Sites inscrits au patrimoine mondial
Sites culturels :
- Droogmakerij de Beemster (Polder de Beemster) (1999)
Datant du début du XVIIe siècle, le polder de Beemster est un exemple exceptionnel de terre conquise sur l’eau aux Pays-Bas. Il a conservé intact son paysage régulier de champs, routes, canaux, digues et villages dessinés selon les principes d’aménagement de l’Antiquité et de la Renaissance.
- Ir. D.F. Woudagemaal (station de pompage à la vapeur de D.F. Wouda) (1998)
La station de pompage de Wouda à Lemmer, dans la province de Frise, a été ouverte en 1920. C’est la plus grande station de pompage à la vapeur jamais construite et toujours opérationnelle. Elle marque l’apogée de la contribution des architectes et ingénieurs néerlandais à la protection des populations et de leurs terres face aux forces naturelles de l’eau.
- Ligne de défense d’Amsterdam (1996)
Parcourant 135 km autour d’Amsterdam, la ligne défensive construite entre 1883 et 1920 est le seul exemple d’une fortification continue reposant sur le principe de la maîtrise de l’eau. Depuis le XVIe siècle, les Néerlandais ont mis leur exceptionnel savoir-faire en génie hydraulique au service de leur défense. La protection du centre du pays était assurée par un réseau de 45 forts et leur artillerie agissant de concert avec des inondations temporaires déclenchées à partir des polders et d’un système complexe de canaux et d’écluses.
- Réseau des moulins de Kinderdijk-Elshout (1997)
La contribution du peuple des « pays bas » à la technique de drainage de l’eau est énorme, comme le prouvent admirablement les installations de la région de Kinderdijk-Elshout. Les travaux hydrauliques d’assèchement des terres pour l’agriculture et l’établissement des populations ont commencé au Moyen Âge et ont continué sans interruption jusqu’à nos jours. Le site comporte tous les éléments typiques de cette technologie : digues, réservoirs, stations de pompage, bâtiments administratifs, ainsi qu’un ensemble de moulins impeccablement préservés.
- Rietveld Schröderhuis (Maison Schröder de Rietveld) (2000)
Commandée par Mme Truus Schröder-Schräder et conçue par l’architecte Gerrit Thomas Rietveld, cette maison d’Utrecht fut construite en 1924. Cette petite demeure familiale, avec son intérieur, son organisation spatiale flexible et ses qualités visuelles et formelles, était un manifeste des idéaux des artistes et architectes néerlandais appartenant au groupe De Stijl au cours des années vingt. Elle est désormais reconnue comme l’une des icônes du mouvement moderne dans l’architecture.
- Schokland et ses environs (1995)
Tour à tour occupée et abandonnée au gré de l’avance des eaux, Schokland, presqu’île devenue île au XVe siècle, dut être évacuée en 1859. Grâce à l’assèchement du Zuiderzee, elle appartient depuis les années 1940 aux terres conquises sur la mer. Avec ses vestiges de présence humaine remontant à la préhistoire, Schokland symbolise la lutte sans équivalent menée par les Néerlandais contre l’eau.
- Usine Van Nelle (2014)
Réalisée au cours des années 1920 le long d’un canal de la zone industrielle du Spaanse polder, à Rotterdam, l’usine Van Nelle est un des fleurons de l’architecture industrielle du XXe siècle. Il s’agit d’un ensemble d’usines aux façades de verre et d’acier utilisant à grande échelle le principe du « mur-rideau ». Conçue comme une usine idéale, elle est ouverte sur l’extérieur et l’espace intérieur est évolutif en fonction des besoins. La lumière y est mise au service du confort au travail. Elle se veut une usine nouvelle, véritable symbole de la culture architecturale moderniste et fonctionnaliste de l’entre-deux-guerres. Elle témoigne aussi de la longue tradition portuaire et économique néerlandaise dans les domaines du conditionnement de produits agro-alimentaires importés (café, thé, tabac) et leur commercialisation en Europe.
- Zone des canaux concentriques du 17e siècle à l’intérieur du Singelgracht à Amsterdam (2010)
L’ensemble urbain historique du quartier des canaux à Amsterdam est le projet d’une nouvelle « ville-port » construite à la fin du 16e siècle et au 17e siècle. Il s’agit d’un réseau de canaux à l’ouest et au sud du bourg historique et du bourg médiéval qui enserre la vieille cité et qui accompagna le déplacement des limites fortifiées de la ville vers l’intérieur des terres, le Singelgracht. Ce programme de longue durée consistait à étendre la ville en drainant les terres marécageuses par des canaux en arcs concentriques et à remblayer les espaces intermédiaires. Ces espaces ont permis l’épanouissement d’un ensemble urbain homogène constitué de maisons à pignons et de nombreux monuments. Cette extension urbaine a été la plus grande et la plus homogène de son temps. Ce site présente un exemple de planification urbaine de grande échelle qui servi de modèle de référence dans le monde entier jusqu’au 19e siècle.
- Zone historique de Willemstad, centre ville et port, Curaçao (1997).
Les Hollandais ont établi en 1634 un comptoir commercial dans un beau port naturel de l’île de Curaçao, dans les Caraïbes. La ville s’est développée de façon continue durant les siècles suivants. Elle comporte plusieurs quartiers historiques distincts dont l’architecture reflète aussi bien les styles des Pays-Bas que ceux des villes coloniales espagnoles et portugaises avec lesquelles Willemstad faisait du commerce.
Sites naturels :
- La mer des Wadden (2009)
La mer des Wadden est considérée comme le plus grand système mondial ininterrompu de vasières et de bancs de sable à marée. Le site comprend l’aire de conservation de la mer des Wadden néerlandaise, les parcs nationaux allemands de la mer des Wadden de Basse-Saxe et Schleswig-Holstein et la majeure partie de l’aire de conservation de la mer des Wadden danoise. Cet écosystème tempéré de zones humides côtières est le fruit d’interactions particulièrement complexes entre des facteurs physiques et biologiques. On y trouve une multitude d’habitats de transition : chenaux à marée, bancs de sable, prairies d’herbe marines, moulières, barres de sable, vasières, marais salés, estuaires, plages et dunes. L’endroit héberge de nombreuses espèces de plantes et d’animaux, dont des mammifères marins comme le phoque commun, le phoque gris et le marsouin commun. Le site est un des derniers écosystèmes intertidaux naturels à grande échelle où les processus naturels se poursuivent de manière quasi non perturbée.