Statut : République fédérale
Chef de l’Etat : Filip Vujanovic, Président du Monténégro
Chef de gouvernement : M. Dusko Markovic, Premier Ministre
10 ans après la restauration de son indépendance, acquise pacifiquement par référendum, le Monténégro reste une démocratie encore jeune, mais inscrite dans une dynamique positive grâce à la perspective d’adhésion à l’UE. Le pays n’a pas connu d’alternance politique.
A la suite de manifestations – parfois violentes – d’une faction minoritaire et radicale de l’opposition, la majorité et l’opposition modérée, qui comprend des mouvements politiques réformateurs et pro-européens absents des législatives d’octobre 2012, ont décidé en novembre 2015 de lancer un processus de dialogue politique. Après de longues et parfois âpres négociations, mais sans intervention de la communauté internationale, un accord a pu être signé le 26 avril 2016 pour garantir le bon déroulement des élections législatives programmées en octobre 2016. Fait inédit dans la région, le Premier ministre Djukanovic a accepté l’entrée de l’opposition au gouvernement. Ceci s’accompagne de nombreuses mesures destinées à renforcer la transparence, contenues dans une loi spéciale.
Les élections législatives qui ont eu lieu le 16 octobre dernier se sont tenues globalement dans de bonnes conditions, tant de régularité que de sécurité, selon les observateurs locaux et internationaux. La participation de près de 74% a souligné l’intérêt que portait la population à ce scrutin. Le parti au pouvoir, le DPS du Premier ministre Milo Djukanovic, est arrivé en première position avec plus de 41% des voix. Il n’obtient toutefois pas la majorité absolue, l’obligeant à former une coalition avec les partis représentant les minorités. L’opposition, qu’elle soit radicale (Front démocratique pro-serbe/pro-russe) ou modérée (SDP, SNP, URA, Demos, Demokrate) n’a pas reconnu le résultat du scrutin. Ces partis mettent en avant l’impact de l’annonce le jour du scrutin de l’arrestation d’un commando de 20 Serbes qui projetaient, selon les autorités, de déclencher des troubles allant jusqu’à assassiner le Premier ministre. Une enquête sur cette tentative de coup d’Etat menée par le procureur spécial, en lien avec les autorités Serbes, est en cours. Des nationalistes russes seraient impliqués.
A la surprise générale, le DPS n’a pas désigné son président, le Premier ministre sortant Milo Djukanovic, comme candidat à la formation d’un gouvernement. Milo Djukanovic se retire donc pour la troisième fois de sa carrière, cette fois au profit de Dusko Markovic, Vice-Premier ministre du gouvernement sortant et ancien directeur des services de renseignement. Il devrait cependant conserver la présidence du DPS et influer sur les choix stratégiques du pays. Le nouveau gouvernement monténégrin a été présenté et investi le 28 novembre 2016. L’équipe est largement renouvelée avec seulement trois personnalités ayant appartenu au gouvernement sortant.