés en provenance du Mali et se rendant vers des zones de repli.
Il y a, en outre, de très nombreuses mines dans le Tibesti et le Borkou.
Les voyages vers l’Ennedi sont déconseillés sauf raison impérative. Outre les éléments relatifs aux conditions de sécurité indiquées dans le paragraphe précédent, cette zone reste très difficile d’accès et est dépourvue de toute infrastructure, notamment sanitaire. Il faut de longues heures de voiture (compter 20 à 24 heures depuis N’Djamena), sur piste, pour l’atteindre, ce qui, outre le risque élevé d’accident de la route, est très éprouvant pour les organismes. Cette zone est située dans une des régions les plus chaudes du monde, notamment à partir du mois de février / mars, début de la saison sèche et chaude (les températures, en journée, peuvent atteindre 50°). Entre décembre et fin février, il peut y avoir des vents de sable.
Tout déplacement dans ces régions (Tibesti, Borkou et Ennedi) s’effectue donc aux risques et périls du voyageur. Toute personne qui souhaiterait néanmoins s’y rendre doit impérativement suivre les recommandations suivantes :
- le voyage doit être organisé par un intermédiaire (agence de voyage, tour opérateur) particulièrement sérieux et bien organisé ;
- le déplacement doit être sécurisé par un convoi des forces de sécurité tchadiennes ;
- partir avec au minimum 2 véhicules, des réserves en eau (extrême sécheresse à partir du mois de février – risque important de déshydratation), en nourriture, en carburant et des pièces de rechange pour la voiture ;
- se doter de matériels de communication adaptés ;
- le convoi doit être impérativement accompagné par une équipe médicale dotée d’un kit de première urgence. Une solution d’évacuation aérienne doit impérativement être souscrite avant le départ ou proposée par le tour opérateur. En effet, il n’existe aucune infrastructure sanitaire et les transports par voie terrestre peuvent s’avérer extrêmement dangereux pour une personne déjà affaiblie. A noter que la force française Barkhane n’a pas vocation, ni systématiquement les moyens, d’assurer la sécurité sanitaire des touristes français ;
- un encadrement professionnel des voyageurs impliquant un temps de séjour sur le site limité à quelques heures et des itinéraires de visite sécurisés doivent être respectés ;
- le déplacement d’enfants mineurs et de personnes âgées est déconseillé. Seuls des adultes (de 20/25 à 60/64 ans), en pleine forme physique peuvent envisager un déplacement de cette nature. Il est recommandé, avant toute inscription, de solliciter l’avis de son médecin traitant.