Forme de l’État : République (gouvernements en concurrence)
Président de la République : Mohammed Ali al-Houthi (Aden)
Vice-président de la République : Ali Mohsen al-Ahmar (Aden)
Premier ministre : Ahmed ben Dagher (Aden)
Président du Conseil politique suprême : Saleh Ali al-Sammad (Sanaa)
Premier ministre : Abdel Aziz ben Habtour (Sanaa)
Le Yémen est une république présidentielle autoritaire, où le président est à la fois chef de l’État et chef du gouvernement. Officiellement multipartite, la vie politique est toutefois dominée par le Congrès général du peuple depuis l’unification de la République arabe du Yémen et la République démocratique populaire du Yémen en 1990. Le pouvoir exécutif est détenu par le gouvernement tandis que le pouvoir législatif est partagé entre le gouvernement et le parlement. Le pouvoir judiciaire est indépendant des deux premiers, mais subit régulièrement des incartades de l’exécutif.
Politique intérieure
Le Yémen a connu un soulèvement pacifique en 2011 dans le contexte des printemps arabes. Après le départ négocié du président Ali Abdallah Saleh, en novembre 2011, le processus de transition politique pacifique s’est enrayé et a débouché sur une guerre civile et sur la prise de la capitale Sanaa par les rebelles Houthis (septembre 2014), à la faveur d’une alliance de circonstance avec l’ex-président Saleh. Le président Hadi et le gouvernement légitime sont partis en exil.
Le 25 mars 2015, en réponse à l’appel du président Hadi, l’Arabie saoudite, à la tête d’une coalition de neuf pays arabes sunnites, a lancé une opération militaire pour endiguer l’avancée des Houthis. Depuis l’éclatement de l’alliance entre Houthis et membres du Congrès populaire général (CPG) pro-Saleh, suivi de l’assassinat de l’ancien président Saleh (4 décembre 2017), les Houthis sont les seuls à occuper Sanaa ; ils conservent leur bastion historique de Saada et de larges portions des provinces de Jawf, Hajja et Amran.
La coalition a repris l’offensive le 6 décembre et pris successivement les villes de Mokha, Hays, Zabid tandis que les forces loyalistes (aidées de la Résistance du Sud et de forces pro-Saleh) prenaient Baylan, Osaylan et Nuqub. Malgré ces victoires, le rapport de force global n’a pas fondamentalement évolué et les rebelles houthis maintiennent leur contrôle sur une partie du territoire.
Le processus politique de négociation inter-yéménite, confié depuis avril 2015 à Ismail Ould Cheikh Ahmed, envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Yémen, est dans l’impasse.
La situation humanitaire du Yémen est très grave. 80 % de la population dépend en effet de l’aide humanitaire et 7 millions d’entre eux sont en phase aiguë de malnutrition. De manière générale, l’accès humanitaire n’est pas assuré.
S’agissant de l’insécurité est généralisée et les groupes terroristes (AQPA et Daech) sont présents dans le sud et le sud-est du pays.