Alors qu’au plan national, les effectifs scolarisés marquent le pas, ils augmentent en Guyane de 3,7% par an, au même rythme que la population totale, qui connaît une explosion démographique.
Les effectifs d’enfants scolarisés dépassent, à la rentrée 2010, 72 000 élèves dans les établissements publics et privés du premier et du second degré.
Pour l’accès à la scolarité obligatoire, difficulté spécifique à la Guyane, les taux se modifient positivement. L’évolution observée sur la tranche d’âge des 12-16 ans (93% en 2007, 87 % en 1999) est plus significative que sur la tranche d’âge des 6-11 ans (96% en 2007, 93% en 1999). Ce qui ne suffit pas à résorber pleinement la non-scolarisation fortement marquée géographiquement (Ouest guyanais) et socio-économiquement (inactivité ou chômage des parents).
Sur la période 2002–2009, le nombre d’enseignants augmente rapidement (+21%). Cette variation est plus rapide dans le second degré qui connaît la plus grosse progression des effectifs et oblige un important recours à des enseignants contractuels (27 % des enseignants en 2009, 23 % en 2003).
Les effectifs scolarisés en éducation prioritaire sont, en pourcentage, 15 fois plus nombreux en Guyane qu’au niveau national (61 % des effectifs en Guyane, 4 % au national). Cette situation s’explique par les grosses difficultés sociales des familles (47 % de la population scolarisée en collèges et lycées remplit les conditions d’accès aux bourses).
Les résultats aux évaluations nationales à l’école élémentaire (CE1 et CM2) s’écartent de la moyenne nationale de près de 40 points du pourcentage d’élèves ayant de bons et très solides acquis. Une légère amélioration a été observée en 2010-2011.
Cette situation a été placée au cœur du projet académique avec une évolution attendue des performances aux évaluations à l’école de 20 points sur 3 ans par une mobilisation des ressources pour le premier degré, le recours à des innovations et des expérimentations, une formation des enseignants à l’enseignement face aux élèves qui n’ont pas la langue française comme langue maternelle.
Dans l’enseignement secondaire, en 1990, 15 % des jeunes de 20 à 24 ans déclarent détenir un baccalauréat ou plus, ils sont 25 % en 2007. Cette évolution positive doit être pondérée par la lente baisse du taux important des sortants sans diplôme de l’enseignement secondaire (43 % des jeunes de 18 à 24 ans en 2007, 53 % en 1990). L’attention mérite d’être portée particulièrement sur la part importante des sortants sans diplôme au cours de leur scolarisation en collège ou en première année de CAP, de BEP (25 % des sortants en 2007, 36 % en 2000).
Il n’en demeure pas moins qu’en dépit des signes positifs, le système éducatif produit une population encore trop peu diplômée en Guyane. Seulement 44% de la population adulte de plus de 25 ans est diplômée de l’enseignement secondaire alors qu’ils sont 71% au niveau national.
Le parcours scolaire paraît lié à l’origine sociale et il a une influence forte sur l’insertion professionnelle future. Ainsi, quelques années après la fin des études, le taux de chômage d’un jeune sans diplôme est cinq fois plus élevé que celui d’un jeune diplômé du baccalauréat ou plus. La détection et la prise en charge très tôt de la difficulté scolaire ainsi que le suivi personnalisé des élèves sont autant de pistes susceptibles de réduire les inégalités entre élèves d’abord et entre citoyens ensuite.
Toutes ces données, qui sont autant d’aides à la décision, confortent l’académie dans les orientations du projet académique 2010-2013. Il s’agit en effet de faire face aux défi s de l’évolution démographique et d’accroître le niveau de qualification des jeunes guyanais. La massification de l’enseignement devient plus assurée, c’est un effort qualitatif qui doit à présent mobiliser tous les efforts de tous. (INSEE)